« Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » demande le psalmiste. À notre tour, devant les bienfaits de Dieu, débordons d’action de grâce. Comment être suffisamment reconnaissants ? Comment pourrions-nous, en réponse à l’amour de Dieu, lui donner davantage que son Fils Jésus, et nous-mêmes avec lui dans l’Eucharistie ?
Chers frères et sœurs,
Un jour de fête, un petit gars faisait sa première communion. Quelqu’un de la famille dit à la maman : « La chose triste, c’est que lui n’a rien compris. » « Lui », c’était le petit gars… porteur d’un handicap. Comme la maman a été blessée ! Les larmes aux yeux, elle a entendu son fils lui dire « Ne t’inquiète pas, Maman, Jésus m’aime comme je suis. » Jésus m’aime comme je suis ! C’est vrai pour chacun de nous, qui participons ce soir à la Messe célébrée en mémoire de la Cène du Seigneur.
Dans le même sens, l’apôtre saint Paul affirme ceci : « il nous a aimés et s’est livré pour nous. » Jésus, ce soir, se livre lui-même, il nous aime jusqu’au bout. Dans sa passion annoncée au cours de ce repas (« mon corps, qui est pour vous […] la nouvelle Alliance en mon sang […] faites cela en mémoire de moi. »), avec une tendresse extrême (seul l’amour inspire les gestes justes et même innovants), Jésus se donne pour nous (les mots nous manquent pour exprimer notre émotion). Qui plus est, Il est présent avec nous pour toujours. Soyons reconnaissants ! « Comment rendrai-je au Seigneur… » ?
Au fait, avez-vous pensé que ceux qui ont versé leur sang pour le nom de Jésus dimanche dernier, ce dimanche, se sont nourris de l’Eucharistie ? Ces victimes sont des Coptes, nos frères orthodoxes de la paroisse Saint-Georges de Tanta (27 martyrs) et de la cathédrale Saint-Marc d’Alexandrie (17 martyrs). Dans cette tragédie, qui est victorieux ? Écoutons un prêtre d’Alexandrie nous le dire : « Plus la haine se déchaîne et plus l’amour jaillit. L’Amour aura le dernier mot. » Oui, nous le croyons (et ce Jeudi Saint l’affirme en actes), le Christ notre Seigneur transforme la violence en amour ; la haine, en occasion de donner. Comme le chante la liturgie des martyrs, « Leur sang se mêle au sang sauveur qui lave nos péchés ». Méditons avec le psaume : « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ». D’ailleurs, notre évêque nous a avertis ce lundi saint : être chrétiens, nous réunir pour célébrer le Seigneur, c’est risqué. Même si nous sommes mieux protégés que les chrétiens d’Égypte. Prenons ce risque, mais pour trouver ici une énergie inégalable. « Le pain des forts », voilà comment on appelle l’Eucharistie, célébrée, consommée, adorée. Le grand saint Augustin précise que nous nous réunissons, non pas pour prier pour les martyrs, mais « bien plutôt afin qu’ils prient pour nous, et que nous suivions leurs traces. » N’attendons pas d’être menacés pour témoigner de la beauté, de l’enthousiasme qu’il y a à être disciples de Jésus ! En ce sens, ne pourrions-nous inviter un voisin, un ami à nous accompagner à l’église pour Pâques ? Ou au moins… à s’y associer par médias interposés ? Sans hésiter, partageons notre joie qui est celle de tout l’univers sauvé en Jésus. Ces jours saints, méditons la parole de l’apôtre Saint Pierre : « Le Christ a souffert pour nous et nous a laissé son exemple afin que nous suivions ses traces ». Afin que nous suivions ses traces !
Oui, frères et sœurs bien-aimés, petits et grands ! Chacun de nous peut méditer cela. Je suis appelé à imiter Jésus, à le suivre dans l’amour et le service quotidiens. Jésus m’aime comme je suis, alors je veux moi aussi m’aimer comme je suis, et aimer mon frère comme il est. Ainsi « j’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur ». Amen !