C – 5 TO – « Chacun répondre à Jésus : « sur ton ordre, je vais avancer encore ».»

2019-02-10T16:23:52+01:0010 février 2019|

Chers amis, aujourd’hui, nous avons entendu deux récits qui évoquent la vocation du prophète Isaïe et la vocation de Simon Pierre dans l’évangile de saint Luc.

D’un côté, Dieu se présente comme le Dieu trois fois saint. Dans la première lecture, le prophète Isaïe a une vision impressionnante : «  Je vis le Seigneur qui siégeait sur son trône très élevé : les pans de son manteau remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds, et deux pour voler. Ils se criaient l’un à l’autre : «Saint, Saint, Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de sa gloire. » Les séraphins proclamaient la sainteté de Dieu. Nous reprenons leurs paroles au cours de chaque messe. Mais comment les prononçons-nous ? Peut-être le faisons-nous avec légèreté et sans penser à la sainteté de Dieu qui est une chose extraordinaire qui nous dépasse totalement ? C’est pour nous une grâce que de prendre conscience de la grandeur et de la sainteté de Dieu. Elle donne un contact authentique et profond avec Lui, un contact que ne peuvent nous donner des prières superficielles. Devant cette vision de Dieu, Isaïe s’exclame : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures.» Le prophète se rend compte de son impureté en comparant sa vie et la vie de tout le peuple, à la pureté immaculée de la vision de Dieu. C’est alors que celui-ci intervient pour le purifier. Un des séraphins prend un charbon ardent de l’autel du Temple et touche la bouche du prophète en disant : «  Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. » A cet instant Isaïe se sent prêt pour sa mission, il dit lui-même : «  J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ? Et j’ai répondu : Moi, je serai ton messager : envoie-moi. » Après avoir été purifié par Dieu, Isaïe est prêt à partir en mission.

De l’autre côté, Pierre a réagi de la même manière, Pierre se met à craindre la proximité de Dieu dont il connaît la sainteté. La parole de Jésus percute Pierre, elle le met en condition de pêcher à nouveau. Jésus lui dit : «  va au large.» Pierre avance au-delà de ses sécurités, de ses habitudes, de ses certitudes, « et il jette les filets ». « Sur ton ordre, je veux bien jeter les filets, » dit-il à Jésus. Il y eut une telle quantité de poissons qu’ils n’arrivaient plus à sortir le filet qui allait craquer. Chacun de nous peut dire à Jésus, sur ton ordre, je vais bien avancer encore. Il nous faut être toujours avec lui, alors nous serons témoins de la grâce de Dieu.

Après cette pêche miraculeuse, à la fin de l’évangile, Simon-Pierre reçoit une mission de Jésus. Le Seigneur lui dit avant tout : « Sois sans crainte ! » Il met ainsi fin à sa crainte. Puis il lui fait une promesse : « Désormais ce sont des hommes que tu prendras. » La mission de Pierre sera semblable à celle du pêcheur, mais dans sa nature même elle sera différente. Les hommes ne peuvent être attirés comme le poisson. Être pêcheur d’hommes est, en réalité, une activité divine et l’apôtre, l’homme n’est qu’un instrument dans les mains de Dieu. Cet instrument peut être utile, doit être généreux afin d’accomplir l’œuvre du Christ. Pour cette mission, nous remarquons que Jésus n’appelle pas les plus doués ni les plus méritants. C’est le cas d’Isaïe, Pierre, Jacques, Jean. Les uns et les autres reconnaissent le décalage entre ce qu’ils sont et la mission qui leur est confiée. Ils se reconnaissent indignes de parler de Dieu et en son nom. Mais Dieu leur révèle qu’ils sont aimés, pardonnés et envoyés. L’apôtre Paul a reconnu que la réussite de sa mission ne vient pas de lui-même mais de la grâce de Dieu.

Être pêcheur d’hommes est une chose très importante qui nécessite un engagement très fort. La fatigue qui en résulte n’est pas moindre que celle de la pêche.

Dans la seconde lecture, Paul affirme qu’il s’est donné plus de peine que les autres dans son activité apostolique, mais il ajoute : «  A vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi, qui rend possibles des choses impossibles. » La mission de Paul consistait à annoncer l’évangile de la mort et de la résurrection du Christ. Il a, dès le commencement, propagé cette bonne nouvelle : «  Le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures. » Paul fait ensuite la liste des apparitions du ressuscité : il n’est pas seulement apparu à Képhas(Pierre) et aux douze, il s’est aussi montré à plus de cinq cents frères, puis à Jacques, à tous les apôtres, et finalement à lui. Le Christ est mort et ressuscité, voilà la bonne nouvelle que tout chrétien digne de ce nom doit annoncer au monde d’aujourd’hui. Dans notre mission, le Seigneur est toujours avec nous. Et il ne cesse de nous redire : avance au large. A l’occasion de la journée mondiale de la santé et du malade, Jésus nous dit : va vers celui qui est seul, celui qui est malade ou celui qui est dans la peine. « Avance en eau profonde ! » Cette eau profonde c’est l’abîme de l’accident, de la maladie, du handicap. Le pape François nous demande d’aller vers les périphéries, vers ceux et celles qui ne comptent pas aux yeux du monde. Nous sommes tous invités à les tranquilliser en disant qu’ils ont la première place dans le cœur de Dieu.

Demandons au Seigneur d’être disponible pour son œuvre selon notre vocation. Il y a dans l’Église une grande diversité de vocations mais chacun a la sienne, chacun est appelé à accomplir l’œuvre du Christ, avec le Christ. Cette œuvre divine consiste à propager la foi, que notre foi soit contagieuse. Nous devons propager l’espérance et la charité surtout à nos frères et sœurs brisés et broyés dans leur corps et dans leur esprit. Nous devons avoir pour ambition d’accomplir une grande œuvre avec le Christ en mettant en acte ces paroles : « avance au large. » Nous devons répondre avec foi, avec disponibilité, à l’appel de Jésus et faire l’expérience de la grandeur, de la puissance et de la sainteté de Dieu. Amen.