Père Séverin en « vacances » parmi nous ce mois d’août

2020-08-16T19:51:07+01:0014 août 2020|

Pendant ce temps de vacances pour nos prêtres, Père Séverin vient les seconder dans leur mission. Il se présente :

Je suis né le 14 Mars 1982 à Dékoa en République centrafricaine. J’ai grandi dans une famille polygame, au milieu d’une fratrie de 16 enfants. Malgré tout, je peux dire que je suis issu d’une famille chrétienne, priante et pleine de foi, dans laquelle j’ai appris le don de soi, l’amour du prochain, le respect des aînés ; une famille où la Foi en Jésus Christ, l’Espérance et la Charité habitaient nos cœurs. A onze ans, j’ai suivi les pas de mon oncle l’Abbé Célestin NGOUMBANGO qui m’a initié sur le chemin du sacerdoce. Ordonné prêtre le 30 Novembre 2013 en la Cathédrale Sacré Cœur d’Alindao, j’ai exercé mon ministère essentiellement dans le diocèse d’Alindao avant de recevoir la mission d’étudier à l’Institut catholique de Paris (2017-2020). Je soutiens bientôt un mémoire en théologie avec, comme spécialisation, la pastorale catéchétique. Une nouvelle mission vient de m’être confiée par mon évêque pour accompagner la pastorale catéchétique dans le diocèse d’Alindao. Je rentre ainsi le 15 Septembre 2020 en Centrafrique pour me consacrer à celle-ci.

Ce fut une joie de vivre une expérience riche et édifiante au sein de l’Église de France. Je fus accueilli à mon arrivée dans le diocèse de Saint Denis en région parisienne, plus précisément en la paroisse Saint Sulpice-Notre Dame de Noisy-le-Grand. Après deux années, j’ai été envoyé à Romainville où j’ai continué mon ministère jusqu’à mon retour imminent en Centrafrique. Des expériences riches et variées qui m’ont ouvert à la dimension universelle de l’Église avec ses joies et peines. Devant la difficulté de pouvoir rentrer régulièrement en Centrafrique pour les vacances, j’ai opté pour les remplacements d’été en paroisse, d’une part pour me ressourcer et changer de milieu, et d’autre part pour acquérir d’autres expériences et contempler la beauté de notre fraternité en Église en rencontrant des frères et sœurs qui hier étaient lointains mais sont devenus proches.

La République centrafricaine est aujourd’hui secouée par les troubles militaro-politiques à répétition avec pour conséquence l’occupation de 80 % du territoire national par 14 groupes rebelles. L’Église Centrafricaine vit aussi une des périodes les plus sombres de son histoire avec beaucoup de pertes humaines (prêtres et fidèles assassinés) et matérielles (nombreux presbytères, couvents et églises pillés ou incendiés). L’évêché d’Alindao accueille maintenant 26000 personnes déplacées internes fuyant les exactions des groupes rebelles dans leurs villages. En Décembre prochain, la population sera convoquée aux urnes pour les élections présidentielles et législatives, une période très sensible pour un pays déjà fragilisé. C’est dans cette ambiance que je me prépare à rentrer en Centrafrique. L’amour de la nation est plus fort que l’inquiétude et la peur. Et dans cet élan, je me recommande à vos humbles prières et vous confie ce pays qui peine à retrouver le chemin de la stabilité.