B – 18 TO – « Les enfants de Dieu doivent tout apprendre de Dieu »

2018-08-14T09:47:15+01:0014 août 2018|

La Parole de Dieu nous parle aujourd’hui de deux types de nourriture comme il y a deux types de vie : une nourriture périssable pour une vie périssable et un «pain venu du ciel, pour une vie éternelle

La première lecture raconte la situation dramatique des Hébreux tenaillés par la faim : Ils viennent d’être libérés de l’esclavage d’Égypte. Sous la conduite de Moïse, ils se sont mis en route vers la Terre promise. Mais dans le désert qu’ils doivent traverser, il n’y a pas d’eau ni de nourriture. Le ton s’est mis à monter. Les Hébreux se sont mis à récriminer contre Moïse et Aaron.

Que signifie traverser le désert : Traverser le désert c’est croiser le manque et le doute. C’est se découvrir pauvre, limité et mortel. Prendre la route ne suffit donc pas, il faut traverser, atteindre le bout. Nous voyons d’abord l’exemple du peuple de Dieu qui avait pris la route dans l’allégresse : fini l’esclavage du quotidien : le désert avec ses horizons lointains offrait déjà un avant-goût de Terre Promise. Mais au bout d’un moment le rêve de lendemains trop faciles a commencé à s’estomper : les oignons d’Égypte étaient si bons ! Dans le désert de jadis, l’inévitable s’est produit : l’un avait faim, l’autre avait soif, et les kilomètres jusqu’à la terre promise devenaient trop longs. Nous sommes comme les enfants d’Israël. Parfois nous nous sentons comme dans un désert, blessés, déçus, avec nos limites quotidiennes après le temps de l’enthousiasme, quand viennent des ruptures d’amitiés, les maladies, les déchéances, les départs de la mort.

Les murmures, nous les connaissons ; ils n’ont pas été seulement une spécialité du peuple de Dieu d’autrefois : nous oublions si vite les avantages reçus, et nous avons toujours soif d’autre chose.

Mais même dans les situations les plus difficiles, Dieu ne nous abandonne pas. Même si nous nous replions sur nous-mêmes sans espérance. « Où est l’époque de nos marmites de viande quand nous mangions à satiété … » Ce récit de l’Exode nous recommande d’être assez confiants pour accueillir chaque jour le don de Dieu en rendant grâce.

« J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Tu leur diras : ‘Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.’ »

L’Évangile de ce dimanche nous parle également de nourriture : une nourriture spirituelle. Il fait suite au récit de la multiplication des pains que nous avons lu dimanche dernier. A la foule qui après la multiplication des pains s’est mis à la recherche de Jésus, il leur fait cette révélation : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif »…. Après leur avoir fait cette remarque : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau». Nos prières ne doivent pas se limiter à de simples demandes matérielles. Ce que le Seigneur veut nous proposer est bien plus important. Mais pourquoi donc le Seigneur avait-il entraîné son peuple dans l’aventure du désert ? Pour lui apprendre à sortir de ses esclavages. Être plus libres, intérieurement surtout. Jésus qui venait de nourrir une foule affamée, voudrait bien qu’on aille au-delà de ce seul désir. Passer sur « l’autre rive », c’est renoncer à la facilité ; c’est se mettre sur le chemin que Dieu nous montre. Aux foules passées vers l’autre rive, Jésus leur recommande de travailler « pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle ». Car l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. (Mt 4, 4b).

Il faut travailler pour cette nourriture : « Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Il faut accueillir Jésus comme Messie : Jésus se présente comme le pain du ciel, celui qui donne la vie. Cette nourriture est largement offerte à tous. C’est ce cadeau de Dieu que nous accueillons à chaque messe.

Dans sa lettre aux Éphésiens, saint Paul insiste sur l’importance de cet aliment spirituel. « Il transforme nos corps mortels en corps spirituels destinés à une vie sans fin ». Nous sommes invités à y adhérer en adoptant une conduite digne du Seigneur. « Frères, je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Celui qui connaît le Christ est dans la vérité. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. »

Jésus n’est pas descendu du ciel pour nous donner quelque chose mais pour se donner. Il s’est livré pour nous et pour le monde entier. Les enfants de Dieu doivent tout apprendre de Dieu, écouter la voix de Dieu qui est le Christ, imiter le cœur de Dieu. Jésus sera en nous et nous serons en Lui. Quand nous imitons le Fils de Dieu de tout notre cœur, « nous entrons dans son domaine sacré ». Nous grandissons dans la plénitude de l’amour de Dieu.

Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de cet amour qui est en Dieu et le communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent.

Un pain pour la route : Un peu comme cette autre galette de pain qu’Élie, épuisé et désespéré, trouve à son réveil: « Lève-toi et mange. Autrement le chemin sera trop long pour toi! » (1 Rois 19)… telle est l’eucharistie. Que la grâce de Dieu en nous, qui venons communier chaque dimanche, ne soit pas vaine! Un pain qui ne se perd pas, mais « une nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle ». Elle nous invite à « travailler aux œuvres de Dieu » ! L’eucharistie n’est pas simplement une liturgie. Il s’agit d’une rencontre communautaire qui fait grandir notre foi en Jésus, le pain venu du ciel.

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