19 mars (Mt 1,16.18-21.24a) Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie et patron de l’Eglise.

2024-03-19T10:41:19+01:0019 mars 2024|

Deux textes sont au choix. Je propose de méditer l’Évangile de Matthieu

Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit. Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.

Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.

Prendre un temps sur chaque partie, 10 minutes ou 1/4 heure. Relire une partie, imaginer la scène, choisir quel personnage je suis, voir ce qu’il dit, entend, ressent, fait. Demander aide à l’Esprit saint puis demander une grâce, par exemple de me rapprocher de la démarche de saint Joseph. Rester sur ce qui a du goût, ce qui vous touche. Puis une 2e partie, une 3e, et finir par un moment de dialogue. Conclure et noter mon vécu.

1e partie.

« Jacob engendra Joseph » nous ramène au premier Jacob dont l’épouse Rachel était stérile, et donc humiliée par son entourage, mais « Dieu se souvint de Rachel, il l’exauça et la rendit féconde. 23 Elle devint enceinte et enfanta un fils. Elle dit : « Dieu a enlevé ma honte. » 24 Elle appela l’enfant Joseph (cad il ajoutera), en disant : « Que le Seigneur m’ajoute un autre fils ! » (Gn 30,22-24) Le fiancé de Marie a le problème inverse de Rachel, c’est que Marie est enceinte hors du couple. Joseph visiblement ne comprend pas ce qui se passe, mais il ne veut pas la dénoncer, elle pourrait être lapidée. Il cherche avant tout le bien de Marie et de l’enfant. Prendre un premier temps pour contempler, écouter Joseph, sa recherche et sa prière pour s’ajuster à la situation.

2e partie.

Dieu répond à la prière de Joseph, l’Esprit saint lui fait don de songes, comme le premier Joseph de la bible. Le pape François insiste sur la foi de Joseph, capable de dialoguer avec Dieu et d’entrer dans son mystère. « On adore bien quand on entre dans le mystère de Dieu », disait le pape François. Comme Abraham (Gn 12,1-4), Joseph s’est lancé dans l’aventure avec Dieu sans savoir où il allait. Prendre 10 minutes pour regarder, entendre l’ange éclairer Joseph et lui donner un rôle important. Marie et Joseph sont tous les deux chargés de donner à Jésus son nom, « Dieu sauve ». Nommer, dans la bible, représente une autorité, qu’ils gardent aujourd’hui, puisque « les dons de Dieu sont sans repentance » (Rom 11, 29).

3e partie.

Joseph protège Marie de la lapidation que la Loi prévoit pour une conception extra-conjugale. En adoptant Jésus, il permet à Dieu d’accomplir la promesse faite à David d’un descendant dont le règne ne passera pas. Homme charismatique, il suivra les songes de Dieu pour fuir en Egypte en migrant, revenir, mais en Galilée. Il sera la première image du Père pour l’enfant-Dieu, lui apprenant à marcher, parler, prier, travailler parmi les hommes en obéissant à Dieu. Educateur de l’Enfant-Dieu ! Regarder aussi la pauvreté de Joseph, qui avait un excellent métier, pourtant il ne peut offrir en sacrifice que 2 colombes, c’était l’offrande des pauvres (Lc 2,24). Travaillait-il gratuitement pour les sans logis? Prendre un temps pour regarder l’obéissance de Joseph qui n’en fait ni trop ni trop peu ni n’attend. Le tombeau de Joseph a été découvert à Nazareth sous le « champ du juste ».

Colloque : cinq minutes de dialogue en cœur à cœur avec Joseph.

Supplément : Le mariage de Joseph et Marie selon les historiens.

Dans le Nouveau Testament, les Évangiles relatent l’histoire de la naissance de Jésus. Ces récits, qui se déroulent aux débuts de l’Empire romain, créent l’image rayonnante d’un jeune couple qui aurait donné naissance au fils de Dieu dans la ville de Bethléem. Depuis des siècles, la religion chrétienne célèbre l’histoire de Marie, de Joseph et de l’enfant Jésus. Pourtant, à l’époque des faits, cette situation n’aurait pas été acceptée aussi ouvertement, la grossesse hors mariage constituant encore un crime passible de la peine de mort.

