Homélie de père Jean, 23 août (21è TO) : Eliakim, Paul et Pierre : trois grandes figures envoyées dans le monde…

2020-08-25T18:59:05+01:0025 août 2020|

Chers amis, la parole de Dieu de ce dimanche nous relate l’histoire de trois hommes appelés par Dieu pour une mission bien précise. Il s’agit de Eliakim, fils de Hilkias dans la première lecture, de saint Paul apôtre, dans la seconde lecture et Pierre, dans l’évangile.

Dans la première lecture du prophète Isaïe, celui-ci parle de la clef de la maison de David. Posséder sa clef, c’est être maître d’une maison. Shebna le gouverneur du palais venait d’être renvoyé, sans doute à cause de ses exactions. Il est très dépensier, très dur envers la population. Il a été « viré » par le Seigneur. Le prophète Isaïe décrit l’investiture d’Eliakim. Le nouveau maître du palais porte des insignes distinctifs de sa charge : la tunique, la ceinture (son écharpe), la clef de la maison de David. Eliakim reçoit la clef pour qu’il ouvre les portes du palais aux nombreux fonctionnaires attachés au gouvernement royal. Chargé de toute l’administration du royaume, Eliakim doit se montrer un père pour un peuple. Il a la responsabilité de veiller au bien être de tout le monde. Il est le serviteur du peuple de Dieu. Ce texte nous interpelle tous. Comment nous comportons-nous dans nos responsabilité sociales ou politiques, en tant que chef de famille, maire de commune ou conseiller municipal, syndicaliste, prêtre, évêque, diacre, catéchiste, enseignant, etc… Peut-on dire de nous que nous sommes un père pour ceux dont nous sommes responsables ?

Cette promesse divine que nous venons de lire du livre d’Isaïe fait écho à ce que Pierre entendra de la bouche du Seigneur et Maître. «  Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. » L’évangile de ce dimanche nous pose la question essentielle de la foi : qui est le Christ pour chacun de nous ? « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Et c’est précisément Pierre qui fait cette belle profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu. » Il reconnaît en Jésus le Fils du Dieu vivant. Et c’est ainsi que Pierre est choisi par Jésus pour être le fondement de cette Église qu’il bâtira tout au long des siècles. « Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église ; la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. » Cette Église défiera les forces de la mort ; on cherchera à la détruire par tous les moyens. Mais la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul a lui aussi été suscité par Dieu. Au départ, c’était un pharisien qui persécutait les chrétiens ; en agissant ainsi, il croyait sauver l’honneur de Dieu. Mais un jour, il a rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Cette rencontre a été pour lui le point de départ d’un véritable bouleversement. Le persécuteur acharné a été appelé à devenir un grand témoin de la foi dans le monde païen. Dans le texte d’aujourd’hui, nous le voyons proclamer avec enthousiasme les merveilles de Dieu tout au long des siècles. Tous les, juifs et païens sont appelés fils de Dieu. Si Dieu a suscité le peuple d’Israël, c’est pour partager avec l’humanité entière ce bonheur d’être aimé par Dieu. Les trois grandes figures dont parlent les textes de ce jour, c’est-à-dire, Eliakim, Paul et Pierre, ont répondu à l’appel du Seigneur en vue du salut du monde. Le même Seigneur continue à appeler aujourd’hui des hommes, des femmes et des enfants. Nous sommes suscités pour participer activement à cette mission. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous, enfants, jeunes et adultes. Nous chrétiens d’aujourd’hui nous sommes envoyés comme témoins et messagers de cette bonne nouvelle dans nos familles, nos villages, nos quartiers et jusque dans le monde. Le Seigneur compte sur nous pour que nous donnions le meilleur de nous-mêmes à cette mission. Chers amis, Jésus a fondé son Église sur la foi de Pierre : « Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Voilà bien l’essentiel de l’Église : c’est la foi qui définit le domaine spécifique de l’Église, son rôle irremplaçable. Au cours de l’histoire, l’Église a fait de multiples suppléances dans des quantités de domaines humains : l’éducation, la santé, le développement, la politique, etc. Nous observons aussi dans cet évangile l’Église comme institution humaine. Après avoir reconnu la foi de Pierre, Jésus lui donne une mission. Sa mission est caractérisée par cinq mots clés : la pierre ou le roc : symbole de la solidité ; Église : c’est l’assemblée convoquée par Dieu ; les portes : symbole de la puissance dans les villes fortifiées antiques ; les clefs : symbole du pouvoir ; il ouvrira la porte aux nations ; c’est lui qui interviendra le premier en faveur de l’annonce de l’évangile pour toutes les nations ; lier et délier : symbole de la totalité du pouvoir.

L’Église est la communauté des croyants et elle n’appartient pas à Pierre ; elle est au Christ. Pierre en est le garant, l’élément d’unification, le rassembleur. C’est à l’apôtre Pierre, et à lui seul parmi les douze, qu’a été confiée l’administration du Royaume des cieux. « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. » Ce pouvoir est celui d’ouvrir le Royaume à tous les hommes. Il est confié à l’Église par l’intermédiaire de Pierre et de ses successeurs. Cette mission nous rejoint dans un monde où beaucoup de portes sont fermées. Pensons à tous ceux et celles qui sont enfoncés dans leur passé et leur mauvaise réputation. Le monde se méfie d’eux ; on ne leur laisse aucune chance. Toutes ces critiques méchantes, ces médisances, ces calomnies ne font qu’enfermer des personnes dans l’exclusion. Actuellement ? Le Pape François ne cesse de réagir contre ces comportements. Si nous sommes appelés et envoyés, ce n’est pas pour accabler les coupables mais pour témoigner auprès d’eux de l’amour que Dieu leur porte. Soyons miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux. Pardonnez-vous si vous avez des choses à vous reprocher, nous dit saint Paul dans ses écrits. Pierre a reçu le pouvoir de pardonner les péchés, lui et ses successeurs. Avec Jésus et avec nous tous, la bonne nouvelle de l’Évangile doit être annoncée aux petits, aux pauvres et aux exclus. Nous sommes envoyés pour leur dire qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Il faut que cela se voit dans notre manière de les accueillir et de l’écouter. C’est pour mieux répondre à cet appel du Seigneur que nous nous réunissons le dimanche pour célébrer l’Eucharistie. C’est là que nous nous nourrissons de la Parole et du corps du Christ. Puis à la fin de la messe, c’est l’envoi vers tous ceux et celles qu’Il mettra sur notre chemin, dans notre vie humaine.

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Vicaire de l'ensemble paroissial