Accueil des réfugiés : ouvrons nos portes et notre cœur !

2018-01-28T20:12:56+01:0024 octobre 2017|

Six familles de l’ensemble paroissial Aucamville-Saint-Loup-Cammas ont déjà ouvert leur porte pour accueillir un réfugié confié par l’association JRS Welcome. Cette expérience très riche sur le plan humain et spirituel comme en témoignent ici des familles, va être renouvelée à partir de décembre prochain. Nous vous invitons à découvrir Welcome, lire les témoignages… vous engager !

JRS Welcome est un réseau d’hospitalité qui propose aux familles d’accueillir pendant 1 mois un demandeur d’asile, isolé, dont la demande d’asile est en cours de procédure (qui est donc légalement présent sur le sol français) mais qui, faute de place dans les centres officiels d’hébergement, se retrouve à la rue. En offrant un toit aux demandeurs d’asile, JRS Welcome leur permet de bénéficier d’une période de répit au milieu d’un parcours difficile et de se familiariser avec notre façon de vivre pour mieux s’intégrer. L’accueil dans les familles fait l’objet d’un accord préalable régi par une charte et un contrat qui permettent de s’engager d’une manière réaliste. L’accompagnement individuel de l’accueilli est assuré par un tuteur, lien indispensable avec les familles d’accueil.

Luis n’est plus à la rue

Il ne s’agit pas d’héberger en urgence mais de permettre avant tout une expérience de rencontre réciproque. Cette expérience vient d’être vécue par 6 familles de notre ensemble paroissial. Luis, jeune angolais vivait à Matabiau. Il a été accueilli « chez nous » entre mars et août 2017. Sur la photo ci-dessus nous le voyons, actif, dans un « jardin partagé » où les demandeurs d’asile ont récolté tomates, poivrons, aubergines et autres courgettes… Aujourd’hui Luis n’est plus à la rue. Il s’est impliqué au sein de Young Caritas du Secours Catholique et il est inscrit en master 2 à la faculté Jean Jaurès au Mirail. Forts de cette expérience, nous souhaitons pouvoir accueillir un autre demandeur d’asile. Mais pour cela, nous avons besoin de familles qui ouvrent leur porte. N’hésitez pas à contacter le Père Joseph ou André Husson (anhusson@aol.com).

Quelques témoignages

Que ces témoignages, vrais, simples, fraternels nous invitent à regarder si nous aussi nous ne pourrions pas ouvrir notre porte à un demandeur d’asile qui dort dans la rue ou à Matabiau.

« Nous avons accueilli Luis au mois de mars 2017. Auparavant, nous avions débattu en famille, avec nos jeunes enfants, sur la question de la nature de l’accueil que nous souhaitions apporter. Souhaitions-nous l’accueillir en tant qu’ami ? En tant qu’étranger ? Ou en tant que frère ?
Bien entendu nous nous posions beaucoup de questions d’ordre organisationnel, alimentaire, culturel…
Cependant la cohabitation s’est faite très naturellement, Luis s’est rapidement adapté au mode fonctionnement de notre famille et selon les règles que nous avions convenues dès son arrivée.
Au quotidien, nous avons beaucoup partagé et la présence de Luis au sein de notre foyer, loin d’être pesante, nous a fait ressentir, au contraire, le sentiment de la présence d’une nouvelle âme, partie intégrante de notre famille. Sa présence est venue casser notre quotidien et a permis de faire ressortir la singularité de chacun des membres de la famille et de nous découvrir les uns les autres sous des angles que nous ne connaissions pas.
Nous ne connaissions pas les causes l’ayant amené à devenir demandeur d’asile et n’avions d’ailleurs aucune attente sur le sujet, ignorant quasiment tout de sa vie mais ressentions cependant la grâce d’avoir de l’amour pour lui.
Ainsi nous n’avons pas cherché la réponse au type d’accueil que nous voulions proposer, elle s’est imposée naturellement à nous, Luis est un de nos “frères”.
Elvire et Christophe
Nous avons accueilli Luis au mois de Juillet ; lui ouvrir notre maison, notre intimité n’a posé aucune difficulté car Luis est à la fois discret et attentif à ceux qui l’entourent, et c’est donc dans une confiance, qui s’est approfondie de jour en jour, que nous avons vécu cet accueil .
Nous avons certes offert à Luis un lieu où il puisse être en sécurité et se reposer, mais Luis pendant ce mois nous a offert bien plus : il a partagé généreusement sa culture, en nous permettant de découvrir son pays, l’Angola. Il nous a aussi ouvert, avec enthousiasme et patience, à une compréhension plus fine des difficultés économiques et sociales du continent africain.
Alors que Luis traverse une période difficile de sa vie, il nous a émerveillé par son caractère chaleureux, sa jovialité, sa façon aussi d’être en profondeur à l’écoute des difficultés des autres.
D’autre part son énergie à se battre pour son avenir, son infatigable faculté à se redresser pour rebondir quand la difficulté est là, devant lui, sont aussi de vraies « leçons » à garder pour nous qui sommes si vite moroses et découragés.
Bien sûr, au quotidien, nous nous sommes laissés bousculer par certaines différences culturelles, comme celles liées à l’appréciation de l’heure et à la souplesse des horaires par exemple, mais cela est salutaire de pointer nos « raideurs » et de les relever en riant !
Désormais, pour nous et pour nos enfants qui ont eu la chance de côtoyer Luis, pour notre entourage qui a pu le rencontrer, les réfugiés ne sont plus seulement un mot qui dérange, ils ont un visage, celui de Luis ; et nous espérons bien ne pas le perdre de vue ! »
Odile et de Didier
« Nous avons reçu Luis pendant un mois en juin, raconte Gérard. Je ne savais pas trop comment allait se passer ce séjour à Bazus avec un inconnu, un adulte, un étranger ! Quelle langue parlerait-il ? Quels seront ses centres d’intérêt ? Dans quel état d’esprit serait-il ? Bref, comment s’adapter à cette situation dans notre quotidien de travailleurs ? L’adaptation s’est faite simplement, par le dialogue -il parlait français !-, l’écoute mutuelle, le respect. Le mois où Luis a séjourné est passé trop vite mais nous nous rattrapons en le recevant toujours avec plaisir, régulièrement chez nous pour un apéro, un repas, une balade où nous profitons de sa bonne humeur ! ». Françoise ajoute : « Accueillir un demandeur d’asile c’était pour moi répondre à l’appel du pape ; une goutte d’eau peut-être. Cela ne va pas changer le monde, certes mais elle s’ajoute aux autres. C’est ensemble qu’il me semble important d’agir. Dans un cadre bien défini et celui de l’association jésuite Welcome est bien conçu et permet de s’impliquer personnellement sur un sujet qui nous dépasse. Et puis c’est aussi un témoignage de foi et d’Espérance pour la famille, les amis, les collègues de travail… Donner un visage à la « crise migratoire », c’est rendre notre monde plus humain. Plus personnellement, cela m’a fait grandir dans la foi en posant un acte de confiance et d’abandon au Père ».
Françoise et Gérard