Homélie du 7è dimanche : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre père céleste est parfait ».

2020-02-26T22:58:46+01:0026 février 2020|

L’évangile de ce dimanche (7è dimanche du temps ordinaire, Année A) se termine par cette belle invitation du Christ adressée aux personnes humbles qui l’entourent dans la soif d’écouter la parole de Dieu mais aussi dans le désir de grandir dans la foi. Aucune démarche croyante si forte qu’elle puisse être ne peut vraiment être fructueuse si elle n’est tournée vers la direction et la dynamique de quête de la perfection. Devenir parfait est l’idéal de toute vie chrétienne. Se contenter tout simplement de se déclarer chrétien sans plus est un frein à cet idéal. Cet appel du Seigneur, pour tout chrétien que nous sommes doit être le leitmotiv de sa dynamique croyante et de son désir éternel d’être un jour dans la communion éternelle du Père. Quelle serait alors le passage à suivre pour mettre en pratique ce que le Seigneur demande ? Pour devenir parfait, ce n’est pas une utopie mais une voie vers le salut, un idéal qu’on doit sans cesse poursuivre car le Seigneur ne peut nous demander quelque chose qui soit au dessus de nos forces et de nos capacités. Dans cette optique, la loi nouvelle que proclame le Seigneur avec autorité sous forme d’antithèse est la voie de la perfection : « vous avez appris qu’il a été : Œil pour œil dent pour dent ! Eh bien moi je vous dis de ne pas riposter au méchant… » Il faut être soit fou soit Dieu pour se prononcer comme le fait Jésus contre une loi de Moïse qui représente l’autorité divine ! Jésus est bien au dessus de la loi, sa parole a force de remplacer l’ancienne loi en l’accomplissant. Il est donc Dieu puisqu’il n’est pas fou. La loi du talion pour Jésus n’est pas parfaite, elle table sur la vengeance qui n’est pas acte d’amour mais de haine et de colère. Jésus apporte l’amour et non la haine.

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! Moi je vous dis : aimez vos ennemis… » Quel amour Seigneur ! Cette force d’aimer est vraiment la spécificité de la loi nouvelle apportée par Jésus, et donc de la foi chrétienne. Devenir parfait comme Dieu c’est accepter de se mettre à son école, à l’apprentissage de la force d’aimer. Telle est la grâce que chacun peut demander en ce dimanche. Être capable d’aimer au-delà de nos forces d’aimer c’est-à-dire jusqu’à aimer nos ennemis et à prier pour les persécuteurs. Amen

Père Gibson