B – 21 TO – « Choisir le Seigneur n’est jamais un « long fleuve tranquille » ! »

2018-09-08T10:28:36+01:006 septembre 2018|

Les lectures que nous avons entendues nous parlent à la fois du choix et du lien qui résulte de ce choix.

  1. Dans la première lecture Josué demande au peuple de choisir entre Dieu et les dieux.

Dans la première lecture de ce dimanche, que les spécialistes appellent l’Assemblée de Sichem, on a le récit d’un des moments les plus importants de toute l’histoire d’Israël. Le peuple libéré de l’esclavage d’Égypte a recouvré la liberté, puis a conquis la Terre que Dieu avait promise aux ancêtres. Or se produit un phénomène classique dans toute l’histoire des conquêtes humaines : les conquérants sont séduits par les coutumes des peuples conquis et sont tentés de les adopter. Dans le cas précis, il s’agit des religions cananéennes.

Josué est donc amené à poser la question de confiance. Il faut choisir : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »  Nos décisions ont toujours une influence sur notre famille et sur les gens qui nous entourent. Ceci est une leçon à imiter pour ces parents qui hésitent à faire baptiser leurs enfants

Avec enthousiasme (agitation), le peuple répond : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ! » Belles paroles. Hélas ! La suite de l’histoire montrera que ce n’est pas si évident que cela !

Cette lecture nous ramène à l’essentiel de notre foi : «Nous ne sommes pas qu’un peuple choisi, mais aussi un peuple qui choisit Ce choix fondamental est important pour chacun de nous. Pensons-nous un moment à nos engagements le jour de notre baptême : « renoncez-vous à Satan ? Oui je renonce…Croyez-vous en Dieu…. Oui je Crois… »

De nos jours, comme au temps de Jésus et au temps de Josué un grand nombre de chrétiens abandonnent leurs convictions religieuses pour suivre d’autres dieux et d’autres idoles : l’argent, le prestige, la carrière, les honneurs, le bien-être, la science, le progrès technique … Le pape François parle de la “génération canapé”…

  1. Dans l’Évangile, » Jésus veut forcer ses auditeurs – nous aujourd’hui – à faire un choix personnel, à nous décider, pour ou contre.

En ce dernier dimanche du mois d’août, nous en arrivons à la conclusion de ce long chapitre 6 de l’évangile de saint Jean. Après avoir nourri la foule qui court après lui, il lui a tenu un long discours sur le Pain de vie. Ce qui avait scandalisé, c’est l’idée que manger sa chair et boire son sang devrait donner la vie éternelle. La crise est là. Une crise : « Beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui.»

Rappel : Jésus qui donne sa chair à manger et son sang à boire avons-nous dit c’était donner toute sa vie par amour pour les hommes ; et communier au corps et au sang du Christ signifie accueillir totalement Jésus dans sa vie, devenir aussi tout amour, pain rompu, pain partagé, devenir Un avec Jésus.

Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Jésus n’a que faire d’une foule de « béni-oui-oui » (des abouliques, hésitants, incapables de se décider…) ni des gens qui attendent de lui un Messie libérateur politique (des gens qui défigurent Dieu, qui se font un Dieu à leur préférence..). Il s’agit de croire en lui, tel qu’il se présente à eux, et donc de mettre en lui leur confiance. Il faut que tout soit bien clair. C’est sans doute pour cela que plusieurs le quittent : ils avaient rêvé d’un messie qui soit leur roi et voilà que Jésus parle de se donner corps et âme jusque dans la mort même. .

La question que Jésus nous pose exige du temps avant d’y répondre. Elle exige un mûrissement de notre foi. Suivre Jésus, c’est s’engager sur un chemin difficile.

  1. La foi, c’est une question d’amour, de fidélité dans l’amour. Une Alliance d’amour !

Et c’est la raison pour laquelle nous avons écouté tout à l’heure Saint Paul nous parler de l’amour qui se vit dans un couple. Le couple qui a fait Alliance dans le sacrement de mariage a choisi de s’unir au nom de sa foi : ce lien va beaucoup plus loin qu’un contrat humain entre parties différentes, toujours fragile. « Tous deux ne font plus qu’un » nous dit St Paul, citant la Genèse. Saint Paul nous montre que cette unité qui fonde le couple chrétien est enracinée dans la fidélité. Saint Paul nous dit que l’engagement irrévocable du Christ pour son Église est le modèle de celui des époux.

La relation Christ – Église est réellement indissoluble, parce que sans cesse Dieu vient séduire et reconquérir l’humanité tentée par les idoles. « Si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » (2Ti 2,12). Le reniement de Pierre et la triple confession d’amour de Pierre en est une illustration.

C’est vous dire qu’il ne suffit pas de faire un choix généreux. Encore faut-il assumer les conséquences de ce choix dans toute sa vie. Il en est de même dans le mariage ; il en est de même dans tout choix humain. La vie chrétienne n’est pas toujours « un long fleuve tranquille »

Les personnes qui s’aiment ne se choisissent pas seulement le jour des noces. Le choix doit être fait et refait des milliers de fois à travers les années, dans les temps de bonheur comme dans les périodes plus difficiles.

Le Christ demande à chacun de nous ce matin : «Voulez-vous partir, vous aussi  Le signe du Pain et du Vin parle à l’Homme confié à sa liberté. Mais une liberté ouverte intérieurement au dialogue avec Dieu, qui frappe à notre porte. Et si par exemple nous avons fait le choix aujourd’hui « d’aller à la messe », comme on dit, c’est une obligation d’amour que nous nous sommes donnée. Parce qu’au fond de nous-mêmes nous avons dit au Seigneur : « À qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle ». Prions pour que notre attachement au Christ tel qu’il se révèle en nous soit définitif et que nous ne puissions-nous tailler un dieu à notre image.

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