C – 15 TO – « Jésus, c’est Lui le bon Samaritain qui a versé sur nos plaies le vin de la consolation et l’huile de l’espérance. C’est Lui, notre modèle !  »

2019-08-02T22:28:11+01:002 août 2019|

La parabole du bon samaritain est l’une des plus belles pages illustrant la miséricorde de Dieu comme saint Luc aime nous la faire découvrir. C’est l’histoire d’un homme frappé par un malheur. Ce dernier pourrait être vous ou moi. Quand nous sommes éprouvés, même si nous n’osons pas demander de l’aide par pudeur, au fond de nous, nous sommes content quand quelqu’un nous vient en aide. Ça me fait penser à cet enseignement du Seigneur qui s’adresse à ses disciples en disant : « ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux ». Quand tout va bien dans notre vie, nous avons malheureusement tendance à oublier ce grand enseignement du Seigneur qui nous invite à ne pas rester neutres, immobiles ou impassibles devant la souffrance des autres.

L’homme de l’évangile est donc tombé entre les mains des bandits. Il est blessé, torturé et laissé presque mort. Il est là, abandonné au bord de la route. C’est déjà une chance qu’il soit le long de la route. Cet emplacement lui permet au moins d’être visible. En passant, on ne peut pas ne pas le voir. Ceci me fait penser à toutes ces souffrances que les médias et réseaux sociaux nous font découvrir chaque jour, dans notre pays ou plus loin de nous, au-delà de la Mer Méditerranée au point que nous ne pouvons pas dire que nous ne savons pas que cela existe. Et pourtant, dans nos familles, dans nos communautés, dans nos villages, près ou loin de nous, il y a ces misères, des hommes et des femmes blessés mais nous faisons parfois semblant de ne pas les voir, de ne pas entendre. Nous trouvons aussi des explications rationnelles pour ne pas agir, pour laisser mourir.

C’est à ce niveau que le Seigneur Jésus nous présente un modèle qui l’incarne, lui qui s’est livré pour nous, pour nous sauver de tout ce qui nous tuait et nous tue dans notre cœur, dans notre âme. Si fin juin nous avons contemplé cette page de l’évangile où les Samaritains refusaient d’accueillir Jésus et ses disciples parce qu’ils allaient à Jérusalem, mettant en colère les disciples, au point que Jacques et Jean ont demandé à Jésus de faire descendre du feu sur ce village des Samaritains… aujourd’hui, c’est un étranger, un Samaritain qui nous est donné comme modèle. Il accueille avec son cœur.

Mais voyons d’abord les deux personnes qui descendent à Jérusalem et qui ne font rien. Ils vont au temple tous les deux. L’un est prêtre et l’autre est lévite, c’est-à-dire, une sorte de chantre, de lecteur… bref, quelqu’un qui devait jouer un rôle important dans la liturgie synagogale. Ils voient le blessé mais ne font rien. Ils poursuivent leur chemin, et pour le judaïsme, ils font bien ! Quelle ironie ! Dans leur tête, ils ont quelques bonnes raisons ! Et si c’était un règlement de compte entre bandes rivales ? Et s’il fait semblant d’être blessé, comme on le pense parfois de ces gens de voyage qui nous demandent deux sous aux carrefours à feux, sur la route, en sortant du périphérique ? Et s’il avait le SIDA, ce qui risque de nous contaminer, comme on pense parfois dans certains pays qu’il ne faut pas toucher ni s’approcher de quelqu’un qui a le sida. Et si les brigands revenaient pour nous tuer aussi ? Des questions ! Des si ? Des explications rationnelles ! Ces deux hommes ont certainement Dieu dans leur cœur, sur les lèvres et ont des propos qui font sens. Jésus ne porte pas de jugement sur eux. Il ne les condamne pas. Ces deux hommes sont fils de leur temple.

Le prochain lui, c’est le samaritain. Jésus conclut : toi aussi, de qui veux-tu être le prochain ? De qui veux-tu t’approcher vraiment ?