Homme d’adoration, entré dans le mystère de Dieu, dans le silence, l’obéissance et l’humilité, tel était saint Joseph. Dans son homélie du 19 Mars, le pape François a souligné la double identité de saint Joseph : l’homme, père qui a soutenu concrètement la croissance de Jésus et la vie de Marie mais aussi l’homme juste, homme de foi, homme d’adoration. . . Comme Joseph, nous pouvons, nous aussi devenir des hommes et des femmes d’adoration. Le centre de cette adoration invisible se trouve dans le cœur de l’homme, le cœur étant l’organe le plus important du corps humain.
Entrons en nous-mêmes
Sainte Faustine le dit de manière admirable : « Mon cœur est la demeure permanente de Jésus. Personne n’y a accès que Lui. C’est en jésus que je puise la force de combattre les difficultés et les contrariétés. » PJ n°193. C’est aussi ce qu’expérimentera le fils prodigue : « Alors il rentra en lui-même et se dit…Je me lèverai, j’irai vers mon père.. » Luc 15 (17-18) Acculé, il rentre en lui-même, autrement dit, les contraintes physiques, matérielles extérieures (pauvreté, faim, isolement,…) n’ont plus de prises sur lui et il va chercher au plus profond de son être, la présence invisible de celui qui continue de l’aimer ! En ces temps difficiles, faisons une pause, entrons dans le silence de nos cœurs, mettons-nous en présence de notre Créateur et dialoguons avec le Seigneur de la Vie. Le cœur de Jésus est le siège et le symbole de l’amour divin. L’Eucharistie et l’adoration en sont l’expression la plus haute.
Plongeons-nous dans le cœur brûlant de Jésus
En Juin 1675, Sainte Marguerite-Marie reçoit cette parole de Jésus qui débutera la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus : « Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. » Aut.92 Sainte-Marguerite Marie témoignera à plusieurs reprises, de l’ardent désir de Jésus de manifester son Amour aux hommes, qui se traduira dans les apparitions par la vision d’un cœur brulant, d’une fournaise sortant de la poitrine du Seigneur, d’un trône de flammes,… « Mon divin cœur est si passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier, que ne pouvant contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen et qu’il se communique à eux pour les enrichir de ses précieux trésors… » Aut.53 Ces trésors sont « des trésors d’amour, de graces, de sanctification, de salut ». Au 17éme siècle, Jésus a révélé son infinie Miséricorde à cette jeune visitandine, comme il le fera plus tard à Sainte Faustine. Mais aujourd’hui encore, le cœur de Jésus se consume d’amour pour nous. Il a donné sa vie sur la croix pour nous sauver, et ce don inestimable est un pressant appel à nous offrir à notre tour. Ce don total du cœur de Jésus dans la Sainte Eucharistie, nous montre le désir ardent, la soif de Celui qui attend notre adhésion tout entière à sa personne ! « J’ai soif, mais d’une soif si ardente d’être aimé des hommes au saint sacrement, que cette soif me consomme. » L.133
A Sainte Faustine aussi, Jésus dit : « Ma fille, regarde en mon cœur miséricordieux et reflète sa pitié dans ton propre cœur et dans tes actes… » PJ n°1688
« Regarde en mon cœur » : Même dans l’adoration eucharistique, le cœur de Jésus ne nous est pas visible. Le principe de Vie qui coule du côté ouvert de Jésus nous est voilé et mystérieux. Nous ne le voyons pas, mais il est bien là, rien que pour nous ! Son cœur est là, comme sur la croix, ouvert et laissant couler sur nous des torrents de graces et d’amour ! Cela demande donc une grande aptitude de foi, pour croire que Jésus est bien présent. « Quoique Tu Te sois caché et dissimulé et que Tu aies dissimilé Ta beauté, mon œil illuminé par la foi T’atteint et mon âme reconnait son Créateur…et mon cœur entier sombre dans la prière de louange. » PJ n°1692 Et Faustine parle des trésors, des fruits que produisent sur elle, la contemplation eucharistique du cœur de Jésus : « Là Ta lumière éclaire mon esprit et le rend capable de Te connaitre toujours plus profondément. Là sur mon cœur se déversent des torrents de graces, là mon âme puise la vie éternelle…Ici nos cœurs se comprennent au-delà des mots. » PJ n°1692 C’est devant le Très Saint Sacrement exposé que Sainte Marguerite Marie reçoit la révélation du Sacré-Cœur !
Conformons notre cœur à celui de Jésus
En Novembre 1932, Jésus prononce ces paroles à Sainte Faustine : « Ma fille, je désire que ton cœur soit façonné à l’exemple de mon cœur miséricordieux. Tu dois être toute imprégnée de ma miséricorde. » PJ n°167 Dès lors, Sainte Faustine fera tout son possible pour répondre à cette exigence. Et dans la belle prière, qu’elle rédigera en 1937, nous comprenons bien que cette conformité au cœur de Jésus demande de grandes dispositions ! Extrait :
« Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que ta Miséricorde repose en moi, o mon Seigneur. » PJ n°163
Compassion, disponibilité, gratuité, renoncement à soi-même, abnégation, service,…
Dans Saint Matthieu, Jésus révèle les sentiments de son cœur : «Apprenez de moi car je suis doux et humble de cœur » Mt 11,29. Aujourd’hui, Jésus nous invite à user des mêmes sentiments que lui ! Pour nous conformer au cœur de Jésus, nous devons vivre de son esprit, l’écouter : Jésus veut nous apprendre l’esprit de douceur et d’humilité. Jésus aime tous les hommes, il veut leur bien. Il ne s’indigne pas contre ceux qui l’injurient, le méprisent ou l’ignorent. Pas de rancœur, pas d’esprit de revanche, pas de jalousie, pas d’irritation…. pas de conditions à son amour ! Son Amour est TOTALEMENT GRATUIT ! L’attitude de Jésus devant l’opprobre des hommes, comme l’a rappelé le Pape François, dans son homélie du 27 Mars est……LE SILENCE. Le doux silence de son amour !
