Homélie de Guy – diacre – 1er dimanche de l’Avent A (29/11/25) « Veillez et tenez-vous prêts ».

2025-12-02T11:42:47+01:002 décembre 2025|

Frères et sœurs, pour préparer cette homélie, avec mon épouse nous avons fait ensemble ce qu’on appelle une lectio Divina de l’Évangile de Matthieu. Un exercice spirituel proposé par l’Église qu’on peut traduire par « lecture priante de la parole de Dieu » que vous avez peut-être déjà pratiqué. Elle se fait en 4 temps : lecture de l’Évangile 2-3 fois en notant des mots, des phrases qui nous ont frappés ; méditation : méditer ce que Dieu peut nous dire à travers ce passage ; oraison : une conversation silencieuse avec le Seigneur de ce que nous avons lu et lui confier ce qui nous préoccupe ; enfin le dernier temps : la contemplation, c’est un temps paisible, de repos, de silence, de réceptivité au Seigneur, où nous ouvrons notre vie intérieure à sa grâce, à sa parole. (Édition Magnificat propose un livre d’initiation à la lectio Divina : Prier L’Évangile chaque dimanche de l’année A, coût 17,90 euros)

Jésus fait allusion dans cet Évangile à un épisode très ancien du livre de la Genèse, le sauvetage de Noé et de sa descendance avant que le Déluge ne se produise. Dans un monde de violence et de corruption totale, d’acte contre nature, la perversité des hommes s’étalent partout. Vous me direz, rien de nouveau sous le soleil. Il y a heureusement devant Dieu un homme juste : Noé.

« Noé marchait avec Dieu » (Gn 6,9) Il est ajusté au projet de Dieu. Dieu promet qu’avec lui il établira une alliance. C’est la première apparition de ce terme dans la Bible et vous savez que le premier signe de l’alliance à la fin du déluge sera l’apparition de l’arc en ciel. « l’arc sera au milieu des nuages, je le verrai et, alors, je me souviendrai de l’alliance éternelle entre Dieu et tout être vivant qui est sur la terre » (Gn 9, 16)

Trois expressions dans l’Évangile ont retenu notre attention :

La première expression « Les gens ne se sont doutés de rien » Comme du temps de Noé, de même aujourd’hui, beaucoup de contemporains ne sont pas attentifs aux signes des temps, vivant sans foi ni loi, sans se poser de questions. Ils vivent à la surface d’eux-mêmes, ne cultivant pas une vie intérieure, spirituelle. Ils sont engloutis parfois malgré eux dans le métro, boulot, dodo. L’accueil du Fils de l’homme, c’est ainsi que le Christ se nomme souvent dans l’Évangile, emprunté au livre du prophète Daniel, requiert notre vigilance. Ceux du peuple qui se souciaient uniquement des choses ordinaires de la vie ont été surpris par le déluge qui les a tous engloutis alors que Noé lui se préparait à être dans l’arche et fit tout ce que Dieu lui ordonnait.

Le deuxième exemple que l’Évangile nous donne illustre mieux cette vigilance et disponibilité demandés : « Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée ». (Mt24, 40-41) Par le modèle de deux hommes aux champs et de deux femmes au moulin, l’un est pris parce qu’il se laisse saisir par l’amour de Dieu et l’amour du prochain, l’autre s’est laissé vivre et a vécu dans l’indifférence. le Seigneur nous montre qu’aucun secteur de la vie, même pas le travail, ne doit mettre une pause à notre recherche de Dieu. Que nous le trouvions plutôt en toute chose. En ce temps de l’Avent, le Seigneur nous demande une conversion quotidienne, pour discerner ce qui est le plus important à vivre dans une journée, mettre de l’amour dans les petites choses du quotidien à faire, comme nous suggère Thérèse de l’Enfant Jésus. Ou allons nous mettre nos priorités pendant ce temps de l’Avent ? Dans la consommation à outrance, la course aux cadeaux ou l’attention aux relations que nous tissons avec Dieu et avec notre prochain.

Dernières phrase clés de cette page d’Évangile « Veillez et tenez-vous prêts » Ce n’est pas la première fois dans les Évangiles que le Christ nous demande de veiller. “être chrétien, c’est veiller” Le cardinal Newman disait dans l’un de ses plus beaux sermons : “Nous ne devons pas seulement croire, mais veiller ; pas seulement craindre mais veiller ; pas seulement aimer mais veiller ; pas seulement obéir mais veiller”. Newman disait encore : “Les vrais chrétiens, quels qu’ils soient, veillent. Les chrétiens inconséquents ne veillent pas.”

Nous sommes des “veilleurs” à double titre : au regard de Dieu et au regard des hommes. Le dernier exemple d’éveil que nous donne le Christ avant de connaître la Passion, est celui du maître de maison qui n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison s’il avait su à quelle heure de nuit le voleur viendrait. Arrêtons-nous un instant sur l’expression « heure de la nuit ». Cette « heure de la nuit » où les yeux faiblissent, où la garde baisse, ou la maladie s’installe dans notre corps. C’est proprement à cette heure-là que le Seigneur nous demande de veiller, et de veiller encore. Ce temps peut représenter des périodes difficiles, des moments d’épreuve, de doute et de désespoir. Dans l’Évangile de samedi dernier le Seigneur nous le redit encore : « Restés éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le fils de l’homme » (Lc21, 36)

Veiller sur sa vie de Foi qu’est-ce que cela veut dire ? pendant ce temps de L’Avent, l’entretenir par la prière, des temps d’adoration proposés par la paroisse, de louange, psalmodier un psaume, la lecture du jour de la parole de Dieu proposée par L’Église, sans oublier la visitation de notre prochain, qui peut se faire aussi par téléphone. Chers frères et sœurs, en ce début du temps de l’Avent demandons la grâce du Seigneur pour nous soutenir dans la préparation de la venue de Jésus Christ. Amen.