Homélie de père Jean (TO 15, année A) : Pour entendre la parole de Dieu, il faut avoir le cœur ouvert, au moins un petit peu !

2020-07-15T23:40:27+01:0015 juillet 2020|

Chers amis, les évangiles rapportent que Jésus avait l’habitude de parler aux foules en paraboles. Son message faisait appel à la bonne volonté des personnes, à leur capacité de s’élever en faisant un effort de compréhension. Car pour comprendre une parabole, il faut réfléchir et être prêt à changer l’idée que l’on se fait de Dieu ; c’est pourquoi à la fin d’une parabole Jésus dit souvent «  Celui qui des oreilles qu’il entende ». La parabole du semeur est la première énigme que Jésus donne à la foule. En écoutant cette parabole, tous constatent que le grain du semeur est répandu à profusion ; à se demander d’ailleurs si l’histoire n’exagère pas un peu. Un bon semeur fait attention à ne semer qu’en bonne terre ; Or, ici, le semeur a le geste large, il éparpille la semence partout autour de lui. Mettons tout de suite les choses au point ; il ne s’agit pas de voir le geste maladroit d’un semeur peu expérimenté, mais le geste d’abondance qui accorde sa confiance à tous les terrains qui l’entourent.

Ce semeur sortit pour semer, c’est Jésus sorti de la maison pour proclamer la Parole de Dieu ; c’est le Seigneur sorti de sa maison pour confier à l’humanité son message de la Bonne Nouvelle. Jésus lui-même donne l’explication de cette parabole : il a prononcé sa parole à profusion à tous ceux et celles qui étaient là au bord du lac ; chacun l’aura reçue et probablement interprétée selon la qualité du terrain de son cœur. Lorsque Jésus donnait sa parabole, il décrivait exactement ce qui se passait au moment même où il parlait. Il était nécessaire que sa parole soit d’abord entendue, semée ; il fallait que les cœurs soient ouverts, au moins un tout petit peu.

La première lecture du prophète Isaïe vient éclairer cette disposition des cœurs : «  La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ». Ainsi dit le Seigneur ; «  Ma parole qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat. » Cette semence c’est la parole de Jésus, celle qu’il adresse à son auditoire sur le rivage. L’évangéliste, Matthieu, qui a décrit toute la scène, avec son paysage, ses détails et ses accents, nous fait témoigner que tout ce peuple ne se rend pas vraiment compte qu’il est témoin d’un événement important. Chers amis, le message du Christ tombe sur toutes sortes de terrains humains. La première leçon de cette parabole est donc dramatique et douloureuse. Tant de semence perdue ! Tant de parole de Dieu qui ne portent de fruits de vie .Tragédie dont les perdants sont des hommes et des femmes qui ne suivent pas le Christ.

La deuxième leçon de cette parabole, c’est la merveilleuse leçon d’espérance : la bonne terre où le blé mûrit. « D’autres grains sont tombés dans la bonne terre où ils ont donné du fruits. » C’est donc un extraordinaire message d’espérance. Le grain qui est ensemencé dans la bonne terre représente l’homme qui entend la parole et la comprend : il porte du fruit. Tel est le souhait ou le souci qui habite le cœur de Jésus ; le point est important, il faut que chacun de ses disciples cherche véritablement à vivre une vie féconde.

Ainsi, ce semeur courageux, c’est Dieu qui continue à semer l’évangile, sachant que, malgré des pertes inévitables, la moisson mûrira un jour. Mais il faut enlever les pierres du champ et arracher les mauvaises herbes. Prononcé il y a plus deux milles ans, ce message de Jésus garde toute sa fraîcheur d’actualité. Dans le jardin de Dieu, la force de vie enfouie surgira en belle moisson. Prenons garde à ne jamais la dénaturer en nous, jusqu’à ce que nous devenions nous-mêmes des semeurs de cette Bonne Nouvelle du salut. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial