Le temps de l’Avent est l’attente d’un double avènement, avènement au dernier jour et venue en nos cœurs chaque jour, comme le père Pascal nous l’explique dans une video qui fait office de conférence d’Avent, selon une belle tradition paroissiale.
Mais je me suis demandé ce que le prophète Isaïe nous révèle quand il nous dit dans la première lecture : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes. » La nouvelle traduction de liturgie a fait disparaître une mauvaise traduction : elle disait : « elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. »…drôle de consolation que de recevoir une double punition… Mais justement le prophète insiste deux fois sur cette consolation. S’il y a un double avènement du Seigneur, nous pouvons peut-être y lire la promesse d’être deux fois consolés : par la venue de Jésus, tout d’abord et aussi par la venue de l’Esprit Saint : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur (défenseur, paraclet) qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité« . Cette visite du Consolateur en tout cas, les confirmands adultes de notre ensemble paroissial, vont la recevoir en ce samedi 5 décembre, par le sacrement de confirmation, enfin ! Première consolation, et en dernière minute à Lalande, autre consolation ! Pour avoir tant attendu, qu’ils reçoivent une double part de l’Esprit, comme le demandait le prophète Élisée !
Et dans l’évangile de ce second dimanche de l’Avent qui nous présente Jean-Baptiste, nous pouvons vérifier que Jean-Baptiste est bien le messager désigné par Isaïe pour porter cette nouvelle de la double consolation : ne dit-il pas : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Le baptême est à la fois pardon des péchés, première consolation et vie d’enfant de Dieu offerte gratuitement, seconde consolation que le Père nous donne par son Fils dans l’Esprit. C’est ainsi que le psalmiste nous fait contempler l’action divine par une double manifestation : «Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice.»
Isaïe reprend ce thème du « double » un peu plus loin dans un passage qui concerne Jésus : «L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu, consoler tous ceux qui sont en deuil, ceux qui sont en deuil dans Sion, mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu. Ils seront appelés « Térébinthes de justice« , « Plantation du Seigneur qui manifeste sa splendeur« … Au lieu de votre honte : double part ! Au lieu de vos opprobres : cris de joie ! Ils recevront dans leur pays double héritage, ils auront l’allégresse éternelle… »
C’est ainsi aussi que Job fut consolé : «Le Seigneur rétablit la condition de Job tandis qu’il intercédait pour son prochain, et le Seigneur porta au double tous les biens de Job.» (Job 42)
C’est ce que saint Paul nous confirme dans une double nouveauté : «Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice.»
Alors en ce dimanche, laissons le Seigneur nous consoler doublement : au milieu des malheurs de ce monde et de nos vies, que le message d’Isaïe relayé par Jean-Baptiste vienne jusque dans nos cœurs : qu’il aplanisse nos chemins et toute difficulté dans nos vies : à nous d’accueillir son message et celui de saint Paul : C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. Et nous continuerons ainsi de nous préparer à Noël.
