2è dimanche de Pâques, année A, Dimanche de la Miséricorde

2018-01-28T20:13:07+01:004 mai 2017|

Mes amis, dans l’évangile selon saint Matthieu, les femmes quittent le tombeau en courant pour avertir les disciples. C’est alors que le Seigneur Jésus leur apparaît et leur dit : « paix à vous » (Mt 28, 9) (on vient de publier la traduction française de cet évangile en syriaque : « shlàm lkéin » signifie bien « paix à vous »). Or, vous en souvenez-vous ? Le prophète Michée disait ceci d’un mystérieux gouverneur qui devait venir à Jérusalem, un homme aux origines très anciennes qui régnerait jusqu’au bout du monde : « et lui-même, il sera la paix ». Ne pouvons-nous pas reconnaître le Christ dans ce portrait ? D’ailleurs, quelle est la salutation liturgique propre à l’évêque ? Elle reprend ces mots de Pâques : « La paix soit avec vous ! »

Écoutons maintenant la méditation qu’écrit notre évêque, Mgr Le Gall, sur l’Évangile de ce jour : Jésus « vient retrouver ses disciples, au soir de Pâques, encore « verrouillés » (Jn 20, 19) dans leur peur et leur désillusion.

[…] Jésus les rassure par sa présence nouvelle et simple : « Il était là au milieu d’eux » (Jn 20, 19). Deux fois, « il leur dit : La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19.21). Nous savons que ce souhait est le bonjour dans les langues sémitiques : Shalom aleichem en hébreu, proche du salamalek arabe. La paix est la plénitude du bien pour tous : elle fait partie du nom de Jérusalem, qui signifie « Vision de paix ». Jésus ressuscité apporte la paix à ses disciples, comme il le leur a dit avant sa passion : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14, 27), formule que le prêtre reprend à la messe. Le premier don que fait Jésus, victorieux du mal, de la mort et du péché, à ses Apôtres après les trois jours de son Mystère pascal, est celui de son Souffle, qui les pousse à la mission : « « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Ayant ainsi parlé il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » » (Jn 20, 21-23). Les disciples missionnés se font souples au Souffle, comme les herbes s’inclinent sous le vent. »

À notre tour, frères et sœurs bien-aimés, saurons-nous vivre en ressuscités ? Cela implique d’être messagers de paix. (Quand je dis « bonjour », est-ce que j’apporte la paix ?) Et aussi : sommes-nous « souples au Souffle » de Dieu, conduits par l’Esprit envoyé pour la rémission des péchés, la remise des dettes ? Comment pourrions-nous, personnellement, en famille, en paroisse, être mieux encore de ceux qui délient les gens de leurs fardeaux ? Certains contemporains de Jésus chargeaient les gens de poids impossibles à porter. Comment serons-nous de ceux qui libèrent, de ceux qui allègent la marche de nos contemporains ? D’ailleurs, le pire des fardeaux est le péché, surtout quand il conduit à la mort. Contribuons-nous à libérer nos frères du péché ? Cela suppose de montrer la miséricorde de Dieu, mais aussi de dénoncer le mal quand les circonstances s’y prêtent ! Jésus est venu annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, proclamer un temps de grâce. L’amour miséricordieux du Ressuscité se transmet, doit passer par chacun des membres de son Église et non seulement par les paroles du pape et l’action liturgique. Célébrons la fête de Pâques, la fête de la Miséricorde, en louant le Seigneur dans l’assemblée de ses fidèles. Libres de toute mort, nous devenons capables de soulager nos frères grâce à l’amour vainqueur de notre Dieu. Jésus est vivant ! Il est la paix, la paix que donne Dieu notre Père. Amen !

About the Author: