Mes chers frères et sœurs ! Avec les grands moyens de communication et les réseaux sociaux, nous sommes sans cesse branchés ! Nous sommes au courant, instantanément, de tout ce qui se passe dans ce monde devenu un grand village. Ce côté direct de la communication peut nous déprimer, comme ceux qui ont passé la nuit électorale des USA devant la télévision : au fur et à mesure que les résultats étaient connus, contre tous les sondages, on a vu Donald Trump prendre la tête du pays le puissant au monde… ce qui en a déprimé plus d’un. Cela signifie qu’il est parfois préférable de se passer du direct. Globalement, ce sont les mauvaises nouvelles qui nous arrivent des médias. Je vous mets au défi de me donner 5 bonnes nouvelles données par les médias ces 24 dernières heures ! La Parole de Dieu de ce dimanche, qui est aussi la clôture du Jubilé de la Miséricorde dans notre diocèse, et qui est aussi un des derniers dimanche de l’année liturgique… me fait penser à la situation que traverse notre monde d’aujourd’hui où tout semble s’écrouler avec l’actualité médiatique qui nous vient d’un peu partout.
En suivant les médias, on peut dire que notre monde semble très malade d’une maladie incurable et qu’il n’y plus rien à faire. On semble aller vers le chaos qui nous attend ! Entre Donald Trump, fou furieux d’avant les élections, caricaturé par les médias et les politiques, et le retournement de veste de beaucoup de ces médias et politiques au lendemain des élections… Ceux qui le qualifiaient de fou ont vite pris leur téléphone pour le féliciter, trouvant même parfois en lui l’homme providentiel qui réussira là où tout le monde a échoué…. Chez nous en France, au fur et à mesure qu’approchent les élections, nous assistons à des querelles politiques interminables. En Afrique, des chefs d’État veulent éternellement rester au pouvoir, modifiant la Constitution de leur pays, trichant aux élections, remplissant leurs poches pendant que les populations sombrent dans la misère.
La crise économique semble toujours là ! Depuis des années on en parle! Ses conséquences sont là : le chômage n’a pas baissé, la dette individuelle et publique ne fait que croître… Et puis, la guerre : en Syrie, en Irak avec tous ces acteurs qui tuent et massacrent les civil… l’islamisme se répand comme un virus incurable, les chrétiens sont persécutés, le terrorisme est devenu un fléau mondial qui n’épargne aucun pays… Ce week-end nous rappelle d’ailleurs les horribles attentats de Paris du 13 novembre l’an dernier… Nous prions pour toutes ces victimes innocentes… On parle de l’islamisation de la France, de la radicalisation que nous n’arrivons pas à maîtriser… La mère-nature ajoute à nos malheurs avec les récents typhons dans les Caraïbes… ces séismes à répétition avec ses centaines de morts et des villages entiers détruits, comme la semaine dernière en Italie…
L’Église n’est pas épargnée par la crise : les séminaires sont presque vides. Les évêques, réunis la semaine dernière à Lourdes constatent, impuissants, que seule la prière pour les vocations ne suffit pas… Comme disait Mgr Dufour, ça fait 5 ans que nous prions mais nous ne voyions pas nos séminaires se remplir… Il faut donc autre chose en plus de la prière. Se convertir profondément et s’abandonner totalement à Dieu. La vie des curés, comme celle des communautés paroissiales, ne séduisent plus nos jeunes, paraît-il ! Le fameux roman « Monsieur le curé fait sa crise » qui fait le buzz depuis quelques semaines peut en attester. Des scandales ont aussi éclaboussé, défiguré et abîmé le visage de l’Église… Bref, il y a une crise sur plusieurs plans : crise de vocation, crise d’engagement, crise du mariage, beaucoup de divorces, crise de la famille… J’arrête de vous déprimer ! Heureusement que le sport nous console au moins avec la belle victoire du XV de France contre les îles Samoa hier soir et celle des bleus du foot contre la Suède vendredi soir…
Devant un tableau aussi si sombre, nous pouvons nous décourager et penser qu’il n’y a rien à faire; que la fin du monde approche…Quelques prophètes de malheur n’hésitent pas à annoncer la fin du monde, en s’appuyant sur les malheurs des gens, comme ce prêtre italien, Giovanni Cavalcoli qui pense que les séismes sont une punition de Dieu pour les péchés et les déviances des hommes ; ce qui lui a valu un vrai recadrage du pape. Nous ne croyons pas en un Dieu qui punit en nous infligeant des malheurs, mais en Dieu qui marche à nos côtés et nous soutient dans nos épreuves qu’il a lui-même traversées en Jésus mort et Ressuscité.
