C – Pâques – « Il est temps de courir, d’aller partout, témoigner qu’Il est vivant ! »

2019-04-25T07:20:51+01:0022 avril 2019|

Mes chers frères et sœurs ! Il y a plus de deux mille ans, à Jérusalem, a été condamné et crucifié un homme, le fils de Dieu, Jésus de Nazareth. Au matin de sa résurrection, l’ambiance n’était pas la même que la nôtre ce matin à Villariès : une église remplie, des familles et une communauté heureuse de célébrer Pâques et les baptêmes. Non, au matin de Pâques, il y a plus de deux mille ans, l’ambiance était vraiment différente quand le Christ est ressuscité.

L’évangile nous dit qu’au matin de Pâques, il faisait encore nuit, que les rues étaient désertes et que quelques oiseaux chantaient encore quand une femme, Marie Madeleine sort de chez elle, poussé par l’amour, mais un peu craintive pour aller au tombeau ! Oui, il est vrai que Marie-Madeleine a peur d’être seule dans cette rue de Jérusalem déserte après ce qui s’est passé la veille. Mais aucune peur ne peut vaincre l’amour. Marie Madeleine a vu Jésus mourir, et elle veut aller poser des gestes d’amour que les soldats ne lui ont pas permis de faire la veille : embaumer et mettre de huile parfumée sur le corps de Jésus avant le lever du jour. Marie Madeleine n’a pas fermé l’œil de toute la nuit : elle a pensé à ce geste qu’elle va poser au matin de Pâques, en toute discrétion, avant que le jour de lève. Il est vrai que Marie-Madeleine déprime, qu’elle est triste et angoissée, que son monde à elle semble s’être écroulé lorsqu’elle a perdu Jésus crucifié la veille… mais la déprime, la tristesse et l’angoisse n’ont pas tué en elle l’amour pour Jésus. C’est cet amour présent dans son cœur qui la pousse à défier la peur et les ténèbres pour aller au tombeau.

Marie Madeleine n’est pas la femme dont parlent les romans comme ces best-sellers qui nous séduisent, tel le Da Vinci Code par exemple, et qui la font passer pour la femme de Jésus. Celle dont je vous parle, c’est la vraie, celle des Évangiles, qui était devenue une disciple de Jésus, et qui l’a suivi après leur première rencontre. Sa vie était blessée, mouvementée, pas vraiment exemplaire, mais en rencontrant Jésus, elle a trouvé en lui l’homme qui ne condamne pas notre vie, mais qui nous regarde avec amour et nous relève en donnant une nouvelle direction à notre vie blessée, la rendant plus savoureuse et plus rayonnante. Vous comprenez alors qu’après la mort de Jésus, Marie-Madeleine soit déprimée. Il nous arrive aussi de traverser la même situation que Marie-Madeleine, en pensant que notre vie n’a plus de sens, que nous ne pourrons jamais nous sortir de nos épreuves, de ces petites et grandes choses qui nous font faire une expérience de la mort et du désespoir… mais, là encore, comme Marie-Madeleine, Jésus ressuscité nous rejoint pour nous dire qu’il est vivant et que nous ne devons pas le chercher dans une tombeau vide. Si nous n’essayons pas, avec un peu de courage, un peu d’amour, de nous battre, d’affronter la nuit de notre vie comme Marie Madeleine, nous ne ferons pas l’expérience de la résurrection.

Ce matin-là, avant l’aube, Marie-Madeleine quitte son lit pour aller à la tombe, pour aller pleurer et voir le corps de Jésus. De toute façon ça ne sert à rien de rester tourner et se retourner dans son lit alors qu’elle n’arrive pas à dormir. Elle traverse une nuit, mais elle est poussée par l’amour. C’est cela faire l’expérience de la résurrection. La fête de Pâques commence pour nous quand nous acceptons d’affronter et de traverser la nuit de nos épreuves. Quand Marie-Madeleine arrive au tombeau, quelque chose d’inattendu s’est passé : la pierre qui fermait l’entrée du tombeau a été enlevée. Quelqu’un l’a roulée. Un méchant sûrement, comme dirait un enfant, comme Lexane, Alexiane, Lucas, Nina, Kim Lan, Sacha, Lucille, Samuel et Jeanne ! Il n’y a pas une autre conclusion possible : ceux qui ont tué Jésus sont aussi venus voler son corps ! Ils sont vraiment trop méchants !

