B – IVe TO – « Silence ! Sors de cet homme. »

2018-01-28T21:00:19+01:0028 janvier 2018|

Dans la première lecture extraite du livre du Deutéronome, Dieu par la bouche de Moïse, promet d’envoyer à son peuple un prophète semblable à Moïse : « Au milieu de vous parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi et vous l’écouterez ». Dieu enverra au peuple un prophète qui parle en son nom afin de le préserver du danger tel qu’il s’était manifesté au Sinaï : le danger d’une mort provoquée par un contact trop immédiat avec Dieu. Le peuple avait alors demandé : «  Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir ». (Dt18, 16). Le contact direct avec Dieu est pour l’homme une chose terrible. La sainteté de Dieu est comme un feu dévorant. Le peuple conscient de ses péchés, ne se sent pas en mesure d’entrer directement en relation avec lui et demande un médiateur. Dieu, qui est plein de bonté et de miséricorde accepte la proposition : « Ils ont raison. Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. » (Dt18, 18)

Dieu, a plusieurs fois, envoyé des prophètes pour guider son peuple et pour le mettre en garde contre l’injustice, contre les tentations de l’idolâtrie, contre tous les abus possibles. Les prophètes parlent avec autorité. Ils parlent au nom de Dieu. C’est de cette manière qu’ils conduisent le peuple et le préservent des maux qui résultent du péché.

Mais la promesse faite à Moïse d’envoyer un prophète semblable à lui ne s’était pas encore accomplie. A la fin du Deutéronome, l’auteur du livre déclare : «  Il ne s’est plus jamais levé en Israël un prophète comme Moïse, lui que le Seigneur rencontrait face à face ». (Dt 34,10)

C’est pourquoi le peuple a continué à attendre un prophète semblable à Moïse ; un prophète qui enseignait avec la même autorité et qui accomplirait autant de miracles.

Au temps de Jésus, cette attente était particulièrement vive. Les évangiles rapportent fréquemment les interrogations de la foule qui se demande si ce n’est pas lui le prophète annoncé. Oui, l’Evangile de ce jour nous montre que Jésus est justement ce prophète annoncé.

Après la résurrection, Pierre, dans un de ses discours, dira que Jésus est le prophète semblable à Moïse. Il a été celui dont la venue a été promise et qui donc a droit à toute notre écoute. Nous devons avoir conscience de la chance que nous avons d’avoir Jésus comme Maître. Il nous communique toute la force nécessaire à notre existence, l’énergie dont nous avons besoin pour surmonter nos difficultés de tous les jours.

L’Evangile de ce jour nous annonce la réalisation de la promesse de Dieu faite à nos pères comme nous venons de le constater dans la première lecture. Cette page d’Evangile nous ramène au commencement du ministère de Jésus. Il entre dans une synagogue le jour du sabbat et commence à enseigner. Les auditeurs demeurent étonnés par son enseignement. Celui-ci est extraordinaire. Jésus enseigne avec autorité. Son enseignement est nouveau et saint Marc souligne qu’il « enseignait en homme qui a autorité. » Cet élément est plus explicite dans l’évangile de Matthieu dans le sermon sur la montagne dans lequel Jésus affirme : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens. Mais moi je vous dis. » (Mt 5, 21- 48).

L’enseignement de Jésus est terriblement nouveau. D’autre part, il manifeste aussi sa puissance par ses actes. Il y a dans la synagogue de Capharnaüm un possédé par un esprit mauvais. Ce dernier secouait fortement l’homme en question en criant à haute voix : « Que nous veux-tu Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu.» Cet esprit mauvais connaît la puissance de Jésus et proclame aussi sa Sainteté. Il dit : « Es-tu venu nous perdre ? » Jésus est venu pour libérer les hommes du mal, pour leur offrir la vraie liberté des enfants de Dieu. Jésus l’interpelle vivement en disant : « Silence ! Sors de cet homme. » Ces quelques mots suffisent à obtenir sa victoire sur cet esprit mauvais, à le faire sortir de cet homme qu’il possédait en poussant en grand cri et en le secouant. Cet événement a suscité une grande admiration dans la foule qui regardait attentivement Jésus. La foule découvre que Jésus est vraiment l’envoyer de Dieu. Oui, Jésus est celui qu’on attendait, celui qui avait été annoncé, celui qui devait apportait la Bonne Nouvelle du Salut. « Qu’est-ce que cela veut dire ? », s’interroge le peuple. « Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais et ils lui obéissent. » La puissance de Jésus confirme son autorité. Il ne se contente pas des paroles, il agit. Il manifeste le dessein divin. Dans l’Evangile, nous voyons bien qu’il ne se contente pas seulement de parler mais il manifeste l’amour de Dieu par nombre de gestes et d’attentions envers les malades, ceux qui sont dans le besoin. Ainsi, tous peuvent reconnaître que Jésus est un grand prophète. Toutes les guérisons de Jésus sont des signes prophétiques du monde à venir c’est-à-dire de la vie éternelle, là où il n’y aura plus ni cri, ni larme, ni douleur (cf. Ap21,4). Jésus est venu nous sauver de tout mal. La bible nous révèle que le mal de l’homme possède une triple profondeur : c’est-à-dire trois niveaux : le mal comme malheur, le mal comme péché et le mal comme le mauvais. Le combat de Jésus contre le mal est de tous les jours. Nous devons suivre le Christ pour combattre le mal. C’est pourquoi il faut prier le Seigneur de susciter parmi nous des prophètes qui nous éclairent et nous dirigent dans la bonne voie comme le souligne le livre du Deutéronome, il faut écouter nos pasteurs : notre Pape François, nos évêques. Ce sont des messagers de Dieu, il faut prendre au sérieux leur message. Nous devons accueillir et recevoir l’enseignement de saint Paul. Dans sa lettre aux corinthiens, Paul nous signale sa mission : « C’est votre intérêt à vous que je cherche ; je ne veux pas vous prendre en piège, mais vous proposer ce qui est bien, pour que vous soyez attachés au Seigneur sans partage. » Paul nous dit que ce qui est le plus important, c’est de ne se préoccuper que des choses du Seigneur. Il aimerait que les fidèles du Christ n’aient d’autres préoccupations humaines, qu’ils se consacrent uniquement au Seigneur. Paul cherche ici à nous guider, nous éclairer et nous encourager à rester unis au Seigneur, chacun selon sa propre vocation. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial