B – 3 TP – « Une résurrection personnelle et spirituelle »

2018-04-18T07:16:22+01:0018 avril 2018|

Chers amis, l’évangile de ce dimanche nous amène une nouvelle fois au Cénacle. Jésus se manifeste aux onze apôtres en s’adressant à eux par ce salut : «  La paix soit avec vous ». Jésus ressuscité nous apporte la paix car il nous remet nos péchés et nous réconcilie avec Dieu. Cette paix, c’est le pardon qu’il accorde à ses apôtres, c’est la paix intérieure, mais aussi la paix entre les hommes. Dans ce récit, saint Luc insiste fortement sur le caractère réaliste de la résurrection. Jésus ne se contente pas de faire une apparition mais se manifeste avec un corps vraiment ressuscité. Les apôtres se sont enfermés dans une maison parce qu’ils ont peur. Ils viennent de recevoir le témoignage des disciples d’Emmaüs et voilà que Jésus se tient au milieu d’eux. Jésus se rend compte qu’ils sont troublés. Ils sont envahis par le doute lorsqu’ils le voient car ils n’ont aucune idée de ce qu’est réellement la résurrection. Ils sont troublés, croient voir un esprit, un fantôme. C’est pourquoi il leur dit : « Voyez mes mains et mes pieds ; c’est bien moi ». Jésus montre ses plaies qui attestent de son identité. Jésus ressuscité n’est pas un fantôme : il est un homme avec un corps et une âme. Il leur dit : « Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os et vous constatez que j’en ai ». Comme ceci ne semble pas suffire, il leur demande : « Avez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui offrent alors un morceau de poisson grillé qu’il mange.

Après avoir montré à ses disciples qu’il est pleinement ressuscité avec son corps, et afin de raffermir leur foi, Jésus leur rappelle les paroles qu’il leur avait adressées avant de mourir et les prophéties de l’Ancien Testament. « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes ». Jésus mentionne ici les trois parties de l’Ancien Testament : la Loi, les prophètes et les autres écrits. Cela signifie que nous ne pouvons véritablement reconnaître Jésus ressuscité que si nous avons pleinement assimilé l’enseignement de la Bible et ses prédications. Ce travail, c’est le travail d’interprétation des Écritures que Jésus avait largement entamé avec les disciples d’Emmaüs, dont le cœur était tout brûlant, alors que Jésus leur parlait et leur ouvrait les Écritures. Les paroles de Jésus répondent aux prédictions de l’Ancien Testament. Jésus dit à ses apôtres : «  C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C’est vous qui en êtes les témoins. » La passion et la résurrection de Jésus avaient été annoncées dans les Écritures de même que les nombreux fruits qui devaient en résulter. La reconnaissance de Jésus ressuscité suppose un travail de relecture des Saintes Écritures ; ce travail, Jésus l’effectue avec les onze comme il l’effectue avec son Église aujourd’hui.

Ce travail d’interprétation des saintes Écritures devient celui de saint Pierre dans la seconde lecture. Pierre s’adresse au peuple Hébreu, le peuple qui avait réclamé la condamnation de Jésus au supplice de la croix. L’apôtre rappelle avec des paroles fortes et avec insistance ce fait déplorable : « Lui le saint et le juste, vous l’avez rejeté », « vous l’aviez livré ; devant Pilate, qui était d’avis de le relâcher, vous l’aviez rejeté.» « Lui, le Chef des vivants, vous l’avez tué ». Pierre cherche à faire naître la repentance et la conversion dans le cœur de son auditoire. Mais dans le même temps, il met en avant la miséricorde divine en disant : « D’ailleurs, frères, je sais bien que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs ». Pierre atténue la culpabilité des Hébreux. Ils n’ont agi que par ignorance. Les circonstances les rendaient aveugles. Pierre invite tout le peuple à se repentir pour pouvoir recevoir efficacement le pardon des péchés : « Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchés soient effacés. » Le message qui nous est adressé est un message de résurrection personnelle, spirituelle, par la contrition, la conversion et le pardon des péchés.

La seconde lecture complète les autres textes en décrivant de manière plus précise la situation des chrétiens après leur baptême, c’est-à-dire après leur adhésion personnelle à Jésus. Ils ne peuvent ni ne doivent plus pécher car ils ont reçu la grâce, la force que confère la résurrection afin de résister victorieusement à toutes les forces du mal. Cependant, l’expérience de notre vie chrétienne nous oblige à constater que la faiblesse humaine demeure et que nous pouvons toujours tomber dans le péché. C’est pourquoi saint Jean nous invite à tenir vive notre espérance. « Il nous dit, si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père, il est « l’instrument du pardon » pour nos péchés. Par sa passion et sa résurrection, Jésus a la capacité d’accorder le pardon des péchés et de purifier les âmes des fautes qui pèsent sur elles. Ceci n’est pas seulement vrai pour nos péchés mais pour tous les péchés du monde.

Nous sommes des pécheurs pardonnés grâce à Jésus mort et ressuscité. Il nous dit aujourd’hui : « La paix soit avec vous. » Que sa paix transforme nos vies en profondeur, qu’elle nous libère du péché et nous donne d’être témoins de la résurrection, là où nous sommes, auprès de ceux qui croient au ciel comme auprès de ceux qui n’y croient pas. Amen.

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Vicaire de l'ensemble paroissial