Homélie du 4è dimanche : Devenir pauvre du Seigneur est notre vocation.

2020-02-03T23:00:42+01:003 février 2020|

N’allons pas chercher beaucoup de choses ou plusieurs analyses à faire dans l’intelligence de l’ensemble des lectures de ce quatrième dimanche. Un seul point d’attention, une seule thématique s’en dégage. Une thématique qui est chère à Dieu et contenue de manière insistante dans le grand livre de la révélation, la Bible : « le petit peuple », un peuple petit, un peuple prostré, un peuple écrasé, un peuple laissé pour compte, un peuple qui n’en peut plus. Cette catégorie de personnes, hier comme aujourd’hui plus que jamais, a toujours fait l’objet d’un choix préférentiel et prioritaire de Dieu. Le peuple de périphérie, dirait le pape François. Parce que ce peuple cherche le Seigneur. (deuxième lecture). Chercher le Seigneur non seulement est la vocation de l’homme mais cela doit demeurer une préoccupation. Le chercher dans la justice, Dieu est justice. Ainsi l’ignorance de l’homme de chercher Dieu qui l’a fait, peut devenir pour Dieu un motif de colère. C’est ce que nous dit le livre de Sophonie dans la première lecture. Une nation, un peuple qui ne veut plus du tout chercher son Seigneur, qui ne veut plus en entendre parler doit s’en prendre à lui-même. Dieu ne sera pas la cause de son malheur. Un pauvre de Dieu est d’abord un chercheur de Dieu. C’est une disposition d’esprit plus qu’un état de vie. Même si ce dernier peut le traduire. Le discours de Jésus sur la montagne s’adresse au peuple écrasé par la maladie, par la souffrance, par l’injustice sociale, par l’indifférence de certains, par l’égoïsme de certains. Alors Jésus les regarde d’un regard profond et il monte sur la montagne, signe de sa seigneurie, de sa domination, montagne lieu de la promulgation de la loi, la loi de la vie et donc Jésus veut donner une parole de vie. Ce décor n’est donc pas une simple description pittoresque. Jésus monte comme le nouveau Moïse, le nouveau sauveur. Mais contrairement à Moïse il s’assied : une domination d’amour et non pas d’écrasement, signe de l’humilité, de Dieu mais Dieu parmi les hommes. Jésus figure d’un pauvre parce que même riche, il demeure humble devant un humain. Et nous ? Savons-nous avoir un regard profond envers notre prochain pour l’aimer ? Pour prendre compassion ? Pour sauver comme Jésus ? Le discours de Jésus n’est pas spéculatif. Il se base sur la nature et la qualité de la foule qui l’entoure, le petit peuple, l’affamé !c’est un discours qui dénote une vraie attention et une vraie prise en compte de la situation en face. Quel est souvent la nature de notre propre discours devant certaines personnes pauvres ? Normative, spéculative, légaliste ? Jésus lui nous invite de prendre couleur comme caméléon de la personne en face de nous. D’avoir un regard profond et non superficiel pour une réponse incarnée.

Père Gibson