7è dimanche de Pâques, homélie de père Jean : viens Esprit-Saint habiter nos cœurs !

2020-05-27T21:54:32+01:0027 mai 2020|

Chers amis, en ce dimanche après l’Ascension et avant la Pentecôte, l’Église nous propose de méditer la dernière prière que fit Jésus, juste avant sa mort. Jésus y parle de la vie éternelle qu’il va donner. Il est bien clair qu’il parle d’une autre vie que cette vie biologique qui va lui échapper sur le rocher du Golgota.

Le point le plus important de cet évangile d’aujourd’hui, c’est la promesse de la vie éternelle. Qu’est-ce que c’est la vie éternelle ? La vie éternelle nous dit Jésus, « c’est de te connaître, toi le seul Dieu, vrai Dieu et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »

La vie que Jésus veut donner, c’est la sienne. C’est la vie divine. C’est la vie que Jésus reçoit du Père « avant le commencement du monde ». C’est une vie que le Père donne d’abord de toute éternité à son fils Jésus. La vie éternelle, en un mot, c’est Dieu. Jésus pour définir la vie éternelle, utilise un mot qu’il faut comprendre dans toute sa profondeur : «  la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu. » En langage Biblique, la connaissance engage toute la personne : on ne connaît vraiment quelqu’un que lorsqu’on ne fait plus qu’un avec lui.

Connaître signifie ici, communier, c’est tout donner et tout recevoir d’un autre.

La vie éternelle résulte donc d’une double démarche :

  • celle de Jésus qui la donne

  • celle de l’homme qui l’accueille.

Nous sommes ici devant une réalité toute simple et dont nous avons tous l’expérience : celle de faire un cadeau, un don à quelqu’un. Il y a toujours un double mouvement : il y a le geste de celui qui offre et le geste de celui qui reçoit. C’est le geste central de la messe. « Jésus prit le pain et le leur donne en disant, prenez ».

Chers amis, toute la mission de Jésus a été de donner la vraie connaissance de Dieu : «  J’ai fait connaître ton nom, je leur ai donné les paroles que tu m’avais données ». Voilà la première condition de la vie éternelle : c’est un don de Dieu, une grâce, un cadeau gratuit, qui prend la forme d’une révélation, d’une parole qui fait connaître quelqu’un. Mais nous le savons bien par l’expérience, pour être reçu, un don doit être accueilli.

Et Jésus, pour bien faire comprendre l’importance de cette deuxième condition de la vie éternelle, utilise quatre formules qui se complètent :

  • ils ont reçu la parole que je leur ai donnée

  • ils ont reconnu que je suis venu d’auprès de toi

  • ils ont cru que c’est toi qui m’avais envoyé

  • ils ont gardé fidèlement ta Parole

Ces quatre verbes : recevoir, reconnaître, croire et garder ont une force extraordinaire ; ils soulignent tout le respect que Dieu a de l’homme. C’est vrai, Dieu nous a crées libres, il nous respecte. Il ne force personne pour accueillir la vie éternelle. Celle-ci est un choix. Dieu Tout Puissant ne force jamais une liberté humaine, c’est pourquoi la vie éternelle est à la fois un don et un accueil ; et notre part, être libres, c’est de recevoir, reconnaître, croire et garder le merveilleux cadeau offert à nos mains.

Après avoir longuement parlé de la vie éternelle, Jésus est parti. C’est le mystère de l’Ascension : je ne suis plus dans le monde ! Mais il a laissé son adresse : c’est l’Église.

Après l’Ascension, L’Église a reçu la mission de parler de la vie éternelle à tous les hommes.

Dans la première lecture des Actes des Apôtres, une poignée de disciples, quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus, c’est ce petit groupe qui s’est vu confier la mission la plus extraordinaire : proclamer que Jésus Christ est le Sauveur du monde. C’est une tâche qui dépasse les possibilités humaines de ces gens. Ils le savent bien, eux qui attendent dans la confiance et la prière la venue du Saint Esprit de Dieu, promis par le Christ, qui peut seul les emporter jusqu’aux extrémités du monde. En attendant l’arrivée de l’Esprit Saint, les disciples se confinent pendant dix jours. Ils entrent en retraite, leur nourriture quotidienne est la prière, la méditation, le rappel de ce qu’ils ont vécu avec le Christ ; ils pensent sans doute à la mission qui les attend : annoncer la vie éternelle à tous les hommes, etc.

Chers amis, nous aussi, notre mission est toujours celle des premiers disciples ; dans notre vie chrétienne, nous devons chercher dans la prière quotidienne le courage, la lucidité et la disponibilité pour être au service de notre Père. L’Esprit Saint nous est promis pour cette tâche, mais il n’agira pas sans notre collaboration. Sans la présence du Saint Esprit, nous ne pourrons pas remplir notre mission. Elle est difficile à supporter. C’est pourquoi dans la deuxième lecture de la lettre de Saint Pierre, l’apôtre Pierre nous avertit, qu’il faut faire attention car les chrétiens auront des difficultés, ils seront persécutés. Parlant dans sa lettre plus clairement des persécutions qui sévissent contre les chrétiens, Pierre rappelle la béatitude des persécutés à cause du Christ : réjouissez-vous parce que vous partagez le sort de Jésus, vous lui êtes encore intimement unis ; réjouissez vous parce que vous savez que l’Esprit Saint est votre conseiller qui ne vous laissera pas être troublés devant les tribunaux païens.

Réjouissez vous si c’est comme chrétiens que l’on vous insulte ou l’on vous fait souffrir, votre récompense est grande dans les cieux. Durant tout au long de ce mois marial, implorons la sainte Vierge Marie d’intercéder pour nous maintenant et à l’heure de notre mort.

Que l’Esprit Saint vienne habiter nos cœurs et qu’il nous accompagne tout au long de notre vie.

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Vicaire de l'ensemble paroissial