2e vendredi carême (Mt 21, 33-43.45-46) « Venez, tuons-le, nous aurons son héritage ».

2024-03-01T15:28:18+01:001 mars 2024|

Pistes de contemplation de l’évangile du jour

Prier l’Esprit saint, lire le texte une demander la grâce de pouvoir contempler la Parole quelques minutes (choisir combien), puis prendre quelques minutes sur la première partie. Relire cette partie, imaginer la scène, repérer qui je suis, grand prêtre, ancien ou disciple, écouter ce qu’il entend, ressent, fait. Rester sur ce qui a du goût, ce qui me touche. Puis la 2e partie, la 3e, et finir par un moment de dialogue avec le Seigneur.

Évangile du jour (Mt 21, 33-43.45-46)

Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.

Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »

Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. » En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Première partie de l’évangile du jour.

Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.

Jésus reprend la prophétie d’Isaïe 5 : “Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile…” Jésus nous enseigne par allégorie : le propriétaire représente le Père, la vigne représente Israël, son peuple dont il prend grand soin, la clôture représente la Loi, qui devrait protéger du mal, le pressoir représente l’épreuve, l’esclavage en Egypte et la délivrance par le passage de la mer, les serviteurs sont les prophètes que Dieu envoie, la tour de garde représente la royauté, les rois que Dieu donne, les vignerons sont les prêtres et scribes. Jésus reprend Isaïe, mais ce n’est plus la vigne d’Israël qui déçoit, mais les vignerons eux-mêmes qui tuent le Fils. Jésus tente encore de leur faire prendre conscience de leur erreur gravissime, à eux et aux grands prêtres et anciens qui ont le même projet. Jésus se prépare à sa propre mort, qu’il sent proche, et en même temps il ne désespère jamais de l’homme, de convertir ses ennemis et de les sauver. Son insistance ne rencontrera que la violence lâche de ses adversaires, dés qu’ils pourront agir discrètement.

Je peux prendre du temps pour contempler les envois répétés de prophètes pour sauver Israël, prophètes souvent rejetés, persécutés, tout au long des siècles comme le Joseph de Genèse 37 (première lecture).

Deuxième partie de l’évangile du jour.

Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »

Les serviteurs représentent les prophètes envoyés successivement par le Père et maltraités. Cette violence provient des refus de se convertir. Les jalousies, les envies, les haines produisent aussi les guerres qui se développent aujourd’hui.

Je peux prendre quelques minutes pour contempler le risque, et même la certitude de mort, que Jésus prend pour sauver les pécheurs qui ne se croient pas pécheurs. Sa parabole réussit à faire exprimer la sentence de ce qu’ils méritent par la bouche même de ceux à qui la parabole est destinée, cet aveu aurait dû les faire réfléchir. Dieu n’abandonne pas son fils, mais nous laisse libres.

Troisième partie de l’évangile du jour.

Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : “La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !” Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. » En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

La citation du psaume témoigne de l’espérance de Jésus qui côtoie sa démarche de deuil : “La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle, c’est là l’oeuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! Donne, Seigneur, donne le salut! (en hébreu Hoshia na!) Donne, Seigneur, donne la victoire !” (Ps 118,22-25)

Je peux prendre quelques minutes pour contempler comment Jésus a perçu sa propre mort, entre les refus de conversion, les rejets violents de certains, d’une part, et la victoire future de sa résurrection d’autre part. La Pâque sauvera ceux qui accueilleront cette Vie paradoxale surgissant de la mort.

Je termine par 5 minutes de dialogue amical avec Jésus. Qu’ai-je envie de lui dire? Il m’appelle à ? Conclure par un signe de croix ou un chant, me lever, je peux noter mon vécu. Chant : La pierre qui était rejetée est devenue la pierre d’angle https://www.youtube.com/watch?v=wMYfosb4i94