Homélie du IIIème dimanche ordinaire, année A

2018-01-28T20:19:38+01:001 février 2017|

Chers amis. Aujourd’hui l’évangéliste Matthieu met sous nos yeux le programme d’évangélisation de Jésus. Jésus devient missionnaire, il vient à la rencontre du monde à sauver.

Jésus prend la relève, il vient d’apprendre l’arrestation de Jean Baptiste. Le climat n’est pas facile pour les prédicateurs : ceux qui disent la vérité, on les fait taire ! C’est le cas de Jean Baptiste, cousin de Jésus. Jésus s’engage, il vient risquer sa vie. Puisqu’on emprisonne son cousin, Jésus décide de prendre la suite. Il déménage, il quitte son village natal, il vient s’établir à Capharnaüm. Pourquoi ? L’évangile nous le dit explicitement : Jésus cherche le contact humain. A la différence de Nazareth, Capharnaüm est le carrefour des païens. C’est la route de la mer. Une grande voie romaine y passe véhiculant des caravanes, brassant les nations et races.

Ce qui intéresse Jésus dans son programme, c’est qu’il va pouvoir, dans cette ville de carrefour, prêcher la bonne nouvelle à toutes sortes de gens venus de partout. Prophète de Lumière, Jésus vient au pays de l’ombre. Porteur de la vie de Dieu, Jésus vient dans le pays des « âmes mortes ». Sauveur qui enlève le péché du monde comme disait Jean Baptiste, Jésus vient là où les pécheurs sont à sauver. C’est cela être missionnaire. Jésus nous invite nous aussi à être missionnaire aux carrefours des païens de notre temps en commençant par nos familles respectives, nos quartiers, nos villages, nos paroisses.

Jésus invite à la conversion pour le règne de Dieu sur notre monde. Dimanche prochain, et pendant les six dimanches qui suivront, nous lirons le « sermon sur la montagne ». Aujourd’hui, Matthieu nous résume le programme habituel des sermons de Jésus. C’est court et percutant : « Convertissez-vous car le royaume des Cieux est proche ». Et que signifie : « le Règne de Dieu est proche » ? Cela veut dire que, désormais, grâce à la présence de Jésus, à sa vie et à sa parole, il est possible à toute personne de se laisser gouverner seulement par Dieu et non par les idoles ou d’autres maîtres. Mais pour que cela soit possible, il faut la foi : « Croyez ». Cette parole de Jésus, capable d’ébranler aujourd’hui comme alors, les cœurs endormis, nous est adressée, à nous qui sommes toujours tentés de nous fier à nos propres oeuvres, en finissant par vider la foi de son contenu. A nous qui demandons : « que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? », Jésus répond : « Croyez », pour nous apprendre que « l’œuvre de Dieu c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jean 6, 29)

Oui, le chrétien n’oublie jamais que les nombreuses bonnes œuvres sont toujours « nôtres » mais qu’elles ont toutes leurs racines vivifiantes et leur sens dans l’unique œuvre de Dieu : la foi. Là où se trouve cette adhésion à l’action de Dieu, voilà que l’on peut saisir aussi l’action de Jésus qui passe au milieu de nous. Jésus voit et avec son regard, il discerne, il appelle, il attire à lui ceux qui le cherchent.

Jésus embauche des ouvriers pour l’Evangile. Les quatre premiers, selon Matthieu, sont : Pierre, André, son frère, puis Jacques et Jean. Et nous voyons déjà, en eux, la transformation, le changement de vie auquel ils se soumettent. Exactement comme Jésus avait quitté son village natal, les premiers apôtres quittent leur mode de vie antérieur pour un nouveau style de vie. Matthieu précise même qu’ils laissèrent leurs barques, leurs filets et même leur père.

Ce n’est pas une petite affaire d’être apôtre. L’évangélisation n’est pas une entreprise facile. C’est une création de Jésus en eux : « Je ferai de vous des pécheurs d’hommes ».

Chers amis, l’Église, aujourd’hui nous invite tous à participer à l’évangélisation du monde. Sachons, à l’exemple des premiers appelés, que cela ne se fera pas sans sacrifices. Évangéliser, ce n’est pas seulement agir, c’est parler. Prions, pour tous ceux et celles qui disent oui à Jésus et le suivent : les séminaristes, les religieux et religieuses, les prêtres. Ils ont accepté le renoncement à leur profession, à leurs familles, à leurs maman et papa, à leur maison, que le Seigneur les fortifie afin qu’ils rappellent aux hommes d’aujourd’hui que le règne de Dieu est proche. Que Dieu continue à susciter des vocations dans nos familles respectives. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial