B – 1er Carême – « 40 jours à la suite de Jésus »

2018-02-25T21:16:08+01:0019 février 2018|

Nous venons d’entendre l’Évangile de saint Marc : « Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan ». Le nombre 40 est un nombre biblique. Nous le retrouvons dans le Livre de l’Exode : en marche vers la Terre Promise, Moïse et le peuple de Dieu marchèrent durant 40 ans dans le désert. « Les fils d’Israël mangèrent de la manne pendant quarante ans, jusqu’à leur arrivée en pays habité ; ils mangèrent de la manne jusqu’à leur arrivée aux confins du pays de Canaan » (Ex 16-35). Quarante ans !

Le Carême qui dure 40 jours, est une période de conversion, de repentir, il faut aller dans le désert de nos vies pour rencontrer le Christ.

Pendant ce temps de conversion, nous sommes invités à nous attacher à la personne du Christ. Une fois, ce lien établi, nous pouvons plus facilement lutter contre le mal.

Regardons la « conversion » de saint Paul, selon la loi juive cet homme était irréprochable mais quand il a adhéré à Jésus Christ cela a bouleversé sa vie.

Pendant ce temps de Carême qui nous prépare à la fête de Pâques, l’Église, Notre Mère, nous propose trois moyens, trois piliers pour raviver notre engagement de chrétiens : le jeûne, la prière et le partage.

En ce premier dimanche de Carême, j’aimerais mettre l’accent et partager avec vous sur le jeûne, un élément qui n’est pas très populaire dans notre civilisation de consommation mais qui demeure un des piliers dans les trois grandes religions monothéistes : le christianisme, le judaïsme et l’islam. Les musulmans continuent de le pratiquer régulièrement pendant le Ramadan.

Lorsque Jésus parle du jeûne, il ne s’agit pas de perdre du poids, de mincir. Il ne s’agit pas non plus d’éléments de santé qui nous permettent de manger davantage. Il y a des raisons sérieuses de jeûner :

-jeûner si ça ne tourne pas rond dans nos vies propres,

-quand Dieu n’est plus présent et qu’il est remplacé par le veau d’or et nos idoles de toutes sortes,

-lorsque les conflits familiaux nous conduisent à la violence et à la haine,

-lorsque nous refusons le pardon de ceux et celles qui nous ont offensés,

-lorsque nous sommes sous l’influence d’addiction de toutes sortes.

Nous jeûnons aussi pour retrouver la solidarité avec :

-la grande majorité de notre planète qui souffre de sous-alimentation,

-des personnes qui meurent de faim chaque jour

-des innombrables personnes qui ne peuvent se procurer les médicaments dont ils ont besoin

-des milliers de « déplacés » qui tous les jours meurent le long des routes.

-le nombre incalculable d’enfants et de femmes, personnes âgées tuées ou blessées par la guerre,

-les personnes qui souffrent de la solitude, le manque d’affection, etc.

Nous voulons être solidaires avec tous ceux et celles qui portent le fardeau de la souffrance, de la maladie, de l’injustice et de la discrimination.

Pendant ces 40 jours, notre jeûne peut prendre plusieurs visages :

-jeûne de nourriture,

-jeûne de télévision, d’internet,

-jeûne de dépenses extravagantes,

-jeûne de partage ou de temps donné à ceux qui sont dans la misère,

-jeûne de temps de loisirs pour faire du bénévolat, etc.

Que le jeûne nous aide à redimensionner nos priorités et nos objectifs de vie.

Enfin, que le jeûne nous aide à nous libérer de l’instinct de tout posséder, d’accumuler inutilement en nous rappelant que nous sommes venus au monde nus, et que nous le quitterons nus. Amen.

 

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