Homélie de Père Pierre – Dimanche de Pentecôte C (05/06/22) « Pentecôte, fête de l’Esprit Saint qui descend sur les disciples »

2022-06-05T07:27:37+01:005 juin 2022|

L’Esprit dans les lectures de ce dimanche de l’année C nous est révélé comme créateur, défenseur, à demeure…

Créateur, à tous les commencements de la vie

Défenseur aujourd’hui à tous les moments de notre vie

A demeure depuis notre baptême et jusqu’à la demeure d’éternité

L’Esprit Saint est créateur : c’est le psaume qui nous le fait connaître : « Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre » Ce que l’Esprit de Dieu est à la création, il l’est aussi à la création de l’Église : c’est ce même souffle qui vient inaugurer l’événement de la naissance de l’Église :  « Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. »

Et il y eut 3000 baptêmes ce jour-là : convertissez-vous, faites-vous baptiser et vous recevrez alors le don du Saint Esprit : premier moment de la vie chrétienne, et commencement de l’Église. Et il y aura en cette fête de Pentecôte à la cathédrale de Toulouse près de 200 adultes qui recevront par le sacrement de Confirmation, le don du Saint Esprit dont 8 de notre ensemble paroissial.

L’Esprit Saint n’attend pas que nous soyons prêts ou que nous ayons tout compris de lui pour faire du nouveau dans notre vie : la vie et la connaissance de l’Esprit Saint ne sont pas d’abord une compréhension intellectuelle ! Comme l’enseigne saint Bon aventure, (cité par le Pape François dans Gaulette et exultate ) on doit « laisser en arrière toutes les opérations de l’intelligence, puis transporter et transformer en Dieu le foyer de toutes nos affections […] Il faut accorder peu à la recherche et beaucoup à l’onction ; peu à la langue et le plus possible à la joie intérieure ; peu aux discours et aux livres, et tout au don de Dieu, c’est-à-dire au saint Esprit ; peu ou rien à la créature et tout à l’Être créateur : Père, Fils et saint Esprit » (Itinerarium mentis in Deum, VII, 4-5

L’Esprit est défenseur : C’est Jésus qui nous le révèle dans l’Évangile : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » « Cet Esprit de vérité, précisément, Jésus l’appelle le Paraclet – et Parakletos veut dire «consolateur», et aussi «intercesseur» ou «défenseur». Et il dit qu’il est « un autre » Paraclet, le second, parce que Jésus Christ lui-même est le premier Paraclet, car il est le premier qui porte et donne la Bonne Nouvelle. L’Esprit Saint vient après lui et par lui pour poursuivre dans le monde, grâce à l’Église, l’œuvre de la Bonne Nouvelle du salut. Cette continuation de son œuvre par l’Esprit Saint, Jésus en parle plus d’une fois pendant le même discours d’adieu où il préparait les Apôtres, réunis au Cénacle, à son départ, c’est-à-dire à sa passion et à sa mort sur la Croix. » (Jean-Paul II, Dominum et Vivificantem n°3)

« il agit comme Consolateur, Intercesseur, Défenseur, spécialement lorsque l’homme, lorsque l’humanité se trouve affrontée au jugement de condamnation de l’«accusateur», dont l’Apocalypse dit qu’il «accuse nos frères jour et nuit devant notre Dieu». L’Esprit Saint ne cesse d’être le gardien de l’espérance dans le cœur de l’homme: de l’espérance de toutes les créatures humaines et spécialement de celles qui «possèdent les prémices de l’Esprit» et qui «attendent la rédemption de leur corps». (Jean-Paul II, Dominum et Vivificantem n°67)

Enfin l’Esprit est à demeure en nous : c’est saint Paul qui insiste dans la seconde lecture sur cette dimension pneumatique de notre vie et il le répète par trois fois : « vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. » « Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » et il le dit pour que nous n’ayons plus peur : nous sommes fils et filles de Dieu !

C’est ce qu’écrit le Pape François : «  il nous faut marcher en union avec lui en reconnaissant son amour constant dans nos vies. Il ne faut plus avoir peur de cette présence qui ne peut que nous faire du bien. Il est le Père qui nous a donné la vie et qui nous aime tant. Une fois que nous l’acceptons et que nous cessons de penser notre vie sans lui, l’angoisse de la solitude disparaît (cf. Ps 139, 7). Et si nous n’éloignons plus Dieu de nous et que nous vivons en sa présence, nous pourrons lui permettre d’examiner nos cœurs pour qu’il voie s’ils sont sur le bon chemin (cf. Ps 139, 23-24). Ainsi, nous connaîtrons la volonté du Seigneur, ce qui lui plaît et ce qui est parfait (cf. Rm 12, 1-2) et nous le laisserons nous modeler comme un potier (cf. Is 29, 16). Nous avons souvent dit que Dieu habite en nous, mais il est mieux de dire que nous habitons en lui, qu’il nous permet de vivre dans sa lumière et dans son amour. Il est notre temple : « La chose que je cherche, c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie » (cf. Ps 27, 4). « Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille à ma guise » (Ps 84, 11). C’est en lui que nous sommes sanctifiés. » (Gaudete et Exultate n°51)

Et c’est Lui qui nous fera habiter cette demeure d’éternité. En attendant ce jour béni, Vive le Saint Esprit Créateur, Défenseur et qui fait sa demeure en nous !