C’est à ce moment-là que commence la course du matin de Pâques. «  Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »  Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau »

La course de Marie-Madeleine qui initie vraiment le mouvement de Pâques. Elle court trouver deux disciples, Simon Pierre, le plus âgé des disciples, celui qui avait renié Jésus et l’autre disciple qui était resté auprès de Jésus jusqu’à la mort avec Marie et le plus jeune des douze Jean. Jean, plus jeune et rapide est arrivé en premier au tombeau, obligeant Pierre à se dépêcher un peu malgré son âge.

Mes chers frères et sœurs, et je pense en particuliers à vous qui avez demandé le baptême de votre enfant, et vous, les jeunes qui avez demandé personnellement d’être baptisé. Être chrétien, c’est entrer dans cette course derrière Marie-Madeleine, Jean et Pierre pour faire l’expérience de la résurrection, pour rencontrer Jésus et en témoigner. Nous devons courir annoncer cette résurrection partout, dans nos familles, nos écoles, auprès de nos copains et copines, comme les saintes femmes, comme Pierre, Jean et tous les saints dont vous portez les prénoms. Chers enfants, certains parmi vous le font déjà de manière conscience. Je pense à Jeanne qui nous a vu manger un jour, à la suite d’un apéro, et qui nous a fermement intimé l’ordre de faire la croix de Jésus avant de manger ! Ou à Kim Lan qui voulait déjà devenir servante de messe le dimanche. Ou Nina qui ne cache plus sa foi mais qui est fière d’en témoigner. Lucas, Sacha, Lexane qui un jour, au cours d’une étape vers le baptême, disaient devant tout le monde ces mots ou d’autres semblables : « je veux être baptisé parce que j’aime Jésus ». Oui, Jésus nous aime et si nous l’aimons comme Lucas, nous sommes appelés à l’annoncer autour de nous. Nous devons nous réveiller et éveiller notre foi. Depuis que ces enfants ont entamé leur cheminement, je suis témoin de chemin qu’ont fait certains parents qui se sont aussi remis sur le chemin de foi, alors que celle-ci était comme endormie. C’est un fruit de la résurrection que vous gouttez déjà par le biais du baptême de votre enfant. Il est temps de courir, d’aller partout, dans nos clubs de foot, de rugby, de danse, dans les bars et cafés, les écoles, nos quartiers et villages, dans nos familles et cercles d’amis, pour dire que le Christ est vivant en nous et que nous l’avons rencontré. Témoigner simplement de notre foi, en parler autour de nous, comme ces enfants, fait naître la foi de ceux qui nous écoutent… La maman de Kim Lan et le papa de Nina que j’ai baptisé hier soir ont demandé le baptême parce qu’ils ont rencontré dans leur entourage familial ou professionnel quelqu’un qui leur a parlé de sa foi.

Les parents sont les premiers témoins dans la vie de leurs enfants. La foi dans le Christ est un trésor que reçoivent nos enfants, un trésor à entretenir pour porter plus de fruits en abondance… Ce trésor n’est pas à garder pour soi, mais à partager avec les autres, dans la joie. Alors, chers amis, en ce dimanche de Pâques, que le Christ vous donne sa joie pour le sentir vivant dans votre quotidien. Que le saint Esprit vous soit donné : saint Esprit qui est la force, qui vous permettra d’aller lui rendre témoignage. Bonne fête de Pâques ! Alléluia ! Amen !

Ancien curé de l'ensemble paroissial