Avec son épouse, il va dire « oui » : Michel Van de Weghe, ordonné diacre

2018-01-28T20:12:59+01:0017 septembre 2017|

« Dieu ne choisit pas ceux qui sont capables mais il rend capables ceux qu’Il choisit ». C’est avec cette petite phrase tirée des enseignements de Saint-Augustin que toute l’Église diocésaine – et particulièrement notre ensemble paroissial Aucamville-Saint-Loup Cammas – est invité à partager la joie de l’ordination au diaconat permanent de quatre hommes, dont Michel Van de Weghe, membre de notre communauté. La célébration aura lieu en la cathédrale Saint-Etienne à Toulouse, dimanche 24 septembre, à 15h30.

Laisser la place au “oui”. “Oui” au diaconat. Il aura fallu un long temps de maturation, parfois de doutes, et plus encore de combats, pour qu’il y ait la place à ce “oui” ! Marié, père de cinq grands enfants, ingénieur, Michel Van de Weghe sera ordonné diacre permanent après un temps de discernement et de formation de huit années, vécu au côté de son épouse, Christiane. L’un et l’autre affirment que ce temps est nécessaire. Pour le couple d’abord car l’ordination diaconale est bien un sacrement tout comme le mariage et requiert le oui de chacun d’eux . Comment vivre alors pleinement ces deux grâces ? Comment préserver la part de chacun, la famille ? Comment vivre cet appel qui va faire de Michel un homme d’Église? Tout est questionnement au départ. Les deux premières années sont des années de discernement. Avec d’autres couples, Michel et Christiane se laissent porter et « peu à peu l’appel prend corps » . Une communauté diaconale se forme dans la prière et la fraternité. « Les choses rentrent dans l’ordre », dit doucement Michel. Six années de formation doctrinale et pastorale suivent. Elles permettent d’avancer. Elles permettent à Michel, au fil du temps, de mieux entendre, mieux comprendre l’appel de Dieu. Elle permettent à Christiane de trouver sa place.

« Ces brancardiers… comme ils sont beaux ! »

« Il était nécessaire d’être bien ancré dans le sacrement de mariage avant de recevoir le sacrement de l’ordre», souligne Christiane, « je suis son premier soutien, dans la prière, la discrétion… et nous avons, chacun, notre vocation de baptisé ». Non pas complémentaires : différentes. Chacun est appelé avec son histoire, son propre cheminement spirituel… mais tous les deux sont au service des autres : Christiane est serviteur de la Miséricorde, Michel est aujourd’hui Président de l’Hospitalité diocésaine, au service de nos frères et sœurs malades ou âgés. Cette mission lui a été confiée personnellement par l’archevêque car si le diacre reste membre de sa communauté, il participera en tant que diacre permanent à la pastorale du diocèse.

En parallèle au temps de formation au diaconat permanent, deux événements ont révélé sa vocation. Il raconte :« Je me suis souvent demandé comment Marie avait pu dire oui. Je sais aujourd’hui que mon oui pour le diaconat, pour l’Hospitalité, n’est pas un oui qui m’a été « arraché ». Je me souviens lorsque ma grand-mère revenait de pèlerinage à Lourdes, elle me disait : Michel, si tu savais ces brancardiers comme ils sont beaux ! »

« C’est le Christ qui vit en moi »

« Moi, je n’avais retenu de Lourdes que cette rue marchande par laquelle on accède au sanctuaire, ça ne m’attirait pas vraiment ! poursuit Michel. Puis un jour, en 2011, j’ai entendu l’appel de Cathy, à la fin d’une messe, pour servir avec l’Hospitalité à Lourdes. Je me suis inscrit. En retard ! Et ils m’ont appelé ! Je me suis dit en rentrant, je n’ai rien fait d’extraordinaire… tenir la porte de l’ascenseur pour un malade, les piscines… mais ces grands sourires… oui, c’est grand ! Peu à peu, le souci de l’autre grandit, même au travail ! Comme si, ça m’avait sorti de moi-même» dit Michel, citant Saint-Paul : « Ce n’est pas moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ». Il y a eu aussi Diaconia et la Maison de la Fraternité. En 2013, c’est encore un oui à Père Joseph qui l’appelle pour Diaconia alors que bon élève il avait son programme de révision sur la table ! « Diaconia, c’était donner la parole au plus pauvre ; pas faire « pour » mais « avec ». On a vécu un temps de fraternité, d’écoute tellement fort qu’on s’est dit, on ne peut pas arrêter là et c’est ainsi que l’idée de la Maison de la Fraternité est née. Là, je peux découvrir l’autre tel qu’il est, en me laissant rejoindre par mes propres fragilités, sans jugement. L’écoute, simplement. On peut prendre toutes les précautions qu’on veut, toutes les mesures de sécurité qu’on veut, notre vie est fragile ! Toucher cela de si près m’a fait grandir dans la confiance. Savoir écouter… c’est important. C’est là que je me suis dit que j’étais sur le chemin. Plus je m’en approchais, plus j’étais heureux et plus je sentais que j’étais sur le bon chemin, l’appel de Dieu auquel j’ai répondu».

Le Ministère du seuil…

Aujourd’hui, Michel définit le diaconat comme « le ministère du seuil ». Il explique : « je serai à la fois dans l’Église, Ministre du calice et au seuil de l’Église, tourné vers ceux qui n’y sont pas, les absents, ceux qui se sentent rejetés, ceux qui ne croient pas. Mon appel, mon service, c’est de savoir ce que Dieu m’a donné pour grandir et faire grandir les autres. Je suis très étonné et à la fois très heureux de ce qui se passe à mon travail. Je prie dans mon bureau en arrivant, je sanctifie ce lieu. Certains de mes collègues connaissent maintenant ma démarche. Ils me disent leur joie aussi, c’est pour moi un grand bonheur. Mais le diaconat, ce n’est pas une affaire personnelle, c’est surtout l’affaire du Seigneur, c’est bien lui qui nous donne la capacité de dire oui ».

 

Prions pour Michel, son épouse, ses enfants et soyons nombreux à l’entourer pour ce jour de fête pour l’Église toute entière.

Un temps d’accueil en paroisse est également prévu dimanche 1er octobre, à 11h à l’église Sainte-Madeleine de Lalande suivi d’un repas partagé où nous sommes tous conviés.