Homélie de Guy de Beler, diacre (Assomption de la Vierge Marie 15/08/21). « Voici la servante du Seigneur, Qu’il me soit fait selon ta parole »

2021-08-16T08:59:00+01:0016 août 2021|

Frères et sœurs bien aimés de Dieu,

La mosaïque du chœur de la basilique Notre Dame du Rosaire à LOURDES, nous présente une Vierge Marie couronnée. Très jeune, on lui donnerait 14, 15 ans. Elle a les bras ouverts, geste d’accueil aux pèlerins venant nombreux à Lourdes. Elle est entourée d’une myriade d’anges, une grande inscription se lit de chaque côté de son visage : « Par Marie à Jésus » C’est la devise de St Louis Grignon de Montfort : « Aller à Jésus par Marie ». Le père Bandelier d’un foyer de Charité nous dit que « le plus court chemin pour aller à Jésus est de passer par Marie »

Aujourd’hui nous célébrons comme chaque année au 15 août, le mystère de l’Assomption de la Vierge Marie. La Vierge Marie fut enlevée au ciel avec son corps et son âme après sa mort. Marie ne s’élève pas toute seule vers le ciel (comme le Christ l’a fait à l’Ascension), c’est Dieu le Père qui fait le choix de l’assumer, corps et âme, en la réunissant à son fils sans attendre la résurrection finale. Marie anticipe ce qui deviendra la condition des sauvés à la fin des temps. Nous aussi croyons que nous retrouverons notre serviteur le corps, réunit à notre âme à la Résurrection de la chair (notre Credo). En elle, le Christ confirme sa propre victoire sur la mort. La solennité de l’Assomption est le passage de Marie vers la vie éternelle à la rencontre de l’Amour.

Pourquoi aimons-nous prier la Vierge Marie ?

La maison de Marie à Nazareth était une maison de prières et ou la vie intérieure, spirituelle avait toute sa place. Le confinement que nous avons vécu à fait de nos maisons, des Ecclésiola (petite église domestique) nous avons pu le redécouvrir.  A l’image de Marie et de Joseph faisons place à Dieu, à la lecture de la Bible dans nos maisons, à l’intériorité. L’Évangile nous dit à maintes reprises que la Vierge méditait toutes les paroles qui lui furent dites et les événements vécus, heureux ou tragiques. Elle les passait et repassait dans son cœur.

Nous aimons Marie, d’elle nous n’avons que 5 moments de Parole dans les Évangiles, discrète dans ses paroles mais tellement présente près de Jésus à Cana, près de la croix quand Jésus s’offre pour nous sauver, en prière près des disciples au cénacle. Présence émouvante dans nos vies quand nous savons le reconnaître.

A l’annonciation à Nazareth qui est le prologue de l’Évangile que nous lisons aujourd’hui, Marie, comme Jésus fait toujours la volonté de son père, Marie est un exemple pour nous, par son humilité, Elle répond à l’appel du Seigneur « Voici la servante du Seigneur, Qu’il me soit fait selon ta parole (Lc 1,37) » Marie s’applique toujours à faire la volonté de son Père.

Lors de la visitation, St Luc aujourd’hui nous partage la prière spontanée de Marie, Marie n’a pas inventé les mots de sa prière dans le Magnificat (Lc 1,46-55) dans cette prière d’émerveillement de Marie, on peut reconnaître des bribes de plusieurs psaumes, Marie a repris des phrases prononcées par ses ancêtres dans la Foi. Quelle humilité chez la Vierge et quel sens communautaire. Marie n’oublie jamais qu’elle fait partie d’un peuple et que sa vocation toute maternelle la met au service de ce peuple, de l’Église aujourd’hui, de nous tous. Apprenons par cœur ce Magnificat, transmettons-le à nos enfants, merveilleux chant de louange qui nous relie à Dieu notre père et Créateur.

Nous aimons Marie, Pour sa visitation, sa réponse si prompte à sa cousine Élisabeth. Quelle écoute chez Marie ! Malgré son bouleversement d’apprendre qu’elle sera la mère du Sauveur, elle retient dans son cœur la nouvelle inattendue de Dieu : Sa cousine âgée est enceinte déjà de 6 mois de celui qui sera le précurseur, et malgré la distance à couvrir, les obstacles des collines accidentées, Marie confiante se rends totalement disponible à sa cousine.

Nous aimons Marie, car nous nous retrouvons dans ces paroles de désarroi lors du recouvrement de Jésus au temple quand nous pensons à nos enfants qui parfois s’égarent hors du chemin du Seigneur. « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant » (Lc 2,48)

Nous aimons Marie, à Cana, elle voit que les jeunes mariés de la Noce ne peuvent plus faire servir du vin. « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3) Marie est si attentive à nos manques. Aux serviteurs, elle leur dira : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn2, 5) Faites la volonté de mon fils ; cela nous renvoie, à une des demandes du Notre père si difficile pour nous à mettre en œuvre « Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au ciel »

Enfin dans les temps très troublés que nous vivons, il est bon d’aller vers la croix du Christ.

Mais pas tout seul, laissons-nous accompagner par Marie : la Stabat Mater Dolorosa (mère debout douloureuse). Dans un mois nous fêterons le 15 septembre Notre Dame des 7 douleurs. Cette douleur de Marie au pied de la croix que nous chantons le vendredi Saint, elle trouve en nous un écho :

« Elle est debout près de la Croix

Seule au plus haut de la douleur,

Adorant son Dieu qui meurt. »

Jésus dans ses dernières paroles sur la Croix nous a confié sa mère : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : » Voici ta mère » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 26-27)

En cette glorieuse et joyeuse fête de l’Assomption, rendons grâce à Dieu pour la bienheureuse

Vierge Marie. Prenons-là chez nous en récitant la consécration ou prière d’abandon à Marie de St Louis-Marie Grignon de Montfort.

« Nous te choisissons, aujourd’hui O Marie

En présence de toute la cour céleste,

Pour notre mère et notre reine,

Nous te livrons et consacrons,

En toute soumission et amour,

Nos corps et nos âmes,

Nos biens intérieurs et extérieurs,

Et la valeur même de nos bonnes actions passées, présentes et futures,

Te laissant un entier et plein droit

De disposer de nous et de tout ce qui nous appartient

Sans exception, selon ton bon plaisir,

A la plus grande Gloire de Dieu

Dans le temps et l’éternité. Amen »