C – 33 TO – « Journée mondiale de la pauvreté : Le Seigneur sait faire des merveilles avec nos pauvretés ! »

2019-11-22T00:14:24+01:0021 novembre 2019|

L’évangile du jour (Lc 21, 5-19) peut nous faire peur, mais au contraire il peut nous éviter les catastrophes que nous préparons. Jésus prophétise la destruction de Jérusalem. A cause du manque de foi en lui, et donc d’espérance, le peuple va se révolter 40 ans plus tard contre les romains, qui vont détruire Jérusalem. Aujourd’hui, à cause du manque de foi en Jésus, et donc d’espérance, nous sommes tournés vers la consommation et la peur des étrangers, et donc nous détruisons la planète et la fraternité humaine. Le pape François à la suite de Jésus nous invite à accueillir le pauvre et l’étranger. 

C’est aujourd’hui la journée mondiale des pauvres. J’aimerais qu’un jour elle soit animée par les pauvres, des gitans ou ceux qui ont vécu la rue, l’alcool, la maladie psychique, ou la prison, la prostitution, etc.

Pour les “enfants” : Nous avons tous des pauvretés ! Certains vont vouloir aider celui qui a une difficulté, bravo ! d’autres s’en fichent, d’autres vont se moquer, ça c’est blessant, c’est grave, beaucoup de personnes malades psychiques avaient été déjà harcelés à l’école. Et si on se moque souvent de vous, parlez-en aux adultes qui vous aideront.

Je vais vous raconter la parabole de la cruche fêlée : « Un porteur d’eau se rend à la rivière chaque matin, remplit ses deux cruches et part vers la ville distribuer l’eau à ses clients. L’une des cruches est fissurée, elle perd de l’eau; l’autre, toute neuve, rapporte de l’argent. La pauvre cruche fissurée se sent nulle… Elle décide, un matin, de se confier à son propriétaire :  » Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds ton temps à cause de moi, quand nous arrivons en ville, je suis à moitié vide. Je suis nulle, laisse-moi à la maison. » Le lendemain, notre porteur d’eau interpelle sa cruche fissurée et lui dit: Regarde sur le bord de la route, que vois-tu ? 

– C’est joli, c’est plein de fleurs… 

– C’est grâce à toi, dit le porteur d’eau. J’ai semé des graines de fleurs le long du chemin, et toi, sans le savoir ni le vouloir, tu les arroses chaque matin. Ne l’oublie jamais: nous sommes tous un peu fissurés, mais Dieu, si nous le lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses. Nos fissures laissent passer sa lumière.

Pour les “grands” : Les personnes âgées ou handicapées, on ne doit pas les enfermer dans des centres, ils touchent notre cœur et rendent la société meilleure. C’est bien ce que l’on vit à l’Arche. Et les entreprises qui osent embaucher des personnes handicapées constatent que l’ambiance dans l’entreprise s’améliore, que les personnes s’entraident davantage.

Le pape François invite à faire une église de pauvres pour les pauvres ! Pourquoi ? Pour certains c’est du misérabilisme. Pourtant Jésus dit qu’il est venu pour les malades et les pécheurs, pas pour ceux qui se croient justes ! Se croire juste, c’est une maladie plus grave, et que Jésus ne peut pas soigner. C’est à cause de cette maladie de prétention que les responsables de l’époque n’ont pas écouté Jésus et n’ont pas cru en lui : un type qui vient de Nazareth, qui fréquente les collecteurs d’impôts et les prostituées, ça ne peut pas être le Messie ! 

Si nous ne savons pas accueillir les pauvres, ils se multiplient, faute de trouver une main pour se relever. Que faire ? C’est selon les pauvretés et les richesses de chacun : 

– on peut rencontrer des pauvretés matérielles : des démunis, des personnes sans travail, ou sans papiers, ou à la rue, les accidentés, des malchanceux, des malades qui ne peuvent aller à la messe. L’entraide donne la joie ! Exemples du Secours catholique à Aucamville, à Castelginest, de Welcome. , d’Antoine… Antoine était un clochard victime d’un accident, il avait une jambe plâtrée jusqu’en haut, mais l’hôpital l’avait mis à la porte parce qu’il buvait. Je l’ai rencontré dans la rue, il m’a demandé de le loger quelque temps, et j’ai accepté, mais je vivais dans une petite chambre au 3e étage sous les toits, et les WC étaient dans la cour. Il lui fallait fréquemment y descendre, il y a eu quelques accidents, il a fait pipi dans l’escalier et le propriétaire nous a mis à la porte ! En cherchant Antoine, j’ai trouvé une petite communauté qui l’a recueilli, et j’ai rencontré Marie Lou qui est devenue plus tard mon épouse. Mon hospitalité a été bien récompensée. 