Pour lui ressembler, aimons Jésus, l’amour attire l’amour ! Combattons en nous ce qui nous empêche d’être doux : l’orgueil, la jalousie, la colère, l’impatience, la violence, l’amour-propre,….Entrons davantage dans la Volonté de Dieu et acceptons de nous laisser interpeller, déranger par ce que la Providence nous appelle à vivre, et à tout quitter pour obéir avec joie à la Sainte Volonté au service du prochain. Contemplons Jésus dans la Parole, regardons comment il agit, comment il écoute, comment il répond, comment il vit avec ses disciples, comment il guérit, comment il aime !
Pour que nos cœurs puissent rayonner
Sainte Faustine, tout comme Sainte Marguerite répondront à l’appel du cœur de Jésus d’être aimé… par l’amour des autres ! Et elle supplie le Seigneur : « Jésus, rend mon cœur semblable au tien, ou plutôt change-le en Ton propre cœur pour que je sache ressentir les besoins des autres cœurs souffrants et tristes. » PJ n° 514
« Mon maitre, fais que dans mon cœur je n’attende l’aide de personne, mais je tacherais toujours d’apporter mon aide aux autres, de les consoler et de les soulager en tout. J’ai le cœur toujours ouvert aux souffrances des autres, même si pour cela l’on m’appelle ironiquement la pelle à poussière, c’est-à-dire que chacun jette sa douleur dans mon cœur…que chacun a sa place dans mon cœur, et moi, en compensation, j’ai ma place dans le cœur de Jésus. »PJ n°871
Marguerite-Marie sera attentive à la misère des pauvres, partageant sa nourriture et ses ressources. Elle orientera trois de ses anciennes élèves vers le service des malades à l’hôpital, exhortera son frère prêtre à se montrer charitable envers le prochain : « Soyez doux et patients envers tous, afin de donner la confiance à chacun, et surtout aux pauvres, de s’adresser à vous dans leur besoin. » L.71 Jésus lui demande d’exercer aussi sa charité par la prière d’intercession, elle prie pour les âmes du Purgatoire et pour obtenir le pardon de certains pécheurs. « Aimez constamment le sacré cœur de Jésus-Christ….Conformez-vous le plus qui vous sera possible à son humilité et à sa douceur envers le prochain, surtout envers ceux pour qui vous aurez le plus d’antipathie : soyez-leur cordiale et plus condescendante qu’aux autres. » ! AV.22
On ne constate l’existence de la vie qui coule du cœur de Jésus, que par les effets qu’il produit ! Il se manifeste à nous par les sentiments qu’il nous inspire. Jésus n’est pas mort, il est là, vivant, agissant dans nos cœurs !
Consécration personnelle, composée par Sainte Marguerite-Marie :
Traditionnellement, le premier vendredi du mois est consacré au Sacré-Cœur de Jésus. Ce jour-là, nous pouvons réciter l’acte de réparation prescrit par le pape Pie XI en 1928, jeûner, méditer la passion du Christ, méditer les saints mystères du chapelet. L’amour est créatif ! Unissons nos prières pour consoler le cœur de Jésus et infléchir sa main pour que cette pandémie s’arrête.
Jésus j’ai confiance en toi
« Je me donne et consacre au sacré Cœur de notre Seigneur Jésus-Christ, ma personne et ma vie, mes actions, peines et souffrances, pour ne plus me servir d’aucune partie de mon être que pour l’aimer, honorer et glorifier. C’est ici ma volonté irrévocable que d’être tout à lui et de faire tout pour son amour, en renonçant de tout mon cœur à tout ce qui pourrait lui déplaire. Je vous prends donc, ô Sacré-Cœur, pour l’unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l’assurance de mon salut, le remède à mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile à l’heure de la mort. Soyez donc, ô Cœur de bonté, ma justification envers Dieu le Père et détournez de moi les traits de sa juste colère. O Cœur d’amour, je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma faiblesse, mais j’espère tout de vos bontés. Consumez donc en moi tout ce qui peut vous déplaire ou résister ; et que votre pur amour s’imprime si avant dans mon cœur que jamais je ne puisse vous oublier, ni être séparé de vous. Je vous conjure, par toutes vos bontés, que mon nom soit écrit en vous puisque je veux faire consister tout mon bonheur à vivre et à mourir en qualité de votre esclave. Amen !
Texte de la méditation composé par Christiane. Bibliographie : « Petit journal », de Sainte Faustine , « A l’école du cœur de Jésus » avec Sainte Marguerite-Marie (père Gérard Dufour)