Edito de père Gibson : Avec nos cendres, en marche décisive vers la Pâque du Seigneur

2020-04-04T16:59:49+01:004 mars 2020|

Cette marche décisive qui nous prépare à culminer dans l’événement pascal qui est au cœur de la foi chrétienne s’appelle le Carême. Elle s’ouvre avec le rite de l’imposition des cendres, désir d’un changement, d’une nouvelle direction. Le mot carême évoque d’emblée la privation. Ce qui peut rebuter d’entrée de jeu plus d’un. Mais attention ! Disons-le tout de suite ce que le carême n’est pas : un fardeau à porter, une punition à exécuter, une prison à écoper. Le Carême est une dynamique à vivre, une marche à faire, un parcours à effectuer, une vision à avoir, une opportunité à saisir… en vue d’un résultat personnel et intérieur qu’on peut appeler : une conversion, une réparation, un changement. Le carême vient du mot latin quadragesima qui signifie quarantième. Les juifs avaient l’habitude d’utiliser les chiffres pour signifier les choses. Ainsi 40 (ans) est le nombre d’années qu’Israël avait mis pour traverser le désert afin qu’une génération entière passe, un peuple incroyant disparaisse et un peuple courageux naisse. On peut donc lire ici entre les lignes une certaine théologie de purification, un travail de conversion en vue d’un nouvel état d’être. 40 est le nombre de jours passés par Moïse sur la montagne en présence du Seigneur. 40 est le nombre de jours passés par Jésus dans le désert juste après son baptême et avant son ministère public. 40 jours est finalement le nombre de jours que l’église accorde à ses filles et fils pour un temps de recul, de distance et de relecture de leur for intérieur en vue de réaliser le passage vers un nouvel homme. Vu sous cet angle, le carême ne peut qu’être espérance et joie d’accouchement, c’est-à-dire de quelque chose qui est en train de naître, un monde nouveau.

Cela étant dit, quels en sont les moyens ? Comment s’y prendre ?

Traditionnellement, l’église puise dans les écritures saintes pour proposer le schéma classique : le jeûne (la privation au choix, de certaines envies exagérées susceptibles de ralentir notre élan vers le spirituel, vers Dieu), la prière (recentrer notre attention à Dieu par un dialogue plus régulier et plus intense) et l’aumône (la charité, repenser notre relation, notre regard vis à vis du pauvre, du frère).

Avec quels outils y aller ? Ils sont très diversifiés selon le désir et les moyens de chacun : retraites, lecture, différentes prières… Toutefois, notre secteur propose pour ce temps quatre conférences les jeudis de Carême : le 5 Mars avec les Petites Sœurs de l’Agneau sur la Providence Divine, le 12 Mars avec Monseigneur LE GALL, le 19 Mars avec Père Gibson et le 26 Mars avec les Sœurs de Moissac.

Je vous invite donc à rehausser de votre présence ces moments de prière et de témoignage chrétien. Bon carême à tous !

Père Gibson