B – Pentecôte – « Avec l’Esprit saint, laissons-nous entraîner par le Christ »

2018-05-26T08:41:51+01:0026 mai 2018|

Au 50è jour après Pâques, nous célébrons la fête de Pentecôte. La Pentecôte, c’est le don de l’Esprit saint aux apôtres puis à toute l’Église. Ils étaient tous là, la Vierge Marie, les apôtres, enfermés dans une pièce appelée Cénacle. Soudain, ils entendirent un bruit pareil à celui du vent et ils virent des langues de feu se poser sur eux. « Tous furent remplis de l’Esprit saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit saint. » C’est la promesse de Jésus qui se réalise : jeunes et anciens sont pris dans l’ouragan de l’Esprit saint. Ils sont propulsés dehors pour témoigner des merveilles de Dieu.

Pour en parler, saint Luc l’auteur du livre des Actes des Apôtres utilise un langage très imagé. Il y est question de vent et de feu. Comme un vent violent, l’Esprit saint emporte la peur des apôtres. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres ; il illumine leur nuit. Devant la foule immense de plusieurs nations, les apôtres se mettent à proclamer les merveilles de Dieu. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. Ils n’ont plus peur de témoigner, même devant ceux qui l’ont fait mourir sur une croix. Ils ont reçu les sept dons de l’Esprit saint : sagesse, intelligence, science, force, crainte de Dieu, piété et conseil.

L’Esprit saint que les apôtres ont reçu est appelé l’Esprit de vérité. « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur ». Jésus précise encore : «Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière». Nous nous rappelons qu’un jour, Jésus a dit : «je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ».

Aller vers Jésus, c’est aller vers la vérité ; écouter Jésus, c’est accueillir la vérité. C’est se laisser imprégner de l’amour qui est en Dieu. Cela ne sera possible que si nous avons un cœur de pauvre. Notre pape François ne cesse de nous le rappeler : nous avons à témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. Nous rendons grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles, celles d’autrefois et d’aujourd’hui. La Pentecôte, c’est la naissance d’une nouvelle création. Cela a commencé par le brassage entre Juifs, de Parthes, de Mèdes, Elamites, etc. Tous les entendaient proclamer dans leur langue la Bonne Nouvelle du Salut.

Nos assemblées dominicales sont aussi un brassage de gens très divers.

Actuellement dans le monde entier tous entendent le message de Dieu dans leur langue. Et cette langue n’est autre que celle de l’amour qui est en Dieu. Quand on a reçu l’Esprit saint, plus rien ne peut être comme avant dans notre vie. Ce qui nous est demandé, c’est de vivre sous sa conduite, de nous laisser guider par lui. Marcher sous la conduite de l’Esprit saint, c’est le laisser agir en nous. Il est la seule source spirituelle capable d’arroser notre cœur. L’Esprit saint est une force qui nous transforme. Elle nous donne amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, fidélité, douceur et maîtrise de soi, nous dit saint Paul, apôtre aux Galates. C’est grâce à lui que nous pourrons nous ouvrir à Dieu. L’Esprit que Jésus promet à ses disciples sera leur Défenseur contre le Mal. L’Esprit saint s’oppose à la chair. Comme le souligne saint-Paul ; voici les fruits de la chair : « inconduite, impureté, débauche, inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre ».

Chers amis, cet événement de la Pentecôte est aussi une bonne nouvelle pour nous. Comme les apôtres au soir de Pâques, nous vivons parfois avec la peur au ventre. Nous verrouillons nos portes. Nous nous replions sur nous-mêmes. Dans un monde indifférent, ou hostile à la foi chrétienne, il y a de quoi à être inquiet mais comme au soir de Pâques, Jésus nous rejoint. Sa première parole est un souhait de paix. Cette salutation répétée vient renforcer la joie des apôtres et la nôtre. Ce qui est encore plus merveilleux, c’est qu’il continue à nous faire confiance malgré nos infidélités. « Comme le Père m’a envoyé, moi je vous envoie ».Le Christ compte sur nous pour être les messagers de l’Évangile et pour cela, il nous donne l’Esprit saint. Ainsi comme Jésus et avec lui nous pourrons vivre dans l’amour du Père.

Nous sommes donc envoyés pour annoncer l’Évangile. Comprenons bien, il ne s’agit pas de répéter un message appris par cœur comme si le sens était donné une fois pour toute. Nous vivons dans un monde qui a beaucoup changé. L’Esprit saint est là pour nous inviter à le rejoindre dans ce qu’il vit. Il vient nous rappeler que ce qui est premier, ce n’est pas le confort matériel, l’argent mais la personne. Le Christ ressuscité nous entraîne à le suivre et à aimer comme lui et avec lui. A la suite des apôtres, l’Église d’aujourd’hui est appelée à communiquer la paix et le pardon. Que l’Esprit saint vienne aujourd’hui même traverser les murs de notre peur, franchir ces barrières qui nous empêchent de vivre pleinement. Le plus beau cadeau que le Seigneur puisse faire à notre monde malade est justement la paix. C’est la paix qui crée l’unité, c’est la paix qui crée la solidarité, c’est la paix qui crée le développement, c’est la paix qui met la joie dans nos cœurs. Là où est l’Esprit de Dieu, là aussi se trouve la paix.

Que l’Esprit saint nous donne de parler en langues comme les apôtres. Parler en langues ce n’est pas parler dans une langue que personne ne comprend, c’est être capable de se faire comprendre de tout le monde, de comprendre l’autre, de se faire accepter par l’autre.Parler une langue c’est entrer dans la vie de ces gens-là. C’est finalement devenir leur frère ; tant qu’on ne parle pas une langue, on ne peut pas être le frère de celui qui parle. La langue c’est le véhicule de la fraternité, de la confiance en l’autre. « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous des Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? » C’est en réalité une façon de dire : comment se fait-il qu’ils soient désormais proches de chacun de nous, ces étrangers venant de Galilée, comment se fait-il qu’ils soient comme nos frères ?

Frères et sœurs, la Pentecôte c’est cela : passer de la méfiance à la confiance. C’est cela aussi être habité par l’Esprit saint. Il s’agit désormais pour nous de parler une seule langue et une même langue, la langue de Dieu, la langue de l’amour, de la confiance, la langue de la paix. Que l’Esprit saint nous guide et illumine notre vie, qu’il nous rappelle ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire pour garder notre identité. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial