Homélie de Guy, diacre – 21ème dimanche TO A (28/08/23) « Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? « 

2023-08-28T14:58:37+01:0028 août 2023|

Cette question de Jésus à chacun de ses disciples, elle nous interpelle tous. Pour chacun(e) d’entre-nous, Jésus nous la pose, en nous regardant chacun (e) avec amour. Cette question fut posée au nom du Christ par le pape Jean-Paul II aux millions de jeunes pour la XVème Journée Mondiale de la Jeunesse à la veillée de prière avec les jeunes le samedi 19 août 2000 à Tor Vergata (Rome).

Jésus attend de nous que nous exprimions notre conviction intime. Et ce que nous répondrons au Christ ne sera pas seulement un jugement mais rendra compte de la maturité de notre foi. Cette foi que Jésus veut vérifier chez ces disciples et chez nous aussi.

Je voudrais vous partager quelques passages du discours admirable de Jean Paul II aux jeunes, je vous invite à le lire entièrement pour raviver votre foi.

« Cet événement, près de Césarée de Philippe, nous introduit en un certain sens dans « le laboratoire de la foi. » Le mystère de la naissance et de la maturation de la foi s’y révèle. Il y a d’abord la grâce de la révélation : Dieu qui se donne à l’homme d’une façon intime, inexprimable. Il y a ensuite la demande d’une réponse à donner. Enfin, il y a la réponse de l’homme, réponse qui devra désormais donner sens et forme à toute sa vie.

Voilà ce qu’est la foi ! C’est la réponse de l’homme raisonnable et libre à la parole du Dieu vivant. Les questions que pose le Christ, les réponses qui sont données par les Apôtres, et à la fin par Simon Pierre, constituent comme une vérification de la maturité de la foi de ceux qui sont les plus proches du Christ. »

Puis Jean-Paul II rappelle un autre événement ou le Christ ressuscité vérifia encore la maturité de la foi de ses apôtres et ce fut au Cénacle avec la rencontre avec l’apôtre Thomas.

« Dans ce qui est arrivé à Thomas, le « laboratoire de la foi » s’est enrichi d’un nouvel élément. La Révélation divine, la question du Christ et la réponse de l’homme ont eu leur achèvement dans la rencontre personnelle du disciple avec le Christ vivant, avec le Ressuscité. Cette rencontre est devenue le début d’une nouvelle relation entre l’homme et le Christ, une relation où l’homme reconnaît existentielle ment que le Christ est Seigneur et Dieu ; non seulement Seigneur et Dieu du monde et de l’humanité, mais Seigneur et Dieu de mon existence humaine concrète. Un jour, saint Paul écrira : « La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons. Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé » (Rm 10, 8-9).3 »

Oui, croire en Jésus, exige de prendre position pour lui, c’est très souvent aller à contre-courant et c’est souvent héroïque. Mais avec l’aide de la grâce (force) reçue dans les sacrements c’est possible comme le rappelle Jean-Paul II aux jeunes.

« Chers amis, aujourd’hui encore, croire en Jésus, suivre Jésus sur les pas de Pierre, de Thomas, des premiers Apôtres et témoins, exige de prendre position pour lui, et il n’est pas rare que ce soit comme un nouveau martyre : le martyre de celui qui, aujourd’hui comme hier, est appelé à aller à contre-courant pour suivre le divin Maître, pour suivre « l’Agneau partout où il va » (Ap 14, 4). Ce n’est pas par hasard, chers jeunes, que j’ai voulu que pendant l’Année sainte on fasse mémoire, près du Colisée, des témoins de la foi du XXe siècle.

Il ne vous sera peut-être pas demandé de verser votre sang, mais de garder la fidélité au Christ, oui certainement ! Une fidélité à vivre dans les situations quotidiennes : je pense aux fiancés et à leur difficulté de vivre dans la pureté, au sein du monde actuel, en attendant de se marier. Je pense aux jeunes couples et aux épreuves auxquelles est exposé leur engagement de fidélité réciproque. Je pense aux relations entre amis et à la tentation de manquer de loyauté qui peut s’insinuer entre eux.

Je pense aussi à ceux qui ont entrepris un chemin de consécration particulière et aux efforts qu’ils doivent souvent affronter pour persévérer dans le don de soi à Dieu et à leurs frères. Je pense encore à ceux qui veulent vivre des rapports de solidarité et d’amour dans un monde où il ne semble y avoir d’autres valeurs que la logique du profit et de l’intérêt personnel ou de groupe.

Je pense encore à ceux qui œuvrent pour la paix et qui voient naître et se développer, dans différentes parties du monde, de nouveaux foyers de guerre ; je pense à ceux qui œuvrent pour la liberté de l’homme et qui le voient encore esclave de lui-même et des autres ; je pense à ceux qui luttent pour faire aimer et respecter la vie humaine et qui doivent assister aux nombreuses atteintes portées contre elle et contre le respect qu’on lui doit.

Chers jeunes, dans un tel monde, est-il difficile de croire ? En l’an 2000, est-il difficile de croire ? Oui, c’est difficile ! On ne peut pas le nier. C’est difficile, mais avec l’aide de la grâce c’est possible, comme Jésus l’expliqua à Pierre : « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16, 17).

Que la profession de Foi de l’apôtre Pierre vous réconforte à l’orée de la reprise de notre vie paroissiale, de la vie scolaire de nos enfants ou petits-enfants, de la vie professionnelle et associative qui reprend aussi pour beaucoup de personnes. C’est le Christ avec le concours de notre bonne volonté qui bâtit son église. « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » Prions pour le pape François qui part ces jours-ci en Mongolie répandre la Bonne Nouvelle du Christ.

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