C- Solennité du Christ Roi de l’Univers : Le pouvoir du Christ ne s’exerce pas dans la violence mais par son influence sur les cœurs.

2019-11-28T23:41:45+01:0026 novembre 2019|

Chers amis, en ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Christ, Roi de l’univers. Le Christ est le Roi de l’univers et cela doit nous réjouir, mais la liturgie d’aujourd’hui nous fait comprendre le sens de cette royauté. Il ne l’est pas d’une manière humaine mais d’une manière mystérieuse et plus cachée. « Son royaume n’est pas de ce monde », le dit Jésus lui-même à Pilate. Son royaume disait le Pape François, n’est pas un royaume de pouvoir, ce n’est pas un royaume de gloire, comme ceux de la terre, mais de service et de don de soi aux autres. Quel est le sens de la royauté dans l’Ancien Testament ?

La première lecture extraite du deuxième livre de Samuel nous montre que David a été reconnu comme Roi par toutes les tribus d’Israël. Après la mort de Saul, son autorité n’avait été reconnue que par la tribu de Juda et ce n’est que plus tard que toutes les autres le reconnurent comme Roi. David devient roi de tout Israël : «  Tu seras le berger d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël » Le roi David fit alliance avec le peuple de Dieu à Hébron, devant le Seigneur. Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël. Jésus est le fils de David, ce fils que lui avait promis le prophète Nathan (2 S 7,8-16) et qui devait être roi, posséder le trône de David son père et régner pour toujours conformément à ce que l’ange Gabriel avait annoncé à Marie (Lc 1, 31-33).

Chers amis, l’évangile que nous venons d’entendre nous montre la manière dont Jésus est devenu Roi. Il l’est devenu par sa croix, c’est-à-dire par la souffrance qu’il accepte pour sauver les hommes : L’évangile nous dit : « En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer ». Alors qu’il est sur la croix, les chefs d’Israël se moquent de lui en disant : « il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ». Jésus refuse de se sauver lui-même et accepte plutôt de se perdre, de souffrir et de mourir pour le salut du monde car cela est nécessaire afin de libérer l’homme du mal qui est profondément enraciné dans son cœur. Il ne peut accomplir une telle œuvre sans la souffrance, sans accepter de mourir en expiation des péchés.

Lorsqu’ils disent à Jésus : « Si tu es le Roi des Juifs, sauve-toi-même ! » Les soldats ne comprennent pas ce qu’il lui faut accepter pour devenir Roi. Il lui faut être solidaire des hommes même dans les situations les plus difficiles, les plus cruelles et les plus injustes. Un des malfaiteurs lui dit : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi-même et nous avec ! » « Mais l’autre lui fit de vifs reproches : Tu ne crains pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Le second malfaiteur innocente Jésus et profite de ce petit moment qui lui reste avant sa mort pour demander pardon à Jésus. Il comprend que Jésus remporte la victoire sur le mal et sur la mort en acceptant les souffrances. Plutôt que de l’insulter, il lui dit : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume.» Jésus lui répond : « Amen, je te le dis, aujourd’hui avec moi, tu seras dans le paradis ». Jésus manifeste ainsi son pouvoir royal. Il est Roi car il nous conduit au paradis, à la communion avec Dieu. C’est pour cette raison qu’à la fin de l’évangile de Matthieu, le Ressuscité peut proclamer : «  Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18). Oui, voilà la puissance de Dieu manifestée par l’anéantissement de la croix, et sa communion à toute la souffrance humaine, manifestant sa miséricorde infinie, qui attire peu à peu l’humanité à lui, et ce malfaiteur repenti en est le premier.

Chers amis, par la croix, le Christ a remporté la victoire complète sur le mal et sur la mort ; il a reçu tout pouvoir sur le ciel et sur la terre. Il est vraiment le Roi de l’univers, celui qui guide l’Histoire.

La seconde lecture nous permet de prendre conscience de l’étendue de la royauté du Christ. Saint Paul commence par affirmer que cette royauté nous libère du pouvoir des ténèbres, il nous a fait entrer dans le royaume de son fils bien-aimé, par qui nous sommes rachetés et par qui nos péchés sont pardonnés. Et saint Paul nous dit : « Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » Saint Paul précise que la royauté du Christ s’étend à toutes les créatures : «  Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature : en lui, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations, tout est créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui. » L’apôtre Paul poursuit : « tout est créé par et pour lui ». Dieu a créé le monde par sa parole c’est-à-dire par la présence divine du Christ. Le Christ est le commencement et la fin de toute chose, l’alpha et l’oméga de l’univers tout entier. Son pouvoir dépasse de beaucoup celui de tous les Princes de la terre. Il embrasse toutes les dimensions de la création et peut gouverner tout l’univers avec puissance mais aussi avec douceur. Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total. Chers amis, le pouvoir du Christ qui est réel, ne s’exerce pas dans la violence, par la contrainte externe, mais par son influence sur les cœurs et, par là, sur toute l’histoire. La foi dans le pouvoir royal du Christ qu’avaient les premiers chrétiens ne cesse de faire impression. De nombreux martyrs ont supporté d’immenses souffrances avec une foi inébranlable en ce pouvoir. De nombreux récits de leurs contemporains se terminent en disant : «  ces martyrs ont été suppliciés sous le consulat de tel prince alors que régnait Jésus-Christ notre Seigneur.

Nous devons nous aussi, être pleinement convaincus de la puissance du pouvoir royal du Christ et savoir qu’avec lui, nous pouvons dépasser tous les obstacles pour réussir notre vie. Le Christ est notre Roi parce qu’il est le seul à nous aimer totalement. Le Christ est le Roi du monde parce qu’il a tant aimé le monde qu’il a donné sa vie pour le vivifier et son corps pour le nourrir. Amen.