Michel, un an après : « Je vis ce que je suis ».

2018-11-07T00:08:30+01:007 novembre 2018|

En septembre 2017 Michel était ordonné diacre permanent. Il revient sur cette première année de diaconat. Avec ses mots, simples, sincères, plein d’émotion, il nous dit le bonheur de vivre le diaconat permanent. (Sur notre photo : Michel Van de Weghe, entouré de père Joseph, curé de notre ensemble paroissial et de José Raisson, diacre)

Durant cette année nous avons, Christiane, mon épouse et moi-même, fini notre formation au diaconat qui s’est bien passée. Le dernier week-end, on nous a demandé de témoigner de ce que vous vivions, auprès des futurs diacres de la Province.

Je retiens de ce parcours de 8 ans deux points :

– la formidable fraternité qui s’y vit. Nous passons 36 week-end ensemble à étudier, à échanger, à prier, à partager l’Eucharistie puis des repas, beaucoup de grâces sont données et les liens qui se créent sont très forts. Pas seulement entre futurs diacres mais aussi entre les épouses.

– Les épouses sont avec nous lors de ces années de formation et c’est essentiel. Elles sont là pour discerner avec leur mari du début à la fin. Tous les ans, la question de la vocation se pose et les épouses participent à la réflexion et à la réponse.

Quand tout cela est fini, nous continuons de nous retrouver, les liens tissés font que nous avons besoin de nous retrouver de temps en temps pour faire vivre cette fraternité.

Mais je veux également revenir sur mon ordination qui a été un moment extrêmement fort. Il y eut beaucoup de fraternité. Il s’est passé quelque chose, pas seulement sur le plan personnel mais aussi en Église. J’ai vécu un sacrement mais aussi les grâces qui vont avec. J’ai ressenti qu’une part de moi ne m’appartenait plus et un grand bonheur de donner cette part de moi-même.

Notre évêque m’a nommé responsable de l’Hospitalité diocésaine. Je faisais déjà partie de l’équipe depuis plusieurs années et je n’avais pas besoin d’être diacre pour occuper ce poste (je suis d’ailleurs le seul diacre à l’occuper en France). J’ai passé une année compliquée. Le bureau de l’Hospitalité était inquiet. Quand on m‘a proposé de devenir Président, j’ai accueilli et accepté cette proposition avec beaucoup de paix, comme si ce n’était pas moi qui répondait. J’ai pu réorganiser un peu les choses en créant un conseil qui s’occupe de la vie interne de l’Hospitalité et une équipe qui se charge des pèlerinages. Bien sûr, cela a “secoué” quelques personnes mais j’ai mis la charité au cœur de la mission et cela s’est bien passé. Je peux maintenant m’appuyer sur le conseil pour prendre des décisions. Je suis visible dans les relations avec les responsables de Lourdes, le vicaire général et l’évêque. L’Hospitalité est redevenue une organisation diocésaine et rien que pour cela je suis content. Mais cela m’éloigne des pèlerins dont on s’occupe et il a fallu que je l’accepte.

Pendant un an, j’ai été en retrait des missions de la paroisse. Je me posais des questions : pourquoi être ordonné si ce n’est pas pour le vivre dans ma communauté ? J’ai ressenti très fortement le lien avec les paroissiens lors de mon ordination et j’avais envie et besoin d’être au milieu d’eux pour que ma mission soit complète. Bien sûr, je n’étais pas toujours disponible entre mon travail, ma formation et l’Hospitalité mais nous avons mis en place avec Père Joseph un système où ma présence sera plus grande. J’ai donc célébré un baptême, des obsèques et un mariage et j’en suis très heureux. En célébrant des obsèques à Lalande j’ai retrouvé la proximité avec les gens qui souffrent « être joyeux avec les gens joyeux et être triste avec les gens tristes ». Je vis ma diaconie aussi au travail. Je suis à l’écoute de mes collègues. J’ai trouvé ma place, toute discrète, à l’image du Christ, mais toujours disponible.

De cette année déjà écoulée je ressens un grand bonheur. Je me sens visible à l’autel pour tout ceux qui n’ont pas pu être là : je me vis ministre du seuil. Je ne suis pas seul, je suis entouré de ma famille. Quand il y a eu des moments d’instabilité, je m’en suis remis au Seigneur. Tout n’est pas rose tous les jours mais je suis dans la paix. La prière des heures me porte. Le chemin continue avec beaucoup de bonheur, je suis très heureux d’avoir été appelé à cela et de le vivre. Je me sens plus dans l’être que dans le faire, je sens qu’en moi la Parole est vécue.

« Chers amis. Il y a un peu plus d’un an que j’ai été ordonné diacre permanent pour le diocèse et, Christiane et moi rendons grâce pour cela. Nous avions un souhait, un projet, qui était de nous rendre en pèlerinage en terre sainte, et grâce à vous, à votre participation, ce projet va se réaliser dans le courant du mois de Novembre. Nous voulions remercier toutes celles et ceux qui ont participé par leur don et ont ainsi permis la réalisation de ce voyage, un grand merci à chacun. Nous vous emportons avec nous ainsi que toutes vos intentions n’hésitez pas à nous les faire suivre.

Nous rendons grâce pour cet appel et pour ce chemin déjà parcouru, nous rendons grâce pour cette journée du 24 Septembre 2017, qui restera gravée dans nos mémoires. Car au-delà du sacrement reçu, cette journée fut comblée grâce à votre présence ou votre prière. A tous merci pour votre soutien et vos prières, soyez en bénis ».

Michel et Christiane : « A tous, merci ! ».