L’impérieuse nécessité de faire une relecture spirituelle en fin d’année pastorale !

2019-06-02T23:42:03+01:002 juin 2019|

Dans une période où nous avons souvent le nez dans le guidon, tous « overbookés », portant parfois plusieurs casquettes entre engagements familiaux, associatifs et ecclésiaux, la « réunionite » qui nous frappe tous… la présence et l’action de Dieu dans notre vie, notre mission, dans l’Eglise, dans le monde ne sont pas facilement perceptibles. On le constate même chez des chrétiens engagés qui sont souvent dans le « faire », dans une sorte d’activisme vertigineux qui ne nous incite pas à nous arrêter. Cela nous empêche de voir Jésus à l’œuvre, à travers notre vie, notre mission. Jésus nous dit : « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits. Car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5) Le Concile Vatican II, dans le Décret sur l’Apostolat des laïcs invite tous les fidèles à vivre une union intime avec le Christ pour porter du fruit : « Le Christ envoyé par le Père étant la source et l’origine de tout l’apostolat de l’Église, il est évident que la fécondité de l’apostolat des laïcs dépend de leur union vitale avec le Christ… De cette manière les laïcs progresseront en sainteté avec ardeur et joie, s’efforçant de surmonter les difficultés inévitables avec prudence et patience. Ni le soin de leur famille ni les affaires temporelles ne doivent être étrangers à leur spiritualité, selon ce mot de l’Apôtre : « Tout ce que vous faites, en paroles ou en œuvres, faites-le au nom du Seigneur Jésus-Christ, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Col 3, 17). Une telle vie exige un continuel exercice de la foi, de l’espérance et de la charité.
Le but de la relecture spirituelle est de nous permettre, au-delà du découragement et avec du recul, de voir les signes de la présence de Dieu dans les événements, en faisant une évaluation sereine avec la lumière de la Parole de Dieu pour tirer des leçons des expériences heureuses ou difficiles. Sa visée spécifique est de reconnaître et de nommer ce qui nous est donné de la part de Dieu. Elle est avant tout une vraie rencontre avec Dieu lui-même qui me montre comment il est présent à mes côtés dans les événements pour sortir des impressions et considérations qui tournent parfois en boucle dans sa tête, et qui peuvent provoquer soit de la tristesse ou une euphorie infécondes. La relecture spirituelle ravive notre espérance fondée sur les paroles sûres de Jésus Ressuscité qui nous dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Elle provoque une joie humble et paisible, qui ouvre le cœur, met au large et nous fait voir ce qui est essentiel, en nous libérant des détails. Grâce à elle, il devient tout à fait possible de découvrir de la joie profonde au cœur d’une expérience difficile. La tristesse, le découragement vécus dans une situation donnée prennent parfois tellement de place au point de nous faire oublier le beau et le merveilleux vécus et reçu dans la même situation. Elle nous permet de nous arrêter, pour voir d’abord la lumière, de prendre le temps pour voir ce qui a été de l’ordre de la vie, de la joie, si infime soit-elle, pour remettre chaque chose à sa juste place, pour voir les signes du Royaume de Dieu dans ma vie, dans ma mission, dans l’équipe, la communauté. Elle permet de voir, vivre et sentir les choses de Dieu à partir de son point de vue à Lui. Avoir d’abord reconnu ce qui m’a ouvert à la vie et en avoir rendu grâce à Dieu me permet d’accueillir dans un second temps, plus calmement et à sa juste mesure, ce qui a été difficile et éprouvant. Relire, c’est chercher et trouver Dieu en toute chose, regarder les signes, sentir les choses de Dieu à partir de son point de vue.
En cette fin d’année pastorale, je vous invite à prendre le temps, pour vous-même, dans vos services, groupes, équipes, mouvements…de faire une relecture spirituelle. C’est une nécessité pour rendre grâce en voyant Dieu à l’œuvre. Ce temps sera aussi important pour voir ce que nous avons à améliorer, à ajuster, à changer pour prendre de bonne décision pour notre vie personnelle, professionnelle et ecclésiale. Le mois de juin qui marque la fin de l’année pastorale, avant les grandes vacances, est propice et favorable pour faire cette relecture spirituelle. Profitez-en ! Que le Saint Esprit nous éclaire.

Ancien curé de l'ensemble paroissial