C – 19 TO – « Quelle que soit notre vie, même sous l’apparence d’un échec, Jésus nous invite à aller de l’avant »

2019-08-19T16:54:22+01:0019 août 2019|

Qu’est-ce que « posséder la foi ? » La lettre aux hébreux donne la définition de la foi : « Frères, la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas… ». Et cette connaissance qui devient une assurance, produit la joie, nous dit la première lecture du livre de la sagesse : « la nuit de la délivrance pascale avait été connue d’avance par nos pères, assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie… dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice… et déjà ils entonnaient les chants de louanges des Pères » ! C’est pourquoi l’on dit qu’ « un saint triste, est un triste saint. Un chrétien triste, est un triste chrétien. Car il n’a pas d’assurance pour sa vie. Il serait donc illogique de voir un croyant triste ; de voir un chrétien sortir de la messe avec un visage renfrogné.

Retenons l’exemple d’Abraham qui avait obéit à l’appel de Dieu, il est parti vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, sans savoir où il allait, en immigré, en étranger, en voyageur, en route vers la terre promise, une patrie qu’il espérait meilleure. Ce n’était donc pas une folie, il était sûr et certain que Dieu serait fidèle à sa promesse.

A ses disciples, Jésus dit: « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux… » Sommes-nous conscients d’être des héritiers du Royaume ? (« Votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume »). Ce que nous possédons, « le vendre » signifie ne pas s’y attacher car en fait nous ne possédons que des biens éphémères. Pratiquer l’aumône revient à vivre la charité.

Cet extrait de l’évangile est placé par saint Luc dans un temps de peur, au cours de « la montée à Jérusalem » où Jésus se dirige vers sa condamnation à mort… Selon toute apparence, c’est l’échec définitif, l’échec d’un projet, l’échec d’une vie… Chacune de nos vies a un peu la saveur de la défaite : la maladie, l’incapacité à mettre fin à une situation de galère, les chicanes dans la famille, dans le couple, la vieillesse, la souffrance… Nous avons souvent peur -non sans raison- peur de ce qui pourrait nous arriver demain ou plus tard, peur de ne pouvoir rien contrôler… Et la tristesse ronge notre vie, le désespoir, le stress, la panique… 

Et à nous aussi, Jésus nous dit aujourd’hui : « Soyez sans crainte…Restez en tenue de service. » Jésus nous rassure que notre vie a un sens, même si elle a une apparence d’échec, pour une raison ou pour une autre ; Il nous invite à aller de l’avant comme Abraham. Abraham croyait que Dieu est capable même de ressusciter les morts. C’est ainsi qu’il ne lui refusa pas le sacrifice même de son fils unique Isaac, il fit preuve de courage et avançait droit dans sa marche vers l’héritage promis.

Il y a bien la joie de nous préparer à la venue d’un parent, d’un ami.

Dans l’attente du Royaume, de l’héritage qui nous est promis et dont nous avons déjà la possession par la foi, il y a déjà le don de la présence de Dieu car on ne saurait attendre vraiment quelqu’un qu’on ne connaît pas. Vivre en croyant, c’est percevoir en toute chose les signes de l’arrivée prochaine du Seigneur. Dans l’anamnèse nous confessons : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, et nous attendons ta venue dans la gloire. » Le désir ardent d’attendre le Maître, la fidélité dans l’attente conduit à revêtir l’habit du serviteur. Attendre Dieu, c’est être capable d’attention à ce qui, en nous et autour de nous, devient signe de sa présence. C’est là le vrai sens de l’aumône, du service, du sacrifice, de la prière. Il ne s’agit donc pas de choisir entre le ciel et la terre mais bien d’agir de façon à ce que cette terre soit le plus bel endroit possible selon le plan de Dieu, une terre où règne la paix, la fraternité et l’amour. Utilisons nos talents le mieux possible : « A qui on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

La fidélité dans l’attente sera récompensée au-delà de ce qu’on peut imaginer. Le service est une béatitude, un chemin de bonheur pour celui qui s’y engage. Mettons-nous à la disponibilité du souffle de l’Esprit comme Marie : « je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa parole ». «  Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. »

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