C – 2 TO – « Noces de Cana : L’enfantement de Jésus à sa vie divine »

2019-01-21T23:25:00+01:0021 janvier 2019|

Le temps de Noël est déjà fini et maintenant nous sommes entrés dans le temps dit « ordinaire ». Mais aujourd’hui il y a comme un prolongement de ce temps de Noël où a été manifestée la venue de Jésus dans notre monde. Prolongement de ce temps par une fête précisément, Jésus et Marie sa mère participent à des noces à Cana, petit village à trois heures de marche de Nazareth. Fête où Jésus accomplit son premier signe, son premier miracle, et ainsi manifeste sa nature divine.

Prolongement de l’Epiphanie du Christ, car si nous faisons une relecture cette manifestation n’est pas uniquement limitée au jour de Noël, où Marie a donné naissance à Jésus. « Aujourd’hui vous est né un sauveur dans la ville de David », tel était le message délivré par les anges aux bergers, et qui inaugure ce moment dans notre histoire. Avec l’Epiphanie nous avons la manifestation, la révélation de Jésus reconnu comme roi de l’univers et que les mages sont venus adorer dans la crèche. Souvenez-vous Dimanche dernier nous avons fêté le baptême de Jésus : Jésus, parmi le peuple, reçoit le baptême de conversion par Jean Baptiste, et à ce moment très précis, la voix du père se fait entendre pour révéler aux hommes l’identité de Jésus : « celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez le ! » Aujourd’hui, avec les noces de Cana, Jésus se manifeste par ce miracle de l’eau changée en vin, comme le messie attendu, le fils de Dieu venu pour révéler l’amour du père. Premier signe comme le nomme saint Jean, premier miracle. Jésus aujourd’hui dans l’évangile prend les choses à son compte, il devient réellement qui il est !

Mais si Marie l’a engendré à sa vie d’homme, c’est elle également qui le fait naître à sa vie divine, et par le même fait elle nous invite à la confiance, à l’accueil de cette révélation dans nos vies. C’est par ces noces, qui pour certains théologiens préfigurent les noces éternelles et le sang versé, que le fils entre dans une nouvelle dimension. « Ils n’ont plus de vin ! » Phrase qui sonne comme une intercession mais aussi avec une forme d’injonction, ce qui peut en passant expliquer la réaction de Jésus. Cette phrase de Marie, attentive aux événements qu’elle médite en son cœur, invite Jésus à devenir celui qu’il est réellement, car le temps est venu de manifester sa gloire.

Frères et sœurs, soyons plein de reconnaissance pour celles qui nous ont enfantées à notre vie d’hommes et de femmes, en nous donnant la vie. Prenons le temps de leur dire merci maintenant, et dans une prière commune rendons grâce à Dieu pour celles qui sont encore de ce monde, mais également pour celles qui n’en sont plus. Bien que ce ne soit pas la journée de la femme, ce merci ne serait pas complet si nous ne devions y joindre celles qui nous aident à devenir ce que nous sommes en tant qu’homme et père, je veux parler des épouses, des compagnes.

Mais dans ce mouvement, nous ne sommes pas en reste, nous avons-nous aussi une mère qui nous fait naître à la vie de Dieu. Je veux parler de l’Église.

L’Église épouse du Christ, est la manifestation de Jésus présent dans le monde, lieu où le vin changé en sang associe à l’alliance nouvelle et éternelle, tous les hommes avec le Christ. Temps de l’histoire où « Faites ceci en mémoire de moi » a succédé à « Faites tous ce qu’il vous dira. » L’église c’est nous tous, c’est-à-dire chacun d’entre nous, et pour que cette manifestation ou révélation du Christ soit complète, chacun doit prendre sa place et grandir dans cette acceptation d’être enfant de Dieu et disciple de Jésus. C’est le sens de l’invitation de saint Paul dans la seconde lecture quand il nous dit, que chacun reçoit la grâce de manifester l’Esprit en vue du bien commun. Ainsi, que chacun prenne la place qui est la sienne, car si le miracle de Cana a pu avoir lieu, il a fallu des serviteurs, un maître du repas, et des mariés, des disciples, tout un ensemble de personnes où chacun a joué un rôle. Son rôle. N’ayons pas peur de prendre place au banquet des noces de l’agneau.

Au-delà du miracle, le passage des noces de Cana est un petit traité très simple de vie spirituelle. Il nous montre que Marie est attentive aux besoins des hommes, et qu’elle intercède auprès de son fils, elle invite chacun à faire confiance à Jésus : « Tout ce qu’il vous dira faites-le », afin qu’il puisse agir dans nos vies de la même façon que lors de ce mariage.

Les 6 jarres d’eau avaient une contenance de cent litres chacune ce qui a dû faire six cent litres de vin. L’histoire ne dit pas si les convives ont bu tout le vin, mais ce que nous pouvons constater et attester : c’est qu’aujourd’hui, de ce vin, nous en avons toujours à boire.