B – 16 TO – « Osons annoncer l’amour et la justice de Dieu, comme Jésus, infatigable serviteur »

2018-07-24T16:30:19+01:0024 juillet 2018|

Chers frères et sœurs. En ce 16è Dimanche du Temps Ordinaire, l’Église veut nous instruire par la Parole de Dieu comme le fit Jésus à la foule qui était venue à Lui comme des brebis sans berger. Il est question aujourd’hui de la priorité de l’enseignement dans l’Église missionnaire contre un certain illettrisme spirituel.

Dans le contexte de l’Évangile de ce dimanche, les apôtres, qui étaient envoyés deux à deux, rapportent à Jésus le résultat de leur mission.  Ils sont heureux mais aussi fatigués. Jésus les invite au repos et au ressourcement ; il leur dit : « Venez à l’écart, dans un endroit désert.» L’été est le moment favorable comme temps de repos, de vacances et de ressourcement. Mais les apôtres sont partagés entre deux urgences après leur mission : celle de prendre soin d’eux-mêmes et celle de se laisser déranger par l’urgence de prendre soin des autres.

Pour sa part, Jésus a privilégié l’urgence de prendre soin des autres, l’accueil des brebis sans berger, la foule qui a besoin de Lui, qui le réclame. Il se laisse bousculer par elle. Il avait un projet : prendre quelques heures de repos avec ses apôtres. Le projet ne tient plus. Seuls comptent les gens dont il a pitié parce qu’ils sont comme des brebis sans berger. Oui, vraiment le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête (Mt 8, 19-22) et invite tous ceux qui sont fatigués et trop chargés à trouver en Lui leur repos ; un Jésus toujours accueillant, tout à tous, serviteur infatigable : « venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11,28).

Cette attitude de Jésus doit être aussi celle de ses disciples, celle de tout chrétien. Ne soyons pas indifférents et centrés sur nous-mêmes. Nous devons nous laisser toucher par la misère du prochain. Et la misère du monde, aujourd’hui, n’est pas d’abord d’ordre matériel même si des milliers d’hommes meurent chaque jour de faim et de pauvretés sous toutes ses formes, même si des peuples sont défigurés par la souffrance, par les guerres, par la crainte d’une vie sans lendemain possible, même si des maladies ravagent des pays entiers, même si des enfants sont dans la rue et n’ont ni famille ni école… et même si des organisations humanitaires nombreuses se mobilisent pour porter solution à cet état médiocre des choses, s’attaquant aux conséquences et non aux causes de la misère de l’homme… La misère dont souffre l’humanité aujourd’hui est une crise spirituelle : L’Evangile, la Bonne Nouvelle d’amour et de paix, doit être longuement enseigner partout et contre tout courant idéologique.  

C’est la mission prophétique de l’Église. Le Pape François, dans son exhortation « la joie de l’Évangile », souligne que les agents pastoraux doivent être animés par une grande motivation d’annoncer l’Évangile. C’est une urgence aujourd’hui : la mission. Et beaucoup de personnes sont comme des illettrés spirituels envahis par des pressions idéologiques des médias, détournés de toute soif de la Parole de Dieu. Les bergers dont parle le prophète Jérémie, dans la première lecture, ont failli à leur tâche parce qu’ils ont divisé et dispersé les peuples. Les brebis étaient à tondre car source de profit à exploiter. Le capitalisme est devenu une religion. De nos jours, la communauté internationale est incapable d’arrêter les jeux meurtriers à travers le monde. Le monde apparaît comme un vaste troupeau sans berger. Prions que Dieu suscite pour son peuple des pasteurs bons, des hommes épris d’amour, de paix et de justice, des guides responsables, des chrétiens qui soient “sel et lumière de la terre”, des chrétiens débout qui construisent des communautés de paix. Saint-Paul, dans la deuxième lecture, rend grâce à Dieu de voir que dans la communauté d’Ephèse, des païens convertis et les juifs sont devenus les uns et les autres proches dans le Christ.

Pour conclure, 3 observations sont essentielles si nous nous disons disciples du Christ :

  1. Nous aussi, nous devons nous laisser bousculer par la misère d’autrui et devenir serviteur : rendons service autour de nous, soyons sensibles et non indifférents.
  2. Nous devons faire tomber le mur de la haine, le mur de la séparation et d’exclusion !  Nous devons devenir des hommes d’accueil, de dialogue, de paix.
  3. La mission doit nous presser. Nous devons aimer la Parole de Dieu, nous nourrir de cette Parole et la faire connaître aux autres, l’enseigner longuement aux autres.

Amen !

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