Chers frères et sœurs, croire à la résurrection du Seigneur n’est pas chose facile.
Si nos cœurs sont lents à croire, nous retiendrons le récit des deux disciples d’Emmaüs découragés qui rencontrent le Christ sur la route d’Emmaüs ; nous retiendrons aussi l’affirmation de Pierre qui a vu le Seigneur et qui proclame sa foi en la résurrection.
Les deux disciples en marche vers Emmaüs le soir de Pâques se sentent seuls sur la route. Après la mort de Jésus, ils quittent Jérusalem. Ils quittent le groupe de ceux qui ont suivi Jésus pendant trois ans. Ils sont sous le choc de la mort dramatique de Jésus trois jours auparavant.
Après l’avoir suivi, avoir été témoins de ses miracles, avoir partagé des moments inoubliables avec lui, ils ont le sentiment d’être abandonnés. Ils ont quitté Jérusalem et leurs compagnons en pensant que la belle histoire était terminée.
Chers frères et sœurs, cette page d’évangile d’aujourd’hui nous révèle comment reconnaître Jésus vivant sur notre chemin. Il y a deux moyens indispensables pour reconnaître le Christ ressuscité : la saint Écriture et l’Eucharistie.
Dans notre vie humaine, un jour ou l’autre, il nous arrive de grandes déceptions, des échecs. Mais le Christ ressuscité est toujours avec nous, même quand nous traversons des moments difficiles ; il est là, caché près de nous. Il nous accompagne tout au long de notre vie. Nous devons le connaître comme les disciples d’Emmaüs ; ils savaient tout sur Jésus : originaire de Nazareth, homme-prophète, puissant en actes et en paroles, ayant prêché et fait des miracles, condamné à mort par les chefs des grands prêtres de Jérusalem, crucifié, mis au tombeau.
Jésus les rejoint incognito et ils ne le reconnaissent pas. Leurs yeux sont aveuglés, dit l’évangile, aveuglés par le doute, la déception et la peine. Les deux disciples résument tout l’Evangile. Malheureusement, leur espérance en Jésus est morte. Ce qui les empêche de croire au témoignage des femmes, c’est leur manque de foi en la parole de Dieu annoncée par les prophètes. S’ils avaient accepté de relire la Bible à la lumière de la destinée de Jésus, ils auraient reconnu Jésus comme Messie ; Jésus, pour conduire les hommes à Dieu, devait passer par la souffrance avant d’entrer dans la gloire. La Bible nous révèle qui est Dieu, qui est Jésus, qui est le Saint Esprit. Un chrétien digne de ce nom doit lire et relire la parole de Dieu. Dieu nous forme et nous informe par sa Parole. Sans la Parole de Dieu, notre foi tomberait en ruine. La Parole de Dieu entretient notre foi. Mais parfois, nous avons besoin des hommes et des femmes qui nous expliquent la Parole de Dieu. Autrement dit, Jésus ne peut être rencontré que dans une relecture assidue de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie.
C’est seulement lors du rite eucharistique que nous reconnaissons notre Seigneur. Les disciples d’Emmaüs l’ont reconnu quand il a pris le pain, a prononcé la bénédiction, a rompu le pain et le leur a donné. Ils se sont dit : c’est lui, il est vivant, il est ressuscité. Il a vaincu la mort.
Chers frères et sœurs, nous aussi, nous sommes invités à proclamer à haute voix que Jésus est ressuscité. Il faut être comme saint Pierre apôtre à la Pentecôte. Il a affirmé solennellement que Jésus est vivant. Dieu l’a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. Annoncer la résurrection du Seigneur pour Pierre et les disciples, c’est se porter témoin de la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. Dieu l’a ressuscité le 3ème jour. Annoncer la résurrection du Seigneur, c’est affirmer que la mort n’a plus de pouvoir sur la vie. La résurrection de notre Seigneur Jésus Christ donne sens à notre vie terrestre. Et saint Paul apôtre nous donne un conseil : « Frères, vous invoquez comme votre Père celui qui ne fait pas de différence entre les hommes ; vivez donc, pendant votre séjour sur terre, dans la crainte de Dieu. Dieu nous a aimés jusqu’au bout. Il nous a libérés par le sang précieux du Christ. C’est par lui que vous croyez en Dieu… mettez désormais votre foi et votre espérance en Dieu ». Durant notre vie terrestre, faisons nôtre ce Psaume 15 : Sur les chemins de la vie, dirige-moi Seigneur. Garde-moi mon Dieu, car j’ai mon refuge auprès de toi. Seigneur, ma part d’héritage et ma coupe, c’est toi qui porte mon destin. Que la liturgie de la Parole et de l’Eucharistie soient pour nous une source qui nourrisse notre vie terrestre. Sachons que la vraie découverte du Christ vivant ne peut se faire totalement qu’en accueillant sa Parole et son Pain, c’est-à-dire le corps du Christ dans la communion.
