Pendant deux mois et demi les pères Jean-Baptiste et Jérémie ont vécu parmi nous pour une entraide pastorale. Ils témoignent de leur joie et leur étonnement parfois :
Père Jean-Baptiste
Je suis rentré au séminaire (propédeutique) de Mugeri en 1996, à l’âge de 21 ans pour être ordonné prêtre en 2006.
L’évêque m’a alors nommé préfet (responsable) d’un collège et lycée à Karhagwa avec la mission de discipliner l’établissement. Parallèlement j’étais vicaire à temps partiel dans la paroisse et aumônier des jeunes.
Au bout de 4 ans, j’ai été nommé sous-coordinateur diocésain des Écoles Conventionnées Catholiques ( Privées) de Walungu. J’avais 134 écoles primaires et secondaires catholiques sous ma responsabilité. Mon rôle consistait à inspecter les établissements, à engager des enseignants en coordination avec les curés des paroisses qui me les recommandaient.
Depuis deux ans, l’évêque m’a nommé 2ème secrétaire à l’archevêché et responsable du projet de l’assemblée épiscopale de Bukavu. Cela consiste à former des personnes qui expliqueront aux citoyens le processus des élections : apprendre à ne pas se laisser manipuler par les candidats-politiques au moment des élections mais lire attentivement leur programme et voter pour celui ou celle qui se rapproche le plus de ses convictions.
C’est mon deuxième voyage en France. Le premier a eu lieu en 2014, j’étais en vacances à Paris, Annecy, Bordeaux et Châteauneuf.
Mais cette année, le Père Joseph m’a demandé de venir sur son ensemble paroissial en entraide pastorale pendant deux mois et demi. L’archevêque de Bukavu a accepté de me laisser partir, parce que chez nous ce sont les vacances.
J’avais déjà une idée de la France depuis ma venue en 2014 mais c’est pour moi une nouveauté d’être un pasteur ici.
Il y a moins de fidèles qu’au Congo même si le nombre commence sensiblement à baisser là-bas aussi. Mais célébrer dans votre paroisse m’a montré que l’Eglise est universelle.
Ce qui m’a surpris c’est la convivialité avant et même parfois pendant la messe. Chez nous il y a des gardiens de paix qui imposent le silence aux fidèles. Il y a aussi des enfants de choeur à toutes les messes. De même pour la chorale.
J’ai constaté aussi que les réunions pastorales ont souvent lieu après le repas du soir (20h30) alors qu’au Congo , pour des raisons de sécurité, de moyens de transport et d’horaire de travail nous le faisons à 17h.
Les laïcs sont également investis dans tous les services mais nous n’avons pas de paroissiens qui prennent des cours de théologie, nous devons les former nous-mêmes.
Ce que j’ai trouvé en arrivant c’est une paroisse dynamique avec des gens très engagés pastoralement, qui se mobilisent pour venir nous chercher et nous raccompagner quand nous avons besoin de nous déplacer. Nous avons été vite acceptés, accueillis dans les familles alors que j’avais une vision de l’Europe plus individualiste et indifférente aux autres.
J’ai pris le temps de voir comment cela se passait ici pour m’adapter, c’est très enrichissant d’être parmi vous au niveau de la démarche pastorale et au contact d’une autre culture.
Je remercie Monseigneur Le Gall d’avoir accepté ma venue, le vicaire général pour les démarches administratives, Père Joseph de m’avoir invité et les chrétiens de la paroisse pour leur accueil. Je repars enrichi de cette belle expérience, et riche de la communion spirituelle, dans la prière, et l’amitié avec toute la communauté paroissiale.
Père Jérémie
Qu’est ce qui s’est passé pour moi depuis ma venue l’an dernier?
Par rapport à mon séjour de l’an dernier, il n’y a pas de grands changements mais la joie des retrouvailles et des nouvelles expériences.
J’ai rencontré, comme l’année dernière, une communauté paroissiale accueillante qui vit et célèbre sa foi chrétienne. La paroisse est très dynamique et pourtant ce sont les vacances.
Encore une fois, j’ai été accueilli comme frère parmi les frères et prêtres pour l’Église. Nous avons été, avec mes confrères prêtres, accueillis dans vos maisons, conviés à partager avec vous des repas, vous nous avez promenés à travers la paroisse et dans la région toulousaine. Bref, vous nous avez entourés de votre sympathie et de votre charité. Merci infiniment. Je vous assure que celle ou celui de vous qui pensera visiter un jour mon diocèse de Bukavu sera également accueilli en sœur ou en frère dans le Christ.
Par rapport à la pastorale, j’ai été frappé, cette année, par le nombre des jeunes que nous avons confessés lors du Pélé-VTT à Montréjeau où le diocèse de Toulouse nous a invités pour donner un coup de main. Il y a donc de quoi espérer pour l’avenir de l’Église.
Par ailleurs, si le nombre d’obsèques a diminué un peu par rapport à l’année passée, j’ai eu à célébrer plus de mariages, de baptêmes et un nombre élevé de messes sur l’ensemble paroissial : en semaine et les messes dominicales du week-end. J’ai également célébré l’Assomption de la Vierge Marie à Lalande avec le confrère Jean-Baptiste qui a concélébré et prêché. Les fidèles étaient venus nombreux pour l’Assomption. Quelle dévotion mariale!
Les messes dans les maisons de retraite constituent aussi des moments forts où la paroisse va à la rencontre des personnes en besoin de vivre la communion ecclésiale et la proximité du Seigneur en toute circonstance de la vie. J’ai eu à écouter deux personnes en maison de retraite qui voulaient me partager leurs soucis et j’en suis sorti enrichi comme pasteur.
Avec les différentes célébrations, j’ai été dans tous les clochers de la paroisse. Et je dois remercier sincèrement toutes les sacristines et tous les sacristains qui tiennent ces églises et sont toujours disponibles pour les répétitions des mariages, pour la célébration des obsèques, baptêmes et messes. Je dois également remercier les différentes équipes des funérailles, de liturgie, de préparation au baptême, au mariage…Sans leur apport, la paroisse ne tournerait pas aussi bien, comme un édifice où chacun apporte sa pierre de construction. A tous et à chacun de trouver dans son apostolat, la joie de servir l’Église et les autres. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.
Je ne peux pas ne pas aussi rendre grâce à Dieu et remercier tous les paroissiens qui nous ont accompagnés lors de nos célébrations de onze ans de sacerdoce lors de la messe célébrée à Cépet le samedi 12 août à 18h et le partage du repas à Labastide à 19h30, apporté par les paroissiens et les amis. Merci à ceux qui ont eu l’initiative d’organiser cette célébration de notre anniversaire comme prêtres de l’Église avec les fidèles.
Enfin, je rentre dans mon diocèse de Bukavu où j’ai vécu depuis ma formation sacerdotale et mes onze ans de ministère comme vicaire, curé de paroisse et curé doyen. Mais il vient de plaire à mon Évêque de m’envoyer à Kinshasa, à l’autre extrémité du pays, la République Démocratique du Congo, à 2000 Kms à vol d’oiseau de Bukavu, pour des études. Cela sera pour moi un changement de vie pastorale en vie estudiantine, sans arrêter d’être pasteur…
Que vos prières m’accompagnent! Alléluia !