Homélie du XXVIIè dimanche du temps ordinaire -Année A

2018-01-28T20:12:57+01:0011 octobre 2017|

Chers amis, octobre est le mois des vendanges : mois de la joie des récoltes.

Jésus nous raconte aujourd’hui la parabole des vignerons homicides, ces hommes dont le métier était de faire du vin et qui en arrivent à faire du sang. C’est, hélas ! une sorte de résumé de l’histoire de l’humanité. En effet, notre prière du credo nous résume le plan de Dieu par ces deux thèmes :

  • la création : symbolisée par la joie du vin
  • la rédemption : symbolisée par le sang versé.

La création : vin

Dans la Bible, la vigne est le lieu du bonheur, l’image privilégiée pour parler de l’Alliance de Dieu et l’homme. Isaïe dans la première lecture, nous a rappelé l’admirable poème, le chant d’amour du bien-aimé pour sa vigne : l’humanité est cette vigne que Dieu chérit et soigne avec tendresse. Le premier miracle de Jésus à Cana, sera de refaire du vin à des noces.

Son dernier geste, à son dernier repas, sera de prendre dans ses mains une coupe remplie de vin pour boire une dernière fois du fruit de la vigne en rendant grâces.

Mieux que les autres discours théoriques extraordinaires, l’image nous parle : ce que Dieu offre, en sa création, c’est un vignoble à cultiver, du raisin à produire, du vin à goûter.

Oui, la culture de la vigne est l’un des travaux agricoles qui demandent le plus de compétences et de soins. Jésus affirme que Dieu, ayant fait l’essentiel pour sa vigne ne fait pas tout : il confie des responsabilités à l’homme, il fait confiance. L’éloignement du maître souligne à quel point Dieu nous veut libres et responsables : « Dominez la terre et soumettez-la » ( Gn 1,28). Dans cette page d’évangile, le vin, c’est l’un des symboles expressifs de la transformation que l’homme opère dans la nature. Le vin n’existe pas à l’état naturel : c’est un produit travaillé, où l’homme a mis beaucoup de son esprit. Il faut tout le savoir-faire des vrais vignerons compétents pour affiner un bon vin, et c’est un long travail. Ainsi, le vin nous dit que Dieu n’a pas achevé la création : il nous l’a donnée pour que nous l’achevions. Pourquoi Dieu a-t-il fait ainsi ? Eh bien, tout simplement, c’est parce que Dieu aimait ces vignerons.

L’homme d’aujourd’hui, comme au temps de Jésus, se croit parfois maître de sa vie, de son bonheur, le maître de la création, il joue au propriétaire et refuse de reconnaître le vrai maître. C’est pourquoi, il y a le sang qui coule partout dans le monde.

C’est alors qu’intervient le second thème de la parabole, celui du sang versé, signe de la rédemption. Quand Jésus résume l’histoire des relations de Dieu avec son peuple, il ose affirmer que ce peuple choisi a repoussé tous les messagers, tous les serviteurs. Ne nous étonnons pas de l’athéisme contemporain : le refus global du projet de Dieu sur le monde n’est pas d’aujourd’hui. Eh bien, c’est à partir de ce constat tragique que commence la seconde bonne nouvelle de cet évangile : le salut offert.

Le refus des hommes ne peut empêcher Dieu de poursuivre son bienveillant projet d’amour : il enverra d’autres serviteurs. Il enverra son propre fils. De son sang versé jaillira une aventure nouvelle, la rédemption : «  la pierre rejetée par des bâtisseurs deviendra la pierre d’angle ». Quand les hommes tuent Jésus, le Fils de Dieu, ils croient faire échouer le projet de Dieu. Mais ils ne font que l’accomplir sans le savoir. Quand tu rejettes Jésus, il continue à être la base solide de l’édifice de l’humanité.

Si, cette semaine, des gens, des jeunes, des adultes nous donnent l’impression de rejeter Dieu, disons-nous que Dieu n’est point ce qu’ils croient. Disons-leur, qu’il est un vin qu’on partage, un festin pour le bonheur des hommes. Disons-leur qu’il est un sang versé par son fils qu’il nous a donné, une source d’amour. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial