Homélie du 18 octobre (29è TO) de père Pascal : « Car moi, Dieu, je peux faire de votre ennemi votre sauveur ».

2020-10-19T23:11:56+01:0018 octobre 2020|

« Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus ». (Is 45, 1). Cette première phrase de la première lecture de ce dimanche pourrait facilement passer inaperçue. Elle est pourtant étrange. Comment Dieu peut-il qualifier de messie, de sauveur, un roi païen, qui adore des faux dieux et à qui le Seigneur dit par deux fois « tu ne me connaissais pas. » ?

Messie, en hébreu, Christ, en grec, veut dire « Celui qui a reçu l’onction ». Il s’agit de l’onction d’huile qui consacre le prêtre, le prophète ou le roi dans la Bible. Signe que cet homme a été choisi par Dieu pour sanctifier, enseigner ou gouverner son peuple. Onction que l’on retrouve dans les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordination des diacres, prêtres et évêques.

Mais revenons à Cyrus le grand. Cet homme a conquis un immense territoire entre la Grèce et l’Inde, territoire auquel appartient Israël vers 540 avant Jésus-Christ. En conquérant l’empire babylonien, Cyrus va devenir le libérateur des élites juives. Il met fin à leur exil à Babylone et les autorise à revenir sur la Terre Promise, la Terre Sainte et même à rebâtir le Temple de Salomon à Jérusalem entièrement détruit par Nabuchodonosor 50 ans auparavant, (587 av. J.-C.).

En chassant les descendants de Nabuchodonosor, Cyrus le conquérant devient sauveur d’Israël et fait une œuvre sacerdotale, prophétique et royale.

  • Royale : Israël n’a plus de roi mais Dieu lui envoie ce roi étranger pour le libérer et le protéger.
  • Prophétique : Les prophéties de la fin de l’exil se sont accomplies « sortez de Babylone ! » (Is 52, 11)
  • Sacerdotale : Les prêtres pourront à nouveau adorer le Dieu unique , célébrer les sacrifices et bénir le peuple pour qu’il se purifie et devienne saint.

Quel enseignement tirer pour aujourd’hui de ce titre de Messie donné par Dieu à Cyrus?

Dieu donne lui-même la réponse dans la Bible: « je choisis qui je veux ». Autrement dit: ne jugez pas trop vite qu’une personne n’a rien à voir avec vous, qu’elle est étrangère ou même ennemie. Car moi, Dieu, je peux faire de votre ennemi votre sauveur.

Si vous êtes fidèles à Dieu, si vous priez pour vos frères mais aussi pour vos ennemis, quelque part, un jour, une personne entendra Dieu lui dire ce qu’il a dit à Cyrus:« À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre, alors que tu ne me connaissais pas.»

« À cause de mon serviteur Jacob » dit Dieu.

Jacob, c’est vous, c’est moi, c’est nous qui croyons, prions, aimons, espérons. Si Dieu est libre d’appeler qui il veut à le servir, il nous dit que notre fidélité joue aussi un rôle dans cet appel: « À cause de mon serviteur Jacob ». Bel encouragement pour les fidèles que nous sommes. Un jour nous verrons les petits ou grands Cyrus que notre fidélité aura pu susciter.

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