– on peut rencontrer des pauvretés culturelles : certains ont du mal à lire, à écrire, à parler français. Pauvreté encore des familles où l’on ne partage pas, où la télé est sans cesse allumée… Que faire ? Par exemple participer à l’équipe d’alphabétisation à st Alban. 

– on rencontre des pauvretés psychologiques : certains ont des difficultés de contact, ne savent pas s’exprimer, dire leurs émotions, ou vivent isolés, ou se sentent mal-aimés, ou incompétents, ou ne connaissent pas leurs qualités, ou manquent de motivation. Peur des inconnus, des autres cultures… que faire ? Fréquenter les isolés, organiser une vie de quartier pour tous, venir partager à la Maison de la Fraternité. « Les pauvres, dit le pape François, sont des personnes à rencontrer ; jeunes ou âgés, à inviter à la maison pour partager un repas ; hommes, femmes et enfants qui attendent une parole amicale ».

C’est aussi l’histoire d’un cabinet de recrutement de cadres. Les personnes en attente d’embauche se regardaient avec méfiance, en silence, en concurrence. Voilà qu’ un SDF entre et s’assied dans la salle d’attente. Du coup, les personnes se sont détendues et ont pu sourire… Vous comprenez pourquoi !

– on rencontre beaucoup de pauvretés spirituelles : certains ne connaissent pas l’amour de Dieu, d’autres n’ont pas confiance en lui, ou pas l’habitude de prier.  Ou bien on vit chacun pour soi. Que faire ? Prier pour eux et témoigner au bon moment de ce que Dieu nous permet de vivre. Le Christ a donné sa vie pour restaurer en l’homme sa dignité de fils de Dieu !

Qui n’est jamais en difficulté ? Qui n’a jamais peur des pauvres ? Jésus a rencontré et aimé toutes les sortes de pauvres, et volontairement « s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté ». A cause de notre faiblesse nous avons besoin de lui et de nos frères. Si vous avez mal quelque part, il vous aime là, là où vous vous sentez pauvre, comme un papa ou une maman il va toucher l’endroit blessé et le soigner, dites-lui, il vous écoute et vous console, et vous ne serez plus seul. 

Et si vous alliez ensuite rencontrer vos frères là où ils ont mal ? Demandons la grâce de faire ce que nous ne savons pas faire. Regardons au-dessus de l’autel (à Castelginest ou à st Alban) Marie de Magdala aux pieds du Christ, elle supplie Jésus de lui faire grâce, et 2 jours après elle ira, la première au monde, porter la Bonne Nouvelle de sa résurrection.

La journée mondiale des pauvres, c’est quoi ?

Elle a été instituée par le pape François il y a 3 ans et a lieu désormais tous les ans, l’avant-dernier dimanche de l’année liturgique. Cette année, c’était donc  dimanche 17 novembre 2019. Dans notre ensemble paroissial, la quête a été entièrement versée au Secours Catholique, présent à Aucamville avec la friperie “La boussole” et à Castelginest avec l’épicerie sociale et l’aide alimentaire d’urgence “Le panier de Castel”

Trois grands objectifs

  • Une Église pauvre pour les pauvres

Nous voulons permettre à des personnes pauvres, vulnérables, fragiles de vivre un moment extraordinaire et fondateur de prière, de paix et de joie dans leur vie. C’est l’occasion de leur dire : « Vous êtes le trésor de l’Église ! Votre place est ici la première ! ».

  • L’évangélisation par les pauvres, pour les pauvres

Le Pape a souhaité confier cette journée au Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation, pour que ces rencontres soient à elles seules une occasion de témoigner : la Bonne nouvelle est annoncée aux pauvres et, notre amitié avec les plus pauvres est une Bonne nouvelle !

« Les pauvres nous évangélisent, en nous aidant à découvrir chaque jour la beauté de l’Évangile  » (extrait du message du pape du 13 juin 2018 pour cette journée).

  • La rencontre avec les plus pauvres

Que cette journée soit l’occasion d’échanges entre les Lazare de notre temps et les « riches » de notre diocèse, pour que des liens puissent se nouer et que naissent les plus belles amitiés : « Quand tu donnes un festin, n’invites pas tes riches amis, mais les pauvres… et tu seras heureux !  » (Lc 14, 12-14)

Pour aller plus loin, découvrez le message du pape à l’occasion de la 3è journée mondiale de la pauvreté

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