Mais alors, comment cette situation a-t-elle pu devenir un élément aussi fondamental et célébré de la religion chrétienne ? 

LES FIANÇAILLES

« Dès que les jeunes hommes et les jeunes femmes montraient qu’ils étaient capables de se reproduire, ils se mariaient et commençaient à avoir des enfants. »

Ces unions étaient arrangées par les familles, et dans une ville comme Nazareth, qui ne comptait que quelques centaines d’habitants, il est possible que Marie ait connu Joseph avant de l’épouser. Selon l’ancienne tradition juive, Marie et Joseph se fiancèrent, complétant la première partie de la cérémonie de mariage, qui s’effectuait en deux phases.

Lors de l’érousine, la première phase, Joseph dut donner une dot, appelée un mohar, à la famille de Marie. Les deux étaient alors mariés devant la loi. La tradition voulait cependant que l’épouse continue à vivre avec ses parents pendant environ un an après les fiançailles. Pendant cette période, Marie et Joseph durent attendre la missouine, une cérémonie de mariage, après laquelle la jeune femme put enfin quitter la maison de ses parents.

L’ANNONCIATION

Cependant, après l’érousine, alors qu’elle vivait encore chez ses parents, Marie tomba enceinte. Aucune preuve tangible ne permet de savoir comment cela se produisit. L’Évangile selon Luc, l’un des deux Évangiles qui décrivent la naissance de Jésus dans le Nouveau Testament, raconte que l’ange Gabriel apparut à l’adolescente et l’informa qu’elle avait été choisie par Dieu. « L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus » » (Luc 1,28 et 1,31).

Cette nouvelle troubla la jeune femme, qui ne savait pas comment cela avait pu arriver, puisqu’elle n’avait pas eu de relations physiques avec Joseph. Selon Luc, Gabriel expliqua à Marie que, bien qu’elle soit encore vierge, un événement transcendant était sur le point de se produire. « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’enfant qui va naître sera saint ; il sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1:35).

L’Évangile selon Matthieu poursuit cette histoire. Lorsque Joseph apprit la grossesse de sa fiancée, sa réaction ne fut pas positive. Respectant les commandements de la Bible et espérant ne pas mettre Marie dans l’embarras, le jeune homme chercha à mettre discrètement fin à l’érousine. Toutefois, alors qu’il réfléchissait à la manière de procéder, il s’endormit. Un ange apparut alors dans son rêve et lui affirma : « N’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit Saint » (Matthieu 1:20). À son réveil, Joseph comprit que Marie avait été fidèle et ils firent le nissouine, et il prit « sa femme chez lui ».

UNE GROSSESSE DANGEREUSE

Immaculée Conception ou non, une grossesse hors mariage pouvait s’avérer dangereuse. « Après les fiançailles, c’était considéré comme un adultère », explique Carol Meyers, professeure de religion à l’Université de Duke. Malgré l’édit biblique stipulant que « quand un homme commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront tous deux punis de mort », la lapidation n’était pas toujours appliquée.

La grossesse de Marie serait toutefois mal vue par la communauté, et pourrait déshonorer sa famille. Nazareth étant une petite ville, les voisins connaissaient les affaires des autres et entretenaient une longue mémoire collective. Les implications sociales et familiales étaient également importantes pour Marie et Joseph. Leur société était fondée sur la parenté, et l’identité d’une personne était établie par la lignée paternelle, comme l’indique le premier chapitre de l’Évangile selon Matthieu, qui détaille la lignée masculine de la famille de Jésus en commençant par le patriarche Abraham.

« Ils voulaient s’assurer que tous ces enfants étaient du même père, car celui-ci devait subvenir à leurs besoins », ajoute McCane.

Selon https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-veritable-histoire-de-marie-et-joseph-le-regard-des-historiens