Proposition de contemplation de l’évangile du jour selon saint Ignace.
Prier l’Esprit saint, lire le texte et demander une grâce, par exemple de dire oui à Dieu en toute chose comme Marie, puis prendre un temps sur chaque partie, 10 minutes par exemple. Relire cette partie, imaginer la scène, choisir qui je suis, une jeune fille toute donnée à son Dieu depuis toujours, écouter ce qu’elle entend, ressent, fait. Rester sur ce qui a du goût, ce qui me touche. Puis la 2e partie, la 3e, et finir par un moment de dialogue avec le Seigneur.
Évangile (Lc 1, 26-38)
L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
Première partie de l’évangile du jour.
L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
Pour comprendre le bouleversement de Marie, traduisons littéralement : «Réjouis-toi, Transformée-par-grâce, le Seigneur est avec toi. » Réjouis-toi est le salut habituel des grecs (d’où la traduction liturgique), mais pas le salut des juifs, qui se souhaitent toujours la paix. Le salut inhabituel de joie renvoie Marie au prophète Sophonie 3,14-15 : “Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. ” Il s’agit de la joie d’accueillir le Messie tant attendu ! Première surprise.
Dans chaque récit biblique de vocation, Dieu donne à la personne appelée un nom nouveau qui exprime cette vocation. Par exemple Abram devient Abraham. Marie reçoit le nom nouveau de Kékaritoménè, mot-à-mot : Transformée-par-grâce (karis est la grâce en grec). Deuxième surprise pour Marie, son origine immaculée. Elle se présentera à Bernadette par ce nouveau nom exprimé selon le dogme de l’Eglise traduit en sa langue occitane : “qué soy era Immacoulada Councepciou”
“Le Seigneur est avec toi” est dans la Bible une annonce de victoire. Par exemple Moïse reçoit cette assurance avant d’aller trouver Pharaon: “je serai avec toi” (Ex 3,12) Troisième surprise. D’où le bouleversement de Marie. Il semble que Marie se voyait vierge consacrée au service du futur Messie, cela lui est donné, mais pas comme elle le prévoyait.
Je peux prendre 10 minutes pour relire et goûter l’oeuvre de Dieu annoncée en Marie, qui bouleverse ses projets.
Deuxième partie de l’évangile du jour.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
L’ange insiste à nouveau sur la grâce donnée à Marie. C’est au père traditionnellement à nommer l’enfant, ici ils recevront tous les deux cette charge. Son nom Jésus, “Dieu sauve”, décrit bien sa mission future. “Il régnera pour toujours… Son règne n’aura pas de fin” est une prophétie qui dit la divinité de Jésus.
Je peux prendre 10 minutes pour contempler l’annonce de l’Incarnation divine en Jésus, que personne n’attendait, même pas Marie. L’homme a du mal à penser l’infini, et bien plus l’amour infini !
Troisième partie de l’évangile du jour.
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
L’ange ne parle pas grec, mais araméen, dans cette langue le présent est aussi un futur. Marie est consacrée à Dieu dans la virginité, puisqu’elle dit mot à mot: “je ne connais et ne connaîtrai pas d’homme”. Si elle est fiancée, c’est sous la pression de la société, et pour la protéger, car la valeur d’une femme résidait dans sa progéniture, il est absolument inconcevable qu’une jeune juive ne veuille pas d’enfants. Mais ce n’est pas la vocation de Marie, d’où sa réponse. Le Seigneur l’aide en lui donnant une parole “rien n’est impossible à Dieu” et un signe.
Marie se met en danger social et physique, puisqu’une femme enceinte avant ou hors mariage sera montrée du doigt, et peut être lapidée. C’est pourquoi il n’y aura pas de place pour eux, pour les loger, à Bethléem, et jusqu’au Moyen Age des traditions juives parleront de Jésus bâtard (mamzèr). Je peux prendre 10 minutes pour contempler le oui courageux de Marie, sa confiance totale à la Parole de l’ange.
Je termine par 5 minutes de dialogue amical avec Marie. Qu’ai-je envie de lui dire? Elle me répond ? Conclure par un signe de croix ou un chant, me lever, noter mon vécu plus tard.
Chant proposé: Voici que l’ange Gabriel https://www.youtube.com/watch?v=pKewNeCq9Ec