Inutile d’être chrétien sans “viser” la sainteté

2017-11-01T15:34:48+01:001 novembre 2017|

Oui, être chrétien, c’est vouloir être saint comme le Christ, dans notre quotidien. C’est même parfois accepter de vivre en contradiction avec l’esprit du monde. En ce mois de novembre qui commence par la fête de tous les saints, je ne vous demande pas de quitter le monde, mais d’y être des « lumières », peut-être de toutes petites lumières, sans prétention ni orgueil, pour vivre l’esprit des béatitudes : la pauvreté du cœur qui s’oppose à l’esprit de l’avoir et de l’indépendance vis-à-vis de Dieu et des autres, la pureté de cœur qui s’oppose à la luxure et au plaisir mis sur un piédestal dans la société, la non-violence et la culture de paix, dans ce monde où familles, communautés, nations, religions sont sans cesse en conflit, dans la violence et l’antagonisme parce que tout le monde veut la première place ; vivre la douceur comme Jésus qui nous dit « venez à moi car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » dans une société où la douceur est devenue une faiblesse, vivre la miséricorde et agir avec ses tripes, avec beaucoup de tendresse, pardonner, quand la société considère ces valeurs chrétiennes comme des arguments des faibles. Contre la tiédeur spirituelle, demandons au Seigneur de nous aider à témoigner de notre foi, simplement, dans nos familles, auprès de nos amis, en fuyant cette fausse attention, qui est en réalité de l’indifférence, qui nous dit que pour être bien avec tout le monde, nous devons, au pire, renier notre foi, et au mieux, ne pas en témoigner pour ne pas faire de vagues autour de nous.

Les saints ont tous un jour été pris pour des fous, comme nous aujourd’hui, dans certains cas ! Mais nous les vénérons, ceux qui figurent officiellement sur la calendrier liturgique, dont nous portons les prénoms, et ceux, nombreux, connus seulement par le Seigneur, et que nous croisons probablement, dans nos familles, nos communautés, au travail… ceux qui vivent simplement leur foi, qu’on qualifie de manière caricaturale « de simple gens » ou « gens simples », ceux qui croient, donnent, pleurent, construisent un monde meilleur sans publicité ni tambour…

Que le Seigneur vienne mettre dans le cœur de chaque baptisé ce désir profond, de vivre la seule et unique vocation : celle de devenir un saint en s’unissant chaque jour au Christ. Sans ce désir de tendre vers la sainteté, notre vie, nos actions, voire même les sacrements que nous avons reçus et que nous célébrons…. n’ont aucun sens. Demandons chacun aux saints que nous connaissons, dont nous portons le prénom, ceux pour lesquels nous avons une vénération particulière… de nous venir en aide, nous qui sommes encore pèlerins en ce monde, nous l’Église en marche, pèlerine sur la Terre, mais appelée à s’unir à l’Église triomphante du ciel ! Soyons saints comme notre Père est Saint.

Ancien curé de l'ensemble paroissial