Voilà bientôt deux mois que Bubacarr est accueilli dans notre ensemble paroissial. Six familles se sont engagées avec l’association Jésuite Welcome à ouvrir leur porte…
« Pour le chrétien, l’accueil et la solidarité envers l’étranger ne constituent pas seulement un devoir humain d’hospitalité, mais une exigence précise qui découle de la fidélité même à l’enseignement du Christ. » écrivait le pape Jean-Paul II déjà en 1997. Une exigence que nous rappelle sans cesse aujourd’hui le pape François, en particulier lors de son message de Noël : « Dans les pas de Joseph et de Marie, se cachent de nombreux pas. Nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd’hui, se voient obligées de partir. Nous voyons les traces de millions de personnes qui ne choisissent pas de s’en aller mais qui sont obligées de se séparer de leurs proches, sont expulsées de leur terre. Dans beaucoup de cas, ce départ est chargé d’espérance, chargé d’avenir; dans beaucoup d’autres, ce départ a un seul nom : la survie. »
Depuis le 2 mars et pour un mois, Bubacarr loge chez Cathy et Denis, sa troisième famille. Nous publions les témoignages de Bubacarr et ceux des deux premières familles, ils sont édifiants : l’accueil et la rencontre apportent joie, compréhension, fraternité… autant pour l’accueilli que pour les accueillants ! Des témoignages… de foi.
Marie-Aude et Pierre : « Nous avons été très heureux »
« Nous souhaitions ouvrir les portes de notre maison depuis quelques mois à une personne réfugiée et nous avons eu le plaisir de le faire. Nous avons entendu parler de Welcome à la radio et sur le secteur de Saint-Loup-Cammas. Nous avons été très heureux d’accueillir Bubacarr pendant 15 jours, en janvier, comme première famille d’accueil. Nous avons des enfants adolescents et petits qui ont été ravis aussi de ce partage de vie au quotidien. Bubacarr a réellement fait partie de la famille, partageant nos repas et participant à notre vie. Le cadre fixé par Welcome permet de vivre ces moments en toute bienveillance et dans le respect de chacun. Nous avons découvert la culture et la cuisine Gambienne et avons accompagné Bubacarr dans la découverte de la langue et la culture française autour de conversations sérieuses ou de rires. Nous étions tristes de voir partir Bubacarr et aussi plein d’espoir et de joie de le voir ainsi évoluer le sourire aux lèvres grâce à cet accueil. Nous aurons la joie de renouveler cette expérience. »
Annie et Patrick : « Nous l’avons accueilli comme un fils »
« Suite à une proposition de Père Joseph, nous hébergeons depuis trois semaines dans le cadre de l’association Welcome : Bubacarr, 38 ans, Gambien d’origine, demandeur d’asile politique. Nous l’avons accueilli comme un fils -il a le même âge que notre fille aînée ! Nous sommes heureux de tous les moments partagés, de nos découvertes mutuelles concernant nos pays, nos familles, notre façon de vivre. Plus que jamais, nous prenons conscience des réalités et des difficultés auxquelles il est confronté chaque jour. Nous le soutenons par l’écoute et la prière, et par de petits dépannages (ticket de bus, etc…). Merci et rendons grâce au Seigneur de l’avoir mis sur notre route. »
Bubacarr : « Je n’oublierai jamais »
« J’ai 38 ans, je suis un ressortissant Gambien. Je suis arrivé à Toulouse le 13 octobre 2017. Dès lors, je me suis battu pour un logement, jusqu’au jour où j’ai expliqué ma situation au bureau d’Amnesty International à Toulouse. L’association m’a mis en contact avec Welcome Toulouse pour m’aider à trouver une famille d’accueil afin de me loger. Voilà comment je suis arrivé dans une famille ici à Pechbonnieu. J’ai d’abord logé chez Pierre et Marie-Aude en janvier. Ils ont été très gentils, me considérant comme un membre de la famille. Je les aime beaucoup ainsi que leurs deux tout-petits adorables, Nous avons beaucoup plaisanté. Ils étaient toujours très souriants et me demandaient souvent si j’allais bien, nous avons cuisiné bu et mangé ensemble. Ces liens de famille continuent aujourd’hui.
En février, j’ai été reçu par Patrick et Annie -et ce couple est incroyable. Ils sont comme des parents pour moi et je les ai adoptés comme mon père et mère en France. Leurs filles Marianne et Laury sont comme des sœurs pour moi et elles m’aident beaucoup aussi. Je les aiment tous. Ils m’ont donné des habits, de la nourriture et m’ont même emmené à des endroits comme la Cité de l’espace. Et ils m’ont donné des tickets de transport bus et métro.
Je ne pourrai jamais oublier ces deux familles qui m’ont accueilli dans cette période triste de ma vie. En conclusion, je tiens à remercier tout particulièrement Amnesty International et Welcome qui m’ont permis de quitter la rue et d’entrevoir un avenir en me faisant rencontrer des familles extraordinaires. »