Homélie du Nouvel An – Solennité de la Vierge Marie -Année A

2018-01-28T20:19:39+01:0019 janvier 2017|

Chers amis, nous commençons aujourd’hui une nouvelle année 2017 et nous commençons sous la protection de Marie. L’Église nous propose de célébrer la maternité divine.

Huit jours après la naissance de Jésus, nous pensons à sa mère et nous lui demandons de nous obtenir la paix. C’est d’ailleurs aujourd’hui, la Journée mondiale de prière pour la paix.

La première lecture a été choisie en lien avec le fait que nous sommes le 1er jour de l’année. C’est une bénédiction sacerdotale extraite du livre des Nombres. Moïse, sous l’ordre de Dieu, remet aux prêtres Hébreux la formule avec laquelle il leur faut bénir le peuple. « Bénir » veut dire établir dans une relation favorable avec Dieu. Nous lisons dans le texte : « Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d’Israël ». La relation avec Dieu est la source de tout bien, elle est donc une bénédiction ; elle est la source de toute prospérité, fécondité et bonheur.

La formule de bénédiction reprend trois fois le nom du Seigneur : Yhwh. C’est le nom révélé par Dieu à Moïse et que les Hébreux ne prononcent pas par respect. Ils emploient le terme « Adonaï » qui signifie Seigneur. La bénédiction consiste à prononcer le nom du Seigneur sur les personnes de manière à les faire entrer en relation avec Dieu. « Que le Seigneur te bénisse et te garde ». Le nom du Seigneur est ici mentionné pour la première fois. « Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage qu’il se penche vers toi ». Il est ici prononcé pour la seconde fois. On lui demande de faire briller son visage c’est-à-dire de monter sa bonté aux hommes.

« Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » Pour la troisième fois, le nom du Seigneur est invoqué. La dernière parole de la bénédiction est le mot paix. En Hébreu, Shalom ne signifie pas seulement absence de guerre mais nous renvoie à la prospérité, au bon ordre de toutes choses.

Au commencement de cette nouvelle année, prions, nous aussi, pour la paix du monde, pour une paix qui soit du même ordre : non pas seulement l’absence de conflit mais aussi la prospérité pour nous. Prions pour que cesse la faim, les guerres et les malheurs, tout ce qui cause la tristesse dans le monde. C’est Jésus le Sauveur qui nous apporte la paix. Le prophète Isaïe annonçait « le Prince de la paix » (Is 9, 5) et saint Paul dit que Jésus est notre paix (Ep 2, 14), Celui qui est venu pour annoncer la paix (Ep 2, 17). Nous devons donc être reconnaissants envers la mère de Jésus par laquelle nous avons reçu ce don extraordinaire qui transforme toute vie.

Et l’Évangile nous conduit, avec les bergers, à Bethléem . Le texte nous dit : « Quand les bergers arrivèrent à Bethléem ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire ». En ce début de l’année nouvelle, demandons au Seigneur la grâce de mieux connaître Marie, sa maternité divine et d’en comprendre l’extraordinaire dignité, d’en apprécier toujours plus la profonde humilité.

Marie est la mère de Jésus, elle est la mère du Fils de Dieu. Nous pouvons donc pour cela, affirmer qu’elle et la mère de Dieu, non au sens où elle aurait donné naissance à Dieu mais au sens où elle a donné un corps véritablement humain à une personne divine. Marie manifeste sa maternité par son intériorité et l’Évangile nous dit : «  Marie cependant retenait tous les événements et les méditait dans son cœur ». Marie est pour nous un modèle d’intériorité. En cette nouvelle année 2017, nous devons chercher à avoir une vie intérieure authentique qui nous permet de progresser dans les vertus, dans la relation aux autres et dans l’amour. Là où manque l’intériorité, la vie devient superficielle et ne réussit pas à dépasser les difficultés, les conflits et les tensions. Au contraire, là où l’intériorité domine, Dieu donne la force pour dépasser les contrariétés. L’Évangile nous fait ensuite le récit de la circoncision de Jésus : « Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçoit le nom de Jésus, le nom que l’ange avait donné avant sa conception ».

A l’occasion de sa circoncision, l’enfant reçoit définitivement son nom. Jésus signifie « Dieu sauve. » Autrement dit, Jésus est véritablement le Dieu qui sauve, il est le Fils de Dieu qui apporte le Salut au monde.

La seconde lecture nous parle de la naissance de Jésus, « né d’une femme » et nous montre que cette femme prend place dans les relations trinitaires. « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, il est né d’une femme. » Saint Paul résume le projet divin qui se réalise à Noël. Notre filiation divine est un témoignage du fait que Dieu a envoyé en nos cœurs l’Esprit de son Fils et il crie vers le Père en l’appelant Abba ! Marie entre dans les relations trinitaires ; elle a conçu Jésus par l’action du Saint Esprit. Notre amour se tourne vers le Père que nous invoquons avec un esprit filial en l’appelant Abba, c’est-à-dire Père.

Au commencement de cette année nouvelle, nous sommes invités à avoir une confiance profonde car nous sommes aimés de Dieu. Marie est pour nous, le modèle qui nous révèle pleinement cet amour généreux de Dieu. Elle est cette mère qui nous aide chaque jour à progresser dans la charité filiale et fraternelle. Amen

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Vicaire de l'ensemble paroissial