Doctorat de théologie : Père Cyprien reçoit les plus hautes louanges du jury… et du public !

2018-01-28T20:19:39+01:001 février 2017|

Un très beau travail, une recherche bien menée, une méthode maîtrisée, une conclusion qui ouvre vers d’autres perspectives, un doctorant humble dans son travail scientifique et dans la présentation qu’il en a faite… le jury était -on peut l’écrire- enthousiasmé par la thèse de Père Cyprien Comte1. Le 9 janvier dernier, au terme d’une soutenance de quatre heures, le diplôme de docteur en théologie lui a été décerné « summa cum laude« , mention honorifique la plus prestigieuse, accordée sous les applaudissements d’un amphithéâtre rempli et tout autant admiratif.

Avec Père Jean, un petit groupe de paroissiens a assisté à la soutenance de thèse de Père Cyprien, directeur au séminaire et prêtre auxiliaire de notre ensemble paroissial Aucamville-Saint-Loup Cammas, à la faculté de théologie de Toulouse, le 9 janvier dernier. Si le jury a accordé sa plus haute louange au doctorant, le public ne fut pas en reste. « Votre travail n’est pas un travail pléthorique mais il fait apparaître les questions », soulignait l’un des membres du jury à l’issue de la présentation, claire et posée que venait de faire Père Cyprien. Tandis qu’un autre soulignait l’enjeu spirituel tout autant que théologique de ce travail pour tous et pas seulement pour des spécialistes. Une gageure quand on sait que cette thèse consacrée à l’étude de deux passages de l’Ancien Testament, Jérémie chez le potier, (Jr 18, 1-12) et le procès de Jérémie (Jr 26) a demandé six ans de travail, pour un document de plus de 400 pages, une bibliographie de 500 auteurs, 1500 notes de bas de page, etc. Père Cyprien a travaillé avec de nombreux exégètes et professeurs de théologie de par le monde en particulier à Rome ; l’hébreu, le latin, l’espagnol, l’anglais, l’italien… une telle étude demande une maîtrise linguistique de plusieurs langues vivantes et mortes !

Une parole audacieuse

En répondant à son invitation, nous nous demandions bien ce qu’on allait pouvoir comprendre de cet immense travail scientifique et théologique. Quelle joie pourtant de pouvoir, dès les premiers mots de Père Cyprien, entrer dans son sujet : « Dieu pourrait-il se repentir, revenir sur les plans qu’il a forgés pour les hommes selon leur conduite ? Dieu peut-il espérer quoique ce soit des hommes, Lui qui est au-dessus de tout ? » Et plus loin, le doctorant explique : « les Pères de l’Église disent que Dieu ne se repent jamais mais qu’il peut nous mentir pour revenir à une réalité compréhensible à notre intelligence humaine. Certains exégètes pensent que la colère de Dieu est changeante ; que le projet de Dieu s’adapte à la conduite humaine, comme si Dieu était guidé de façon constante par son amour ». Fruit de cette approche, parole personnelle et audacieuse du doctorant : « Pour moi, affirme Père Cyprien, le repentir de Dieu relève d’un discours pour provoquer la conversion du peuple. On connaît l’échec de cette méthode puisque Jérusalem a été détruite. Se pose la question de la pédagogie divine. Les Évangiles montrent la profonde miséricorde de Dieu, la gratuité de la miséricorde divine ».

Il fait grandir le débat théologique

Après cette présentation Père Cyprien fut interrogé par chacun des membres du jury 2: tous furent unanimes pour louer ce travail de recherche synchronique3, les questions qu’il pose, les réponses apportées mais aussi les ouvertures qu’il crée vers d’autres travaux de recherche. Des prophètes loin d’être serviles qui transmettent la parole de Dieu tout en tenant compte de la liberté de leur auditoire ; Dieu dans un coeur à coeur avec l’homme ; Dieu immuable qui, cependant, se repent ; la Bible, vérité du désir de Dieu confrontée au coeur des hommes ; la récalcitrance de l’homme qui résiste à l’inéluctable dessein de Dieu… Père Dominique Joseph, directeur de thèse, approuvait l’audace théologique de Père Cyprien, son parti pris : « il a su recevoir de l’autre pour faire sa propre parole, son propre itinéraire, intellectuel, spirituel. Il fait grandir le débat théologique avec sobriété et humilité». En lui accordant la plus haute distinction, le jury a demandé à Père Cyprien de publier sa thèse afin de la mettre à disposition du plus grand nombre.

1« L’espoir de Dieu. Conversion humaine et repentir de YHWH ».
2 Le jury : Abbé Bruno Gautier, docteur en théologie, Doyen de la faculté de théologie ; Bernadette Escaffre, docteur en sciences bibliques, Vice-doyenne de la faculté de théologie ; Frère Dominique Joseph, docteur en théologie, moine de la famille de Saint-Joseph, directeur de thèse de Père Cyprien ; Frère Philippe Lefebvre, dominicain, professeur d’Ancien Testament à la faculté de théologie de l’Université de Fribourg (Suisse) ; Abbé Jean-Michel Poirier, docteur en théologie, enseignant à l’Institut catholique de Toulouse.
3 Etude synchronique : étude du texte biblique dans sa présentation finale, ce qu’il nous dit et comment il nous le dit et non pas dans sa genèse (comment on en est arrivé à cette écriture-là).