Dans tous les cas, c’est au cœur de cette situation mondiale sombre et difficile que saint Luc nous invite à l’espérance chrétienne. Notre Dieu a vaincu la mort et le mal. Dans l’Évangile de ce dimanche, saint Luc n’a pas l’intention de nous parler de la fin, du chaos, de la destruction de notre monde et de l’histoire. Il parle de l’espérance, du salut, de la délivrance, de la finalité et la destinée de notre monde et de l’histoire. Saint Luc parle à des chrétiens persécutés par Néron, comme ceux d’aujourd’hui dans certains pays. Une enquête récente a enregistré plus de 2400 églises chrétiennes détruites en 2015 par des extrémistes islamistes et d’autres religions. Cette communauté chrétienne primitive voit aussi le temple de Jérusalem détruit par le général Titus : ce qui lui fait peur et la traumatise.
Devant le poids des épreuves, les chrétiens sont tentés par le découragement mais le Seigneur nous dit que nous devons nous redresser, relever la tête, lever nos yeux vers Lui. « Soyez sereins mes enfants, car j’ai vaincu le mal ! » Notre monde ne va pas à sa fin ! N’écoutez pas tous les prophètes de malheur, mais suivez les témoins d’espérance qui construisent le royaume de Dieu. On le voit germer déjà aujourd’hui dans notre monde, nos communautés. Chassons la peur car le Seigneur est avec nous dans la barque qu’est l’Église ou le monde présent, au cours de cette traversée tempétueuse! Même s’il semble parfois s’endormir, le Seigneur est toujours là. Il nous rassure et nous soutient « nous, hommes et femmes de peu de foi ». Au lieu de nous laisser aller au catastrophisme, convertissons notre regard sur le monde, changeons notre manière de vivre ! Changeons le monde pour qu’il aille mieux, chacun à sa place et selon sa responsabilité. Contemplons les germes du Royaume de Dieu aujourd’hui. Contemplons autour de nous, dans notre vie, nos familles, nos communautés, dans l’Église… les choses positives et merveilleuses qui se vivent, qui se construisent, qui grandissent et qui nous montrent que le Seigneur est à l’œuvre et ne nous abandonne pas. Même dans les épreuves, la foi est appelée à grandir !
Dans un monde qui va mal, soyons fermes dans la foi et dans l’espérance. Par une charité généreuse, construisons ici et maintenant le Royaume de Dieu, chacun avec ses petits moyens. Faisons confiance au Saint Esprit qui agit et que nous avons tous reçu le jour de notre baptême. C’est quand les choses vont mal que nous devons témoigner de notre foi qui agit et qui espère. La foi est éprouvée par la vie, mais elle s’affine et se purifie comme le métal qui se purifie au contact du feu. Plus que jamais -alors que l’actualité politique en Europe dit que nous devons nous enfermer sur nous-même, comme en atteste le Brexit, pendant que grandissent partout les nationalismes et les protectionnismes incarnés par Donald Trump et certains politiques chez nous aussi- les chrétiens sont appelés à s’ouvrir pour bâtir un monde plus solidaire, plus accueillant, plus paisible, juste… comme nous le rappelle sans cesse le pape François. Arrêtons la nostalgie du passé et bâtissons l’avenir. Il se peut que tout ce qui symbolise le temple de Jérusalem soit en train de s’écrouler dans notre vie et dans nos communautés. Ouvrons nos yeux et nos cœurs à la belle nouveauté qui se construit, qui germe et grandit dans l’Église, dans le monde, dans nos familles. Nous devons nous bouger, ne pas rester dans le canapé, mais mettre les crampons et aller sur le terrain pour jouer le jeu sérieux de notre vie et bâtir notre monde, chacun à sa place et selon sa vocation. N’ayons pas peur ! C’est le Christ qui construit son Royaume de paix et d’amour, mais il a besoin de chacun de nous qui sommes membres de son Corps. Seigneur, fais grandir notre espérance ! Amen