Homélie du IVème dimanche ordinaire, année A

2017-02-01T09:54:40+01:001 février 2017|

Chers amis. Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel à nous convertir. Nous avons tout d’abord celui du prophète Sophonie. Ce dernier vient dénoncer la violence et les fraudes chez les hauts fonctionnaires, les scandales et les injustices de toutes sortes. Il nous invite à chercher le Seigneur : « Cherchez le Seigneur, vous tous qui accomplissez sa loi. Cherchez la justice, cherchez l’humilité ». Oui, la conversion est nécessaire pour échapper au jour de la colère du Seigneur. Du temps du prophète Sophonie, il y avait beaucoup de gens qui délaissaient le Seigneur et se tournaient vers des divinités païennes.
Chers amis, en laissant l’injustice et le mensonge l’emporter, on court vers le malheur. Et c’est ce qui est arrivé au peuple de Dieu. Le peuple a fini par se retrouver exilé en terre étrangère. Suite à l’endurcissement du peuple, un grand nombre a été puni, malmené, parce qu’ils ont refusé de bâtir leur pays selon l’ordre de Dieu. Tous ne mourront pas ; il y a un petit reste. « Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur. Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice, ils ne diront plus de mensonge », dit le Seigneur. Donc, pour ce peuple accablé de tout côté, tout n’est pas perdu : le Seigneur va pouvoir s’appuyer sur ceux qui le cherchent en toute justice et humilité. Ces humbles qui s’en remettent à Dieu ne sont pas nombreux. Ne pouvant s’appuyer sur des moyens humains, ils mettent toute leur confiance en Dieu. Alors, Dieu va les rassembler. Ils vivront dans la justice et la vérité. Ils trouveront enfin le repos et la sécurité. Toute la Bible nous parle d’un Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver.
Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe. Dans cette ville, se trouve une riche minorité d’intellectuels et de commerçants mais aussi une forte majorité de dockers et d’esclaves. Paul est resté 18 mois pour faire entendre l’évangile. Mais après Sophonie et d’autres prophètes, Paul fait le même constat que le Christ a pu faire lui aussi : ceux qui se sont laissés enthousiasmer par la Bonne Nouvelle de l’Évangile, ce sont les petites gens. Ils ont compris que l’argent, la science et le pouvoir ne peuvent les sauver. Ils mettent toute leur confiance dans l’amour fou de Dieu pour tous les hommes. Lui seul, peut les sauver.
Ces deux lectures nous ont préparés à recevoir le message de l’Évangile des béatitudes. Nous y voyons Jésus s’adresser aux pauvres, à ceux qui sont assoiffés de justice, aux cœurs purs, aux artisans de paix, à ceux qui sont persécutés. La situation des uns et des autres ne correspond guère à l’idée que nous nous faisons du bonheur . Le monde met en avant celui des riches et des puissants. Mais en y regardant de plus près, nous voyons bien que leurs richesses et leur puissance ne peuvent vraiment les combler.
Chers amis, aujourd’hui, le Christ nous parle du bonheur des pauvres, des lépreux, des exclus. Leur rencontre avec Lui est la chance de leur vie et la nôtre ! La source de notre bonheur, c’est le Royaume de Dieu. Saint Paul nous rappelle ce qui se passe dans notre société dominée par les gens assoiffés des richesses de ce monde et non de Dieu : « ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ». Heureux les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, les cœurs purs, les miséricordieux, ceux qui sont persécutés… En fait Jésus ne fait que dresser son propre portrait : quand Dieu prend chair, de la crèche à la croix, il est le pauvre, le doux, le miséricordieux, il pleure avec ceux qui pleurent -entre autres, avec ceux qui sont frappés par le deuil, il est artisan de paix avec les lépreux, les publicains, Nicodème et la Samaritaine. Il est comme l’agneau au milieu des loups, persécuté jusqu’à la mort au milieu des brigands.
Cet enseignement de Jésus est un appel pour les pauvres, les petits, les persécutés à se lever et à se mettre en marche à la suite du Christ. C’est en lui et avec lui que nous trouverons le vrai bonheur. Même quand tout va mal, il est là avec nous. Il vient nous habiter et nous combler de sa joie. Sa présence et son amour ne peuvent que nous rendre heureux. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial