Missionnaires ici et à l’autre bout du monde : le beau parcours des aînés en ce début d’année

2020-01-13T22:00:49+01:0013 janvier 2020|

«Cette année qui commence, je te la confie, mon Dieu … ». C’est avec cette prière que les membres du Mouvement chrétien des retraités (MCR) ont démarré la nouvelle année. Thème de la réunion : Répondre à l’appel aujourd’hui.” Alors que les retraités sont considérés comme “inactifs” dans la société, eux savent bien combien ils sont “actifs” , « engagés dans un bénévolat actif dans tous les domaines » ! Munis de leur livret, ils ont partagé photographies, poèmes, figures emblématiques, prières…

La photographie ci-dessus nous donne quelques directions pour ne pas se perdre ! Les aînés ont explorés ces mots un à un. En voici quelques traces à méditer.

ACCUEILLIR :  Certes, au sein d’une famille, même nombreuse, accueillir est une évidence. Cependant, il n’est pas toujours facile d’accueillir l’Autre dans sa différence, pas plus que d’être accepté. Des membres des équipes des funérailles ont ainsi témoigné, évoquant l’accueil très froid qui leur est fait parfois, dans les familles de défunts, généralement éloignées de l’Église et qui demandent pourtant des funérailles chrétiennes. Père Jean évoque aussi les enfants «mal-aimés » qui ne sont pas accueillis dans leur famille et peuvent être traumatisés à vie.

DISCERNER : C’est à dire, analyser, comprendre, faire un choix grâce à la Lumière, avant de s’engager ; c’est par exemple le cas de séminaristes avant l’engagement définitif vers la Pastorale.

SE DONNER : Se donner aux autres (cf Mt 25, 31-46) : « ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est a moi que vous l’avez fait ». Le témoignage des Hospitaliers à Lourdes rend compte du bonheur à donner de son temps en aidant les pèlerins malades qui le leur rendent au centuple. A voir absolument le film «  Lourdes » de Thierry Demaizière et Alban Teurlai).

SUIVRE LE CHRIST : Certes, les chrétiens ont foi en Jésus, dont le maître-mot est «  Amour » mais combien de non- croyants agissent selon ce commandement sans le savoir , ce sont des enfants de Dieu.

SERVIR: Ce terme implique-il un complément : l’Autre. Il fait référence à la disponibilité, sans rien attendre en retour, et surtout à l’imitation de Jésus qui lui-même est venu pour servir : Il y a vraiment de la joie à servir. Plus loin dans le livret servant de support à ce partage, on peut lire le témoigne le frère Adrien Candiard, célèbre Dominicain, qui relate l’expérience d’un jeune collégien à Lourdes qui lui avoue, en larmes : «J’ai toujours agi pour moi, et, en venant ici, j’ai découvert que c’est le service des autres qui rend heureux»

ÉCOUTER : C’est-à-dire, être tourné vers l’autre, avoir de la considération pour quelqu’un. Par exemple, sur notre secteur paroissial Aucamville-Saint-Loup Cammas, à la Maison de la fraternité qui accueille le samedi matin, des personnes à la recherche une oreille qui l’écoute, d’une présence qui ne cherche pas à donner conseil mais simplement écoute

AIMER : Nous pensons à la Lettre de Paul aux Corinthiens ( 1Co 13 , 1-13 ) «J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis rien…» Ce verbe «Aimer» résume tout !

« Dieu envoie-nous des fous »

Et puis, il y a aussi ces fous de Dieu dont les témoignages sont partagés. En particulier, les figures comme Sœur Emmanuelle qui a fondé Les chiffonniers du Caire, Sainte Teresa qui fonda la congrégation des Missionnaire de la charité à Calcutta et bien sûr, l’Abbé Pierre dont les aînés ont lu le célèbre appel de l’Hiver 54 : «Mes amis, au secours […] Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime…».

Ces vies données sont comme une réponse au poème de Louis-Joseph Lebret : «Dieu envoie-nous des fous / Qui s’engagent à fond, / Qui aiment autrement qu’ en parole, / Qui se donnent pour de vrai et jusqu’au bout Il nous faut des fous, Des déraisonnables, des passionnés, / Capables de sauter dans l’insécurité : / L’inconnu toujours plus béant que la pauvreté […]»

Enfin, Il y a aussi le très beau témoignage d’un journaliste de RFI qui évoque cette dame, Ghislaine Dupont, enlevée et torturée le 2 novembre 2013 au Mali. Un an plus tôt, le journaliste avait été saisi par l’attitude de cette dernière qui bien que totalement athée, donnait son amour à ceux qui souffraient (adoption d’un enfant de la rue ou aide financière à un religieux du Congo RDC ) et qui, devant «  La vocation de St Matthieu », tableau du Caravage exposé dans l’église à St Louis des Français à Rome, était tombée en arrêt, figée dans la contemplation de ce pauvre hère de Matthieu, sur qui tombe la Grâce…

Prochaine rencontre : le mardi 4 février.

Amos, prophète méconnu, nous montre le chemin de la vraie vie

Peu avant Noël, l’équipe MCR est partie à la découverte du prophète Amos. Un prophète que nous ne connaissons guère puisqu’il fait très peu l’objet des lectures dominicales. Un prophète écrivain, le premier, un campagnard mais un homme riche dont les exhortations en faveur des plus pauvres et des opprimés, sont longtemps apparues comme violentes, incendiaires, trop dures à recevoir. Et pourtant ! «Cherchez le Bien et non le Mal ! Cherchez le Seigneur et vous vivrez!» crie Amos au peuple d’Israël ( Am 5, 4-6 ). Le prophète a tout pour déranger, dans ce royaume riche –sept siècles avant notre ère- Il dénonce les faux dieux qui y sont adorés en cette période de prospérité. Luxe, corruption, immoralité règnent tandis que les plus faibles sont appauvris, toujours plus exploités et victimes d’injustices sociales insupportables. Amazias , le prêtre de Bethel le chasse : « Toi , le voyant, va-t-en d’ici, fuis au pays de Juda ! » Le comportement d’Israël était d’autant plus grave que celui-ci a toujours bénéficié de la bienveillance de Yahvé depuis qu’il l’a délivré d’Égypte. Et Amos annonce donc la ruine d’Israël s’il demeure infidèle mais il leur dit aussi : «Si vous revenez à la Loi de Dieu, Dieu vous aimera ». Amos nous présente, certes, un « Dieu qui rugit » ( Am1, 2) parce qu’il souffre du sort fait aux pauvres mais aussi, un Dieu qui prend en main l’avenir de son Peuple et montre le chemin de la vraie Vie. En ce sens, il préfigure Jésus et nous invite, dans un monde totalement déchristianisé où seuls comptent la richesse, le succès et l’éphémère, à témoigner de ce qu’est la vraie vie.