Homélie de Père Gibson – 26ème TO-B (26/09/21). Jésus est sauveur de tous et amour pour tous.

2021-09-26T14:36:53+01:0026 septembre 2021|

« Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Voilà des propos quasi discriminatoires de la part de l’apôtre bien aimé du Seigneur et qui nous interpelle aussi. Car combien de fois ne pensons-nous pas que Jésus nous appartient à nous seuls, chrétiens, catholiques, croyant-pratiquants ? Combien de fois ne pourrions-nous pas penser que ceux qui ne font pas avec nous sont sur la mauvaise voie ? Le bien est universel, fait par un chrétien ou un païen, c’est un bien.

Jésus désapprouve donc cette perception de la vérité, de notre vérité qui n’est que partielle et parfois partiale. Lui seul est la Vérité. La Vraie. D’où il nous faudrait de l’humilité dans notre jugement, dans notre mission, dans notre ministère, et de la bienveillance pour faire route ensemble avec les autres, tout autant quêteurs de Dieu que nous-mêmes. Dieu est à nous tous, tous les hommes sont à Lui. La mission du Fils de Dieu est de sauver tous sans faire acception de personne. Et il veut atteindre ce but avec nous, en nous associant à cette mission, et en comptant avec nous tous. Personne n’a le droit de s’arroger tout seul cette mission car on la reçoit du Saint-Esprit par la grâce. Dans sa réponse à Jean sur cette question prétentieuse, Jésus veut introduire la notion de la diversité des ministères, des services et l’unité dans la proclamation de son nom, l’unité dans la profession de foi en son nom. Son nom est un patrimoine commun et universel qu’il ne faut pas s’approprier égoïstement. « Vous avez reçu gratuitement, donnez aussi gratuitement ». Le sauveur affirme aussi que « la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux ». L’abondance de cette moisson doit au contraire, entraîner une pluralité de la mission. L’Esprit Saint est riche en don et charisme, d’une richesse inouïe et inépuisable. Notre mission doit aussi être inventive et plurielle à l’image de l’Esprit Saint son dispensateur. Une mission, un ministère reçu en église, ne doit pas être une cuisine interne, une sorte de monade comme dirait le philosophe Spinoza, une sorte d’autosatisfaction égoïste. Une mission doit être épanouissante et ad gentes (tournée vers les gens, utile aux gens), sinon elle devient sa propre affaire. D’où l’importance d’une remise en question permanente. C’est dans cette optique que nous voulons revivre et reprendre dans la joie notre mission fraternelle au long de cette année où les beaux jours semblent nous revenir.

Que Le Seigneur Dieu, le médecin par excellence nous guérisse réellement.