Homélie de José Raisson, diacre (19ème TO – 08/08/21) – Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

2021-08-11T15:46:43+01:0011 août 2021|

Jésus vient de nourrir 5 000 personnes avec 5 pains. Du coup, on veut le faire roi, pour avoir enfin une vie confortable, et sûre, et facile… (il n’y avait pas encore d’élections), mais Jésus se retire dans la montagne. Le lendemain, les foules se mettent à sa recherche, alors Jésus va essayer de rétablir la vérité, de leur faire saisir qui Il est. Pour saint Jean, les miracles de Jésus ne sont pas des prodiges, mais des signes qui révèlent qui Il est : Il est l’Envoyé de Dieu, le Messie, le Fils de Dieu qui parle pour Dieu lui-même et qui accomplit son œuvre parmi les hommes.

Jésus leur dit d’abord : « En vrai, vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui passe, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle!” Jésus ne veut pas nourrir seulement les corps, mais les âmes, et pour toujours. Il donne des signes qui invitent à croire, à espérer en Jésus Fils de Dieu ; ils appellent les hommes à se tourner vers Lui pour être sauvés. Quand ça va mal, est-ce que je me tourne vers lui ? Quand ça va bien, est-ce que je me tourne vers lui ? Quand je vois quelqu’un, en difficulté, est-ce que je me tourne vers Jésus ?

2e pas. Il y en a quelques-uns qui voient le signe du Maître. Ils parviennent à croire en Jésus, à reconnaître qui Il est : celui qui vit une relation unique avec Dieu qui l’a envoyé, celui qui peut dire : « Le Père et moi, nous sommes un », celui qui rend visibles sa sainteté, sa puissance et son amour. Et si Dieu est là, présent, ça change la vie !!! Ceux-là veulent aller plus loin avec Jésus, ils demandent: « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus répond : « L’œuvre de Dieu, c’est de croire en celui qu’Il a envoyé. » Croire vraiment c’est une œuvre, c’est un travail ! ; c’est même la seule œuvre importante, car si la foi en Jésus est enracinée dans un cœur d’homme, il est transformé ! Croire vraiment, c’est entrer dans le travail qu’il accomplit par Jésus. Moi, le jour où j’ai compris que Dieu m’aimait avec ma misère et que le St Esprit parlait en moi, j’ai été transformé ! Mais pour vous, Jésus, qui est-Il, est-il le seul qui puisse nous donner « la nourriture qui demeure en vie éternelle », le seul qui puisse nous faire traverser la mort, parce qu’Il est Fils, uni avec le Père, et donc maître de la vie ?

Mais d’autres demandent encore à Jésus un prodige : « Quel signe fais-tu, pour que nous le voyions et puissions te croire ? » Dans le désert, Moïse donnait la manne tous les jours pour le peuple tout entier. Fais ça et on va te croire! « Mais toi, quelle est ton œuvre ? Si tu te proclames l’envoyé de Dieu, fais aussi bien que Moïse ! » Alors Jésus reprend le texte de l’Exode. « Vous dites : Moïse, lui, nous a donné le pain venu du ciel ! » – « Erreur : derrière Moïse, c’est mon Père qui vous le donnait. Et Il vous donne aujourd’hui le pain du ciel. Encore faut-il que vous le reconnaissiez : C’est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus faim (d’autre chose) ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif. » Jésus les invite à faire un pas : Croire que Jésus est Le pain de vie qui vient pour nous (éyé alérhem), d’abord parce qu’il révèle le Père, et le Père comble en l’homme toute faim d’aimer et d’être aimé (comblés d’amour pour déborder d’amour). Et plus Il est pain de vie, par lui-même, parce qu’Il donne sa vie, Il se donne avec un tel amour ! Il se donne pour tous, pour les pauvres, pour les ingrats que nous sommes… Il se donne en nourriture dans l’Eucharistie sous les signes de choses ordinaires, du pain et du vin, pas besoin de prodige matériel.

Les gens de Galilée réclamaient de Jésus des prodiges plus grands que ceux de Moïse. Jésus ne répond pas par un prodige : il nous laisse sa Parole vivante et le signe ‘ordinaire’ de son amour extraordinaire donc divin. Nous aussi parfois nous voudrions que Jésus ressemble à notre idée de Dieu magicien, qui arrête le Covid et les guerres et la faim à notre place, qu’il prouve son efficacité de façon visible et mesurable. Mais Jésus ne veut pas veut nous embaucher pour travailler avec Lui. Les signes nouveaux qu’Il nous propose sont tirés de notre vie de tous les jours. Il prend sur nos tables le pain que nous partageons avec les pauvres, et il dit : « Ceci est mon corps livré pour vous. Je suis le Pain de la vie. L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en moi”, que vous croyez que je peux tout transformer par mon amour, tout, en particulier votre coeur. La foi ne consiste pas à croire que Dieu existe, mais à croire que Dieu vous aime et vous sauve chaque jour ! Que vous croyez que Jésus vous aime jusque dans vos pauvretés, (pour les galiléens c’était l’angoisse de la nourriture du lendemain, pour nous peut-être l’avenir ?). Je vous propose de prendre 1 minute pour prier comme Marie, mot à mot: “Il s’est penché sur l’humiliation de sa servante!” Jésus tu m’aimes dans ma pauvreté, qui est … et vous lui dites votre faiblesse que vous n’aimez pas, et vous acceptez que Jésus vous aime là, qu’Il pose sa main, là!

Première lecture (Ex 16, 2-4.12-15) En ces jours-là, dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron. Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Tu leur diras : ‘Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.’ » Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Lorsque la couche de rosée s’évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol. Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. »

Psaume (Ps 77 (78), 3.4ac, 23-24, 25.52a.54a) Nous avons entendu et nous savons ce que nos pères nous ont raconté : et nous le redirons à l’âge qui vient, les titres de gloire du Seigneur. Il commande aux nuées là-haut, Il ouvre les écluses du ciel : pour les nourrir Il fait pleuvoir la manne, Il leur donne le froment du ciel. Chacun se nourrit du pain des Forts, il les pourvoit de vivres à satiété. Tel un berger, Il conduit son peuple. Il le fait entrer dans son domaine sacré.

Deuxième lecture (Ep 4, 17.20-24) Frères, je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris à connaître le Christ, si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité.

Évangile (Jn 6, 24-35